CARBURANTS - Plusieurs raffineries sont toujours bloquées en raison de la mobilisation contre la réforme des retraites. Est-on proche d'une pénurie d'essence comme le laisse entendre la CGT ? Voici des éléments de réponse.
Sur les huit raffineries françaises, plusieurs d'entre elles sont actuellement à l'arrêt en raison du mouvement de grève contre la réforme des retraites. Trois l'étaient toujours vendredi soir. Faut il craindre une pénurie d'essence pour autant ?
Une bataille de communication s'est engagée entre le gouvernement et les grévistes. La CGT assurait vendredi que quatre raffineries étaient en grève : Total Normandie, Pétroinéos Lavéra (Bouches-du-Rhône), Total La Mède (Bouches-du-Rhône) et Grandpuits (Île-de-France). La raffinerie de Donges (Loire-Atlantique) a suspendu son mouvement jeudi soir à 21h, mais "une assemblée générale était prévue midi pour monter le niveau de mobilisation dans les heures et les jours qui viennent", a expliqué à l'AFP Emmanuel Lépine, secrétaire fédéral de la CGT Chimie.
Une consultation des salariés est aussi "prévue" à Feyzin (métropole de Lyon). Enfin, le port pétrolier du Havre est "toujours en grève", selon le syndicaliste.
L'hypothèse d'une pénurie "pas envisagée"
Le ministère de la Transition écologique et solidaire tente, lui, de rassurer pour éviter principalement que les automobilistes ne se pressent inutilement dans les stations . Il a ainsi démenti vendredi "les informations selon lesquelles la production pétrolière serait à l'arrêt et confirme que toutes les raffineries de France métropolitaine continuent à produire normalement".
Seules deux raffinerie rencontraient vendredi des difficultés temporaires dans leurs expéditions. "Cette situation n'a pas d'impact sur l'approvisionnement pétrolier et ne suscite aucune inquiétude", a néanmoins précisé le gouvernement. "Seules trois raffineries, Normandie, La Mède et Grandpuits, ont des difficultés d'expédition. Elles tournent mais elles ne peuvent pas livrer correctement", a assuré l'Union française des industries pétrolières (Ufip), qui rassemble les entreprises du secteur.
L'hypothèse d'une pénurie de carburant n'est pas envisagée : jeudi, seules "1,6%" des stations-service en France avaient des problèmes sur au moins un des produits qu'elles délivrent (gazole ou sans plomb), selon l'Ufip. "La logistique pétrolière en France est robuste puisqu'elle repose sur un réseau dense de 200 dépôts, alimentés par oléoducs, par voie fluviale, maritime ou ferroviaire, et une distribution par camion-citerne pour les derniers kilomètres jusqu'aux stations-service", rassure encore le ministère.
Ne pas céder à la tentation des pleins de carburant "de précaution"
Dans la mesure où "les stocks sont à un bon niveau", le gouvernement appelle la population à ne pas céder à la tentation des pleins de carburant "de précaution" qui peuvent créer localement des "points de tension". Le risque de pénurie n'est pas à craindre dans l'immédiat car les 200 dépôts partout dans l'Hexagone ont encore assez de réserve pour approvisionner les 11.000 stations-service. Et si la grève se durcit, notre pays dispose de stock stratégique.
Ce sujet a été diffusé dans le journal télévisé de 20H du 13/12/2019 présenté par Anne-Claire Coudray sur TF1. Vous retrouverez au programme du JT de 20H du 13 décembre 2019 des reportages sur l’actualité politique économique, internationale et culturelle, des analyses et rebonds sur les principaux thèmes du jour, des sujets en régions ainsi que des enquêtes sur les sujets qui concernent le quotidien des Français.