L’Europe change d’heure dimanche 26 mars, se calant sur l’heure d’été.Une mesure qui permettrait encore d’économiser de l’énergie, selon plusieurs études.
Va-t-on dormir une heure de plus ou de moins ? Tous les six mois, le changement d’heure s’invite dans notre quotidien et la question se pose inévitablement. Mais le passage à l’heure d’été, dans la nuit de samedi 25 à dimanche 26 mars, permet-il toujours de réaliser des économies d’énergie ? Traditionnellement, c’était l’objectif de la mesure : elle trouve ses origines en 1973 pour faire face au choc pétrolier. Un décalage d’une heure permettait alors de profiter au maximum de la lumière naturelle en alignant les activités sur les heures d’ensoleillement. Mais au fil des années, ces économies en énergie sont devenues moins importantes, notamment avec l'arrivée des ampoules basse consommation.
Une étude suisse de l’Empa, le laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche, est plus optimiste. Dans leurs travaux publiés en janvier, des chercheurs sont partis du constat que souvent, seules les économies liées à l’éclairage étaient prises en compte pour mesurer les gains réalisés. "De notre point de vue, il est toutefois judicieux de considérer non seulement l'influence sur l'économie d'électricité au niveau de l'éclairage, mais aussi sur la consommation énergétique globale d'un bâtiment", souligne à ce titre l’un des auteurs. Cette étude vient comparer les énergies de chauffage et de climatisation dépensées dans plusieurs bâtiments de sociétés de 15 villes américaines, avec et sans l’heure d’été.
L’originalité de ces travaux est d’avoir intégré les scénarios climatiques futurs et donc le dérèglement climatique. Ils sont arrivés à la conclusion que le passage à l’heure d’été réduisait jusqu’à 6% l’énergie liée à la climatisation d’un immeuble. Cette économie est cependant contrebalancée par une hausse de 4,4% de l’énergie liée au chauffage, lorsque les journées de travail commencent une heure plus tôt. "Mais comme on consomme beaucoup plus d'énergie de refroidissement que de chauffage en été, le changement d'heure a globalement une influence positive sur le bilan énergétique d'un bâtiment", relativisent les chercheurs.
La climatisation, plus gourmande en énergie qu'avant
Ces gains sont encore une fois moindres qu’il y a 50 ans, mais existent toujours, selon une étude française, de l’Ademe (Agence de la transition écologique). Réalisée en 2010 et mise à jour en 2014, elle vient dessiner un scénario pour 2030. À cet horizon, observe l’organisme, "les économies d’énergie engendrées par le régime d’heure d’été subsisteront, même si le gain aura encore diminué à la faveur de la pénétration des technologies d’éclairage performantes dans le logement. Il devrait être de 340 GWh (gigawatt-heure, ndlr) en tenant compte de l’augmentation des surfaces de bâtiments".
En comparaison, ce gain était évalué à 440 GWh en 2009. Dans la lignée des chercheurs suisses, l’Ademe conclut que les économies réalisées avec une baisse de la climatisation tendent à être plus conséquentes : "Des gains additionnels de 130 GWh électrique pourraient être atteints du fait du changement d’heure, à condition que des systèmes de régulation automatique soient installés pour respecter des consignes de température".
De la même manière, le passage à l’heure d’hiver continue de permettre de faire des économies, même si elles sont moins importantes qu’avant. Et la fin du changement d’heure n’est pas entérinée. Votée en 2019 à Bruxelles avant d’être reportée à 2021, elle est finalement en suspens depuis la pandémie.
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