ISLAM - L'ancien ministre de l'Intérieur se dit prêt, dans une interview publiée lundi par Le Parisien, à accepter le poste de président de la Fondation pour les œuvres de l'islam en France, pour lequel il est pressenti. Metronews vous en dit plus sur cette institution, en sommeil depuis dix ans, que le gouvernement entend relancer pour donner plus de transparence au financement des différentes fédérations musulmanes.
C’est dans une tribune publiée le 31 juillet, dans le JDD, que Manuel Valls avait commencé à ressortir le vieux dossier : "Il y a urgence à aider l’islam de France à se débarrasser de ceux qui le minent de l’intérieur. Pour cela, il nous appartient de bâtir un véritable pacte avec l’islam de France, donnant à la Fondation une place centrale."
La Fondation en question est celle des œuvres de l’Islam de France, une institution pas franchement en vue sur le plan médiatique ces dernières années. Elle s'apprête à le redevenir, et pourrait s'être déjà trouvée son futur président : pressenti pour en prendre la tête, Jean-Pierre Chevènement montre son intérêt pour le poste dans une interview publiée lundi par Le Parisien.
EN SAVOIR +
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Fondation pour l'islam de France : Chevénement ne se dérobera pas
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Fondation pour l'islam : Chevènement ne se dérobera pas
► Qu'est-ce que cette Fondation ?
Officiellement créée le 31 mai 2005, sous l’impulsion du ministère de l’Intérieur de l’époque, Dominique de Villepin, l’objectif de la Fondation est indiqué sur le site du
Centre français des fonds et des fondations
: "Répondre aux contraintes financières de l’islam de France en rassemblant, en parfaite transparence, les moyens nécessaires à son fonctionnement". Sauf que depuis sa création, ce projet n’a jamais pu être mis en place. Jusqu'à ce que le gouvernement, aujourd'hui, évoque l’idée de le remettre sur les rails.
Depuis les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, le débat sur le financement du culte musulman a en effet été vivement relancé. Et encore plus depuis les attentats de Nice et de Saint-Etienne-du-Rouvray. Le gouvernement veut donc redonner du lustre à une institution qui avait justement pour but originel de mettre de fin, ou du moins d'atténuer, l'opacité qui entoure le financement de l’islam.
► Pourquoi n’est-elle jamais parvenue à s’imposer ?
Dans un document publié dans le
JO du Sénat
, le 14 octobre 2010, il est question des raisons de l’échec du projet : "Les dysfonctionnements de la Fondation tiennent d'abord à la composition de son conseil d'administration, liée aux équilibres, par nature difficiles à trouver, au sein du Conseil français du culte musulman. De plus, les trois grandes fédérations de l'Islam de France, l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF) et la Fédération nationale de la Grande Mosquée de Paris (FNGMP), disposent de leur propre système de financement, via des réseaux européens ou internationaux, des pays amis, des ambassades ou des donateurs privés. Chaque tendance souhaite garder son propre circuit de financement et un parfait contrôle de ses projets". En clair, la Fondation s'est heurtée aux refus des fédérations musulmanes de faire transiter leurs fonds via un seul guichet.
Une situation qui pourrait bientôt changer : interrogé sur cette fondation lors d'une rencontre informelle avec les journalistes au début du mois, François Hollande a estimé qu'il fallait "la conforter, la doter". Un budget de 5 à 6 millions d'euros, alimenté par des fonds publics et privés, serait d'ores et déjà prévu.
► Chevènement prêt à y aller
Et pour donner définitivement un second souffle à cette institution, c’est donc le nom de Jean-Pierre Chevènement qui est avancé pour la présider. C'est lui même, lorsqu'il était ministre de l'Intérieur sous le gouvernement Jospin, qui avait soumis ce projet de fondation lors du lancement d'une grande consultation sur l'Islam de France.
"Le ministre de l'Intérieur m'a adressé une lettre le 26 avril, me proposant - et je pense qu'il n'a pas fait cette proposition sans l'avoir évoquée avec le Premier ministre et le président de la République - la présidence de cette fondation qui n'est pas encore constituée", a confirmé l’ancien ministre de l’Intérieur lors de
son entretien
au Parisien.
Toutefois, il pose d’ores et déjà deux conditions pour accepter cette fonction : "Tout d'abord, que les financements étrangers soient prohibés afin que tout se passe dans la plus grande transparence et que l'islam de France dépende d'un argent collecté en France. D'autre part, mon acceptation de principe ne signifie en aucune manière que je renonce à ma liberté d'expression en tant qu'homme politique au long cours."
A la question de savoir si le moment est opportun pour relancer la fondation, Jean-Pierre Chevènement répond qu’il s’agirait là "d’une bonne réponse à la poussée du terrorisme, conforme à l'intérêt des musulmans, aussi bien qu'à l'intérêt de la France."
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