VIDÉO - ChatGPT : des étudiants tricheurs devront repasser leur examen... en présentiel

Publié le 4 février 2023 à 13h50, mis à jour le 5 février 2023 à 10h07

Source : JT 20h WE

À Strasbourg, des étudiants qui s'étaient servis de ChatGPT pour un devoir à la maison ont été démasqués.
La vingtaine d'élèves tricheurs a dû repasser l'examen cette semaine mais en présentiel cette fois-ci.
Depuis son lancement, professeurs et chefs d'établissement redoutent une vague de tricherie dans les devoirs.

Des étudiants de l’Université de Strasbourg (Unistra), qui avaient triché en utilisant le robot ChatGPT lors d’un devoir en ligne, ont dû repasser cette semaine l'examen en présentiel, a annoncé l'établissement, ce vendredi dans un communiqué. "C’est le premier cas à l’Université de Strasbourg et nous n’en avons pas d’autres à ce jour", précise l'Unistra. Adulé par les étudiants un peu flemmards, ce robot conversationnel, pouvant fournir des réponses convaincantes et à consonance humaine à des questions d'examen, est devenu la bête noire des professeurs et chefs d’établissement depuis son lancement.

L’examen originel, en ligne, était sous forme de questionnaire à choix multiples (QCM) et portait sur l’histoire du Japon, indique l'établissement, confirmant des informations du quotidien régional Les Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA). Démasqués, une vingtaine d'élèves a dû repasser l'examen, cette fois, en présentiel. "Nous agirons au cas par cas en cas de tricherie, selon ce que les textes prévoient actuellement", indique l'Université dans son communiqué. "C'est une difficulté qui concerne tous les acteurs de l'enseignement". Un cas de tricherie avait déjà été signalé début janvier à Lyon.

Conçu par la start-up californienne OpenAI et devenu accessible au public en novembre dernier, ChatGPT permet de générer automatiquement des textes. Ce programme informatique ultra-sophistiqué, dopé aux technologies d’intelligence artificielle (IA), renferme dans ses entrailles pas moins de 175 milliards de paramètres optimisés sur des textes de pages web universitaires, de blogs, de livres, et de Wikipédia, constituant un volume total équivalent à 750.000 fois la Bible. Il suscite l'inquiétude au sein de la communauté éducative qui redoute qu'il ne soit utilisé comme outil de triche ou de plagiat.

L'un des fondateurs d'OpenAI, le milliardaire Elon Musk, avait précisément tweeté début janvier : "C'est un nouveau monde. Adieu, devoirs à la maison !". ChatGPT et autres intelligences artificielles sont désormais bannis des écoles et des universités un peu partout dans le monde, à l'image de Sciences-Po Paris. Le ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye, a même évoqué des mesures plus globales. "Il va falloir intervenir là-dessus, on réfléchit à la bonne voie pour intervenir", a-t-il déclaré ce jeudi au micro de France Inter.


Matthieu DELACHARLERY

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