Déconfinement : douche froide pour les cafés et restaurants qui resteront fermés de longues semaines

Publié le 13 avril 2020 à 22h55, mis à jour le 21 avril 2020 à 19h17

Source : TF1 Info

DOUCHE FROIDE - Le président de la République a annoncé une levée progressive du confinement à partir du lundi 11 mai. Si les écoles pourront rouvrir, pas les restaurants, cafés et hôtels. Une mauvaise nouvelle pour le secteur dont les pertes sont estimées à 150 millions d'euros par jour.

Tout le monde n'est pas égal face à la fin du confinement. Les cafés, restaurants et hôtels resteront fermés au-delà du 11 mai, a annoncé le chef de l’Etat lundi 13 avril lors de son allocution. Ce n'est pas vraiment une surprise, mais certainement pas une bonne nouvelle alors le secteur continue de perdre 150 millions d'euros par jour. Parmi les professionnels concernés, beaucoup nourrissaient l'espoir de rouvrir leurs portes à l'issue de la période de confinement, ne serait-ce que partiellement. 

En dépit du maintien des livraisons de plats à emporter et des mesures de chômage partiel prises par le gouvernement, nombre d'entre eux s'inquiètent pour leur avenir. A l'instar du gérant du restaurant La Girafe, à Vanves (Hauts-de-Seine), qui ne sait pas comment il va faire pour verser le salaire de ses neuf employés. "J'ai avancé les frais pour le mois de mars. J'espère être remboursé courant avril. Mais si je dois encore sortir début mai les salaires pour le mois d'avril, cela va devenir compliqué", explique François Feroleto, qui estime pouvoir tenir encore trois mois.

L'été, une période clé

Emmanuel Sauvage, directeur général Evok Hôtels Collection, aurait aimé qu'Emmanuel Macron autorise à nouveau le service à table, tout en maintenant des règles de distanciation sociale. Le gérant de cet hôtel-restaurant parisien avait même un plan. "Ici, nous avons la chance d'avoir beaucoup d'espace. On aurait pu diviser le nombre de couverts par deux ou par trois", assure-t-il. D'autant qu'en ouvrant le restaurant, il aurait pu vendre plus facilement des chambres. Son établissement, comme plus de 90% des cafés, restaurants et hôtels, va rester fermé.

Dans certains établissements, la reprise d'une activité n'est pas attendue avant la rentrée. "L'activité en ce moment est équivalente  à 5% de notre chiffre d'affaires", estime Nicolas Larose, gérant de Thomine Traiteur, à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne). Et cela ne va pas s'arranger avec l'annulation des festivals jusqu'à la mi-juillet. "Nous n'avons aucun dossier validé pour juin. Les mois de juillet et août sont généralement très calmes dans l’événementiel. On attend une petite reprise en septembre puis en octobre progressivement", avance-t-il. Mais comment tenir jusque-là ? Même avec les aides de l'Etat, sa PME permet 20.000 euros par mois. Et il a déjà renoncé à se verser un salaire jusqu'à la reprise de son activité.  

C’est le pire des scénarios qui nous a été annoncé ce soir. Ce sont des mesures qui sont nécessaires. Nous les respecterons. Mais elles vont être dramatiques.
Hervé Becam, vice-président de l'Umih-France.

"C’est le pire des scénarios qui nous a été annoncé ce soir. Ce sont des mesures qui sont nécessaires. Nous les respecterons. Mais elles vont être dramatiques pour un grand nombre d’entreprises", a déploré sur LCI Hervé Becam, vice-président de l'Union des métiers et de l'industrie de l'hôtellerie (Umih). Selon lui, environ 30% des entreprises du secteur ne pourront pas redémarrer leur activité à l'issue de cette crise sanitaire. Seule bonne nouvelle, "l'exonération de charges et non plus leur report, ce qui nous laisse un peu d’espoir", a-t-il déclaré, appelant les assurances "à prendre leur responsabilité" et "à contribuer à la solidarité économique".


La rédaction de TF1info

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