GUERRE DES HOAX - Alors que les théories du complot battent leur plein sur certaines pages Facebook dédiées au mouvement des Gilets jaunes, LCI vous donne quelques conseils pour rester un lecteur - et un citoyen - avisé.
Elles n'ont rien d'une nouveauté mais, à l'heure de la mobilisation des Gilets jaunes, semblent particulièrement vivaces. Les fausses informations, les rumeurs non vérifiées - et dans ce cas précis, les théories du complot - pour peu qu'elles soient affirmées avec suffisamment de force sur la toile, peuvent revêtir, à l'heure de la viralité extrême et du culte du "buzz", des habits de vérité. Mais une information qui fait le tour de la toile est-elle vraie pour autant ? C'est ce que pensent les adeptes des "faits alternatifs", ces informations on ne peut plus approximatives qui deviennent réelles par leur seule capacité de diffusion et de reprises, notamment sur les réseaux sociaux.
Un tourbillon qui rend indispensables les outils visant à s'en prémunir. En tant que particulier aussi, il est possible, derrière son écran, de procéder à quelques rapides vérifications. LCI vous livre donc quelques pistes pour lutter contre les fausses informations et parcourir l'actualité de manière avertie.
Utiliser son sens critique
Cela peut paraître évident, mais le rappel est toujours utile. Ce n'est pas parce qu'une information est écrite noir sur blanc sur un blog, dans un post Facebook, ou retweetée des centaines de fois sur le réseau social à l'oiseau bleu, qu'elle est vraie. Loin de tomber dans la théorie du complot, il faut savoir écouter son sens critique lorsqu'une information paraît trop spectaculaire, trop orientée. Presque trop belle pour être vraie.
Sachez aussi que, selon Guillaume Brossard, co-fondateur du site Hoaxbuster, la moitié des rumeurs propagées sur internet servent des propos et des postures islamophobes. C'est d'autant plus vrai dans le cadre d'une élection présidentielle ou d'une période de crise, où toute affirmation est bonne pour défendre tel ou tel candidat(e), programme ou idéologie. Alors au moindre doute, quelques mesures de vérification rapide s'imposent.
Remonter à la source
Si le contenu de l'article que vous avez sous les yeux est présenté comme une reprise, partez à la recherche des liens hypertextes. Ils devraient vous permettre de remonter à la source de l'information, qu'elle émane de la presse française ou étrangère. Il arrive également, qu'à force de traductions ou d'interprétations, le fait se déforme. Une erreur de traduction, c'est ce qui s'est produit, par exemple, dans l'histoire de cette jeune Autrichienne dont toute la presse a affirmé qu'elle souhaitait attaquer ses parents en justice suite à des photos d'elle bébé publiées sur Facebook. Une "information" finalement démentie.
Mais les fausses informations ne circulent plus seulement sur des blogs ou des sites à part entière. Elles sont aujourd'hui une constitutante essentielle des réseaux sociaux. Avant de reprendre un tweet à votre compte, n’hésitez pas à prendre quelques instants pour détailler le profil de l'internaute à l'origine de l'info : est-il certifié, est-il crédible ou complètement anonyme, réputé pour divulguer de fausses informations, est-il militant ou généralement factuel ? Autant d’éléments de contexte qui permettent de savoir quand prendre des pincettes.
Croiser l'info avec un média traditionnel
Bien sûr, il peut arriver aux grands médias reconnus de se tromper. Mais dans l'ensemble, ils ont pour fonction première de vérifier l'information qu'ils vous donneront à lire et en ce sens, on peut les considérer comme relativement fiables. Si vous avez devant vous une info qui vous fait douter, passez donc par une rapide recherche dans Google. Si l’adage "il ne faut pas croire tout ce qu'on voit sur internet" est on ne peut plus vrai, un coup d’œil à travers un moteur de recherche, en activant le filtre "actualités", permet dans un premier temps de constater si d'autres médias réputés sérieux ont déjà repris - et recroisé - l'information qui vous intéresse.
Utiliser un site spécialisé dans le "débunkage"
Plusieurs plateformes spécialisées dans le "débunkage" - c'est-à-dire la chasse aux fausses informations - fonctionnent déjà, à l'image de hoaxbuster ou de hoaxkiller. Parfois, il peut arriver qu'ils aient repéré et vérifié les informations que vous seriez tentés de prendre pour argent comptant. Pour le savoir, il suffit d'entrer l'url de l'article dans leur moteur de recherche.
L'an passé, des journalistes du Monde ont lancé "Decodex", un outil sous forme de plug-in qui attribue à de nombreux sites une pastille - du vert, au rouge - indiquant la fiabilité de la source. Tous les sites n’y sont pas référencés, mais l'installation, à côté de votre barre d'outils, de la petite pastille Decodex, peut être une première approche pour se tenir éloigner des sources d'infos peu fiables.
Vérifier la véracité d'une image
Le poids des mots, le choc des photos. Cela s'est déjà vu très souvent : une image, même trafiquée ou extraite de son contexte, peut devenir très virale et participer de la diffusion de rumeurs au même titre qu'un article. En témoigne cette image d'un bateau submergé d'une foule compacte pour faire croire à une invasion de migrants alors qu'elle a été prise en 1991 en Italie.
Pour éviter de s'appuyer sur une photo isolée - à laquelle on peut faire dire n'importe quoi - vous pouvez effectuer une recherche inversée dans Google Images. Le but ? Repérer les éventuelles précédentes occurences de l'image et ainsi trouver la date exacte du cliché. Toutefois, aucun logiciel, aucune application ne permet (encore !) de déterminer qu'une photo est réelle à 100%. Alors dans le doute, préférez ne pas relayer.
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