Chevaux mutilés dans l'Yonne : l'homme interpellé lundi a été relâché

Publié le 8 septembre 2020 à 9h10, mis à jour le 8 septembre 2020 à 9h23

Source : TF1 Info

PROFIL - Un homme a été interpellé et placé en garde à vue lundi dans le Bas-Rhin, avant d'être remis en liberté en fin de soirée. Il était soupçonné d'avoir participé à la mutilation d'au moins un cheval et deux poneys dans un refuge de l'Yonne, dont le propriétaire avait lui aussi été agressé.

C'était une première depuis le début de cette mystérieuse série noire. Un suspect a été interpellé lundi dans le Haut-Rhin et placé en garde à vue grâce au portrait-robot diffusé dans le cadre d'une enquête ouverte dans l'Yonne. "C'est un homme de 50 ans, sans emploi, qui a été interpellé à son domicile à Nambsheim" à 9h05, ce lundi, par les gendarmes de la section de recherches de Dijon, a indiqué à l'AFP Arnaud Laraize, le procureur de la République de Sens, précisant que l'arrestation avait été permise par un témoin ayant reconnu le suspect sur portrait-robot. Après vérification de son alibi et exploitation de son téléphone portable, l'homme a été, selon nos informations, remis en liberté sans charge retenue.

Connu en France pour des affaires de stupéfiants

Selon le procureur, l"homme était "connu en Allemagne pour des agressions sur des animaux", alors que sur le territoire il "est plutôt connu pour des infractions de stupéfiants".

Portrait établi après une agression dans un ranch dans l'Yonne et correspondant à l'homme arrêté ce lundi
Portrait établi après une agression dans un ranch dans l'Yonne et correspondant à l'homme arrêté ce lundi - Facebook/Gendarmerie de l'Yonne

L'homme avait été interpellé sur la base d'un portrait-robot (voir ci-dessus) diffusé fin août. Il avait pu être élaboré grâce au témoignage de Nicolas Demajean, président du Ranch de l'espoir, un refuge situé à Villefranche-Saint-Phal dans l'Yonne. Réveillé par des cris d'animaux, la nuit du 24 août, il avait remarqué la présence de deux intrus dont il s'était rapidement approché. L'un d'eux, qu'il assure avoir vu "à 100%", lui avait alors entaillé l'avant-bras gauche avec une serpette. Les deux agresseurs avaient ensuite pris la fuite.

Deux poneys avaient été lacérés à l'arme blanche, l'un sur 50 cm, l'autre sur 25 cm, et un cheval de selle avait également été mutilé, avait précisé le propriétaire du refuge, qui avait dû être hospitalisé, victime d'une incapacité totale de travail de quatre jours.

153 enquêtes ouvertes partout en France

Depuis plusieurs mois, des chevaux ont été victimes de mutilations sur plus de la moitié du territoire national. "Nous sommes extrêmement choqués par ces actes ignobles qui sont commis. Il y a aujourd'hui 153 enquêtes qui sont ouvertes partout en France dans plus de la moitié des départements de France", a déclaré lundi soir le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, en déplacement au nord de Paris dans la commune rurale de Plailly (Oise), aux côtés du ministre de l'Agriculture Julien Denormandie, où il a pris part à une réunion avec des responsables locaux et des propriétaires et gérants d'écurie dont les chevaux ont été victimes de sévices. 

"Nous sommes ici mobilisés pour faire en sorte que cette crainte puisse disparaître le plus rapidement possible, que cette cruauté puisse cesser le plus rapidement possible et que in fine justice soit faite", a assuré pour sa part Julien Denormandie.

De nombreuses pistes envisagées

Ce week-end, un important dispositif de gendarmerie a été déployé en Côte-d'Or après qu'un propriétaire de chevaux a signalé une intrusion dans son pré où un cheval a été blessé, et dans le Cantal une jument a été retrouvée morte éventrée, une oreille en moins et les mamelles coupées. Le Val-d'Oise, en région parisienne, a enregistré ses premiers cas samedi : deux juments, qui ne sont pas mortes, l'une présentant une coupure à la vulve et l'autre une coupure de 30 centimètres sur le flanc. 

Selon le colonel Hubert Percie du Sert, coordinateur de la sous-direction de la police judiciaire de la gendarmerie, ont déjà été recensés "une vingtaine" de cas d'oreilles coupées, auxquels s'ajoutent des faits de "mutilations d'organes génitaux, des lacérations avec des objets tranchants". Soulignant "la pluralité des auteurs et des modes opératoires", il a récemment indiqué à l'AFP que toutes les pistes étaient envisagées ; challenge sur internet, dérives sectaires, mimétisme, haine des équidés, rites sataniques...

Au niveau national, c'est l'office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP) qui "coordonne" le suivi des enquêtes pour en analyser les éléments.


Maxence GEVIN

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