Jeudi 9 mars, la DGCCRF a publié une enquête sur le secteur du coaching "bien-être".Dans 80% des cas, des anomalies ont été détectées dans les pratiques commerciales de ces professionnels.20% des coachs ou centres de formation contrôlés mettaient en œuvre des pratiques "trompeuses".
Une activité "en plein essor" mais gangrénée par les pratiques "trompeuses". Selon une enquête publiée ce jeudi 9 mars, la Répression des fraudes estime qu'environ un "coach bien-être" sur cinq adopte des "pratiques commerciales trompeuses, pouvant induire les consommateurs en erreur". Plus largement, l'enquête, menée entre 2021 et 2022, rapporte que les pratiques de huit professionnels sur dix présentaient au moins "une anomalie".
Pendant plusieurs mois, les services de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes ont enquêté sur "des professionnels du secteur, mais aussi des centres de formation, ou encore sur internet". En tout, 165 professionnels et établissements ont été contrôlés. Il en ressort que chez 20% d'entre eux, des pratiques commerciales "trompeuses" ont été relevées. Un délit qui fait encourir à son auteur deux ans de prison et 300.000 euros d'amende, des peines qui peuvent être alourdies en cas de circonstances aggravantes.
Dans le détail, quatre types de pratiques litigieuses ont été repérés par les enquêteurs de la Répression des fraudes : la mise en avant de fausses qualifications et/ou diplômes, l'entretien d'une confusion avec des praticiens du corps médical, des "allégations thérapeutiques" ou encore des spécialisations sur des troubles relevant d'un suivi médical. "Ces pratiques peuvent aller jusqu’à causer une perte de chance médicale pour les consommateurs", appuie la DGCCRF.
La DGCCRF "appelle à rester vigilant"
Il existe en France environ 4000 coachs, dont le nombre de nouvelles installations est en plein boom, selon l'Agence pour la création d'entreprise qui accompagne les créateurs de sociétés, bien qu'aucune statistique officielle n'existe encore à ce jour. Certains d'entre eux sont accrédités par des associations spécialisées, moyennant une adhésion annuelle et un volume de formation minimal.
Pour éviter toute arnaque, "la DGCCRF appelle les consommateurs souscrivant à des prestations de 'coaching' à rester vigilants, à se renseigner sur les compétences et titres des professionnels, et à demander des justificatifs des mentions avancées par les professionnels".
Lors de cette enquête, "71 avertissements, 59 injonctions et un procès-verbal pénal" ont été dressés. La Répression des fraudes juge que dans la plupart des cas, ces coachs sont revenus dans le droit chemin. Enfin, des pratiques pouvant "s'apparenter à des dérives sectaires" ont été repérées par ce service du ministère de l'Économie. Elles "ont fait l’objet de signalements aux administrations compétentes", indique-t-on.
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