MUNICIPALES - A deux mois des élections municipales, découvrez notre nouvelle rubrique "Carnet de campagne". Cette semaine : étape à Grigny, l'une des villes les plus pauvres de France.
Comment faire bouger les choses lorsqu'on est élu de l'une des villes les plus pauvres de France ? Notre premier numéro de "Carnet de campagne" est consacré à Grigny, ville de l'Essonne située à 25 km au sud de Paris. Ici, un habitant sur deux vit sous le seuil de pauvreté. La ville - qui compte 30.000 habitants et 80% de logements sociaux - n'a pas de pédiatre, pas de lycée, pas de commissariat. Le seul supermarché a fermé faute de rentabilité. Le taux de chômage atteint 25%.
Malgré ses faibles revenus, la commune doit financer l'entretien de 27 écoles primaires et 170 classes. Les écoles représentent à elles-seules 1/3 du budget de la ville. De nombreux élèves sont pris en charge jusqu’en début de soirée. Coût pour la commune : "2740 euros par an et par élève" selon Sébastien Nolesini, directeur général adjoint de Grigny en charge des services. C’est 2 fois le coût d’un élève dans une ville équivalente. Alors il faut taper à toutes les portes pour trouver des financements : l’Education nationale, le département, la CAF.
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A Grigny, un élève sur deux sort du système scolaire sans aucun diplôme. Une fatalité ? Pour tenter d'offrir des perspectives, la ville a créé un centre de formation dont elle est actionnaire. Les études y sont gratuites et la formation certifiée dans des secteurs qui recrutent comme les travaux publics ou la fibre optique. Des cursus de 4 mois qui garantissent l’obtention d’un CDI.