FOCUS - Les surveillants de prison poursuivent leur mouvement de revendications en bloquant les entrées et sorties de plusieurs établissements pénitentiaires. Mais alors que ces agents - qui n'ont pas le droit de grève - manifestent à l'extérieur de la prison, qui gère le quotidien des détenus enfermés dans leurs cellules ?
Le saviez-vous ? Les surveillants pénitentiaires, qui manifestent leur colère depuis plusieurs jours, font partie de cette catégorie de la population qui n'a pas le droit de grève. Pourtant, ils sont nombreux à protester contre leurs conditions de travail à la suite d'une vague d'agressions dans les prisons, en refusant de prendre leur service ou en bloquant les entrées et sorties de quelques établissements.
En début de journée jeudi 25 janvier - et dans l'attente d'une rencontre avec la ministre de la Justice Nicole Belloubet dans l'après-midi - 109 prisons (sur les 188 que compte la France) étaient perturbées, selon FO Pénitentiaire. Parmi elles, 43 voyaient leur personnel "déposer les clés", 20 avec un pic d'arrêt maladie. Mais alors, si les surveillants sont dehors, comment le quotidien des détenus derrière les barreaux est-il assuré dans ces établissements ? Les repas, la prise de médicaments, les promenades ou encore les déplacements aux douches sont-ils garantis ?
Trois repas et une heure de promenade par jour obligatoires
"Cela dépend des établissements..." nous répond Eric Lemoine, délégué syndical CGT Pénitentiaire. "Là où les surveillants 'déposent les clefs' (ils ne prennent pas leur service, ndlr), les forces de l'ordre sont censées prendre le relais." Ce sont les ERIS, Equipes régionales d'intervention et de sécurité, formées par l'administration pénitentiaire, qui se chargent en théorie d'encadrer les repas et les promenades. Des obligations qui ne sauraient être contournées : le code de procédure pénale indique en effet que les détenus doivent avoir accès à trois repas et à une heure au moins de promenade par jour.
Dans les faits, chaque établissement s'organise au cas par cas depuis le début du mouvement. Au centre pénitentiaire de Rennes-Vezin, un délégué syndical interregional précise ainsi à LCI que ce sont "les agents en service de nuit qui ont été 'réquisitionnés', en quelque sorte, pour assurer le service minimum des repas et des médicaments. Quant aux douches, elles sont en cellule" ajoute-t-il.
"Des détenus privés de douches depuis plusieurs jours"
Des douches en cellule : c'est en effet courant dans les prisons "nouvelle génération" comme celle de Rennes. Mais c'est loin d'être le cas partout. Et au sujet de l'hygiène, l'Observatoire international des prisons (OIP) a eu accès à des remontées de terrain plutôt alarmantes. "Familles et avocats nous indiquent que certains détenus sont privés de douches depuis plusieurs jours" explique François Bès, membre de l'OIP, à LCI. De la même manière, les soins en détention sont impactés par le mouvement. Dans une prison de l'Ouest de la France, par exemple, sont présents pour les urgences "une infirmière et un médecin". "Mais il n'y a pas d'accès pour le psychologue. Aussi, les visites auprès de spécialistes de santé ont été annulées ou reportées, dans les prisons bloquées."
Idem au niveau des extractions judiciaires. François Bès poursuit : "Certains détenus attendaient un rendez-vous avec le tribunal d'application des peines, qui a été annulé. Cela va encore rallonger l'aménagement de leur peine." Au niveau des formations et des animations d'ateliers, les professeurs ne peuvent pas non plus accéder aux prisons bloquées. Enfin, le mouvement des surveillants a également des conséquences sur les visites. "Nous avons le cas d'une famille qui a fait 600 kilomètres pour un rendez-vous de deux jours en UVF (Unité de vie familiale, ndlr), pour finalement le voir annulé à son arrivée." En ce qui concerne les parloirs, on nous indique à Rennes-Vezin que ceux-ci ont été ouverts à nouveau vers 11h30 ce lundi, lorsque les CRS sont intervenus pour escorter un détenu aux assises. Par chance, les premières visites ne commençaient qu'à treize heures.
Reçus place Vendôme dans l'après-midi, les syndicats de surveillants ont d'ores et déjà prévu de poursuivre le mouvement pour les journées de mardi et mercredi, si les propositions de la ministre de la Justice se montraient insuffisantes.
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