En 1914, la société française, et notamment dans les campagnes, est encore très peu perméable à ce qu'il se passe dans le reste du monde. Mais avec la guerre, pendant quatre ans, des soldats du monde entier sont venus combattre aux côtés des troupes françaises. Des rencontres qui ont profondément changé la société française.
La première réaction est souvent la peur. "On a des récits de soldats qui, voyant des Sénégalais pour la première fois, hurlent". En 1914, la plupart des soldats français n'est jamais sorti de son département et n'a jamais vu d'homme avec une autre couleur de peau. Puis, le fait de souffrir ensemble et de partager des choses fortes fait que l'humanité des combattants remonte à la surface et masque les différences", explique Frédéric Manfrin, chef du service histoire Bibliothèque nationale de France.
Joséphine Baker se produit à Paris
Car, la Première guerre mondiale est également celle des empires coloniaux et sur les champs de bataille se mêlent tirailleurs algériens et sénégalais, soldats écossais en kilt, indiens en turban, soldats annamites ou indochinois. Avant l'arrivée tonitruante des Américains, de leur paquet de cigarettes et de leur drôle de musique : le jazz.
Le 4 juillet 1918, pour la fête nationale américaine, des soldats noirs américains du 369e RIUS (régiment d'infanterie américain) et français donnent un concert de jazz en plein air : sur une estrade, des soldats noirs américains dont James Reese Europe, accompagnés par un orchestre, chantent devant de nombreux spectateurs civils et militaires.
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Quelques années plus tard, Joséphine Baker, vêtue d'un simple pagne de bananes, danse à Paris sur un rythme de charleston au Théâtre des Champs-Élysées. Un nouveau monde s'ouvre à la France.