"C'est un rendez-vous assez exceptionnel" : Philippe Martinez appelle à une mobilisation massive le 1er mai

par Anastasia NICOLAS Anastasia Nicolas
Publié le 30 avril 2022 à 12h04

Source : TF1 Info

Le secrétaire général de la CGT invite l'ensemble des forces salariales à envoyer un message fort au président réélu.
Philippe Martinez s'est positionné une fois de plus en défaveur du report de l'âge de la retraite à 65 ans.
À la veille de l'augmentation du SMIC, il défend une revalorisation globale des salaires.

"Il faut que les salariés, que le monde du travail prenne ses affaires en main !". Au micro de France Inter ce samedi 30 avril au matin, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, lance une invitation à qui veut bien l'entendre à venir gonfler le cortège du 1er mai. 

Une semaine après la réélection du président de la République, Emmanuel Macron, le patron de la CGT rêve d'inonder les rues de France et de Navarre de manifestants, pour envoyer un message fort au locataire de l'Élysée. Pas question de laisser le chef de l'État dérouler son quinquennat sans écouter les forces vives syndicales. Pas question non plus d'accepter un report de l'âge légal du départ à la retraite à 65 ans - pour lequel un recours au 49-3 n'est pas exclu -, ni de se satisfaire de la nouvelle revalorisation du SMIC

"C'est un rendez-vous assez exceptionnel"

Visiblement hanté par ces cinq années de gouvernance Macron, et las d'avoir la sensation de ne pas être écouté, Philippe Martinez croit encore au pouvoir de la rue pour influer sur la politique intérieure. "C'est un rendez-vous assez exceptionnel, [...] pour dire par exemple : "la retraite à 65 ans, on n'en veut pas, il faut une autre réforme", explique-t-il. "Moi j'invite tout le monde, tout le monde, tout le monde, à venir manifester demain". 

Autre point de crispation : les salaires. Alors que la France semble entrer dans une période d'inflation durable, et que le pouvoir d'achat reste l'une des préoccupations majeures des citoyens, le secrétaire général estime que les efforts concédés par le gouvernement manquent d'ambition. 

L'objectif, c'est que cette mesure ne puisse pas aboutir.
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, évoquant la réforme de la retraire voulue par Emmanuel Macron

"Le SMIC, ça devrait être le plancher pour toutes les augmentations de salaire. Or, [...] les minimas de branche vont repasser en dessous du SMIC", analyse le syndicaliste. "Un exemple, le commerce, avec les hôtels, cafés, restaurants, toutes les grilles de salaire de ces branches-là vont repasser en dessous du SMIC". Le 1er mai, le SMIC s'établira ainsi à 1645,58 € bruts mensuel, soit 1302,64 € nets. Une augmentation de 2,65 % dont le secrétaire général de la CGT n'entend pas se contenter. 

La qualité de l'emploi risque également de faire partie de la liste des revendications. Les chiffres publiés cette semaine sur le chômage, -5 % de demandeurs d'emploi de catégorie A (c'est-à-dire sans aucune activité) au premier trimestre, dressent un bilan plutôt rassurant sur l'état du marché du travail malgré la croissance en berne. Mais Philippe Martinez y voit surtout une amélioration en trompe-l'œil. 

"On voit bien que le chômage baisse, les chiffres sont incontestables [...], mais est-ce qu'on peut considérer que travailler une heure par mois, c'est suffisant pour vivre ?", lance le syndicaliste, pour nuancer ce bilan. Le nombre de demandeurs d'emploi qui recherchent un poste tout en exerçant une activité réduite (catégories B et C) est en augmentation : + 0,6 % durant le premier trimestre et + 4,7 % en une année, concernant la métropole. 

"Moi je conteste l’idée qu’il vaut mieux avoir un petit boulot que pas de boulot du tout", souligne Martinez. "Si c’est pour dormir dans sa voiture, car on ne peut pas se loger, vous pensez que c’est une vie ?". Pour la manifestation de dimanche, le ton est donné.


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