Ces jours fériés que le Medef veut supprimer

Publié le 15 septembre 2014 à 8h36
Ces jours fériés que le Medef veut supprimer

EMPLOI – Dans un document d'une cinquantaine de pages qu'il doit publier mercredi, le Medef propose notamment de supprimer deux jours fériés. La France n'est pourtant pas la plus généreuse en la matière.

En conclusion de son document choc révélé lundi par les Echos , le Medef reconnaît que "des propositions apparaîtront certainement agressives ou caricaturales à certains". A n'en pas douter, celle de supprimer deux jours fériés en France promet de susciter une levée de boucliers. L'organisation patronale, qui doit dévoiler mercredi lors d'une conférence de presse ses pistes pour "animer le débat" (la possibilité de déroger à la durée légale du travail ou au salaire minimum figurent aussi au menu) assure ainsi vouloir créer 1% de croissance et 100.000 emplois.

Des jours fériés, il y en a aujourd'hui 11 en France, dont 6 religieux :
- Le 1er janvier
- Le lundi de Pâques
- Le 1er mai
- Le 8 mai
- L'Ascension
- Le lundi de Pentecôte
- Le 14 juillet
- L'Assomption (le 15 août)
- La Toussaint
- Le 11 novembre
- Le jour de Noël (le 25 décembre)

Les politiques disent non

En supprimer certains, la proposition revient régulièrement sur la table ( il y a quatre mois, l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing s'était encore prononcé pour que le 8 mai ne soit plus chômé ). Certes, ils ont un coût. Dans une étude publiée il y a deux ans, l'Insee avait chiffré à 2 milliards (0,1% de PIB) le manque à gagner engendré par les ponts de mai et les autres jours fériés pour l'économie française. Mais on peut au moins y objecter le fait que le tourisme et les loisirs en profitent. Surtout, la France est loin d'être la championne en la matière. Selon un classement effectué en 2011 par le cabinet Mercer, l'Hexagone se situe seulement au 34e rang mondial avec ses 11 jours, loin derrière la Colombie (18 jours), le Japon ou la Corée du Sud (15 jours). L'Allemagne ou le Danemark n'en ont toutefois que 9.

Le gouvernement a déjà eu l'occasion de se prononcer sur la question. Avant l'été 2013, le ministre de l'Economie Michel Sapin (alors au Travail) l'avait balayée d'un revers de main : "On supprime les jours fériés ? Soyons raisonnables, ils n'empêchent pas de reprendre des forces pour travailler encore plus après." A l'autre bout de l'échiquier politique, Marine Le Pen avait elle aussi estimé que cette idée n'était "absolument pas la piste à suivre", jugeant que "nous avons une histoire, nous puisons nos racines dans une religion, c'est ça aussi les jours fériés". Et l'on se souvient que durant sa campagne présidentielle de 2012, l'écologiste Eva Joly avait proposé, pour Kippour et l'Aïd-el-Kebir, deux jours fériés... supplémentaires.


Gilles DANIEL

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