VIOLENCES CONJUGALES - Depuis le début du confinement imposé contre l'épidémie de Covid-19 en France, les violences conjugales ont augmenté de 32%. Face à cette hausse, Christophe Castaner a annoncé jeudi 26 mars la mise en place d'un dispositif d'alerte. Les femmes victimes de violences pourront se rendre en pharmacie et bénéficier de la protection immédiate de la police ou de la gendarmerie.
"Le risque augmente du fait du confinement". C'est ce qu'a affirmé ce jeudi le ministre de l'Intérieur. Une semaine après le début du confinement, imposé le 17 mars pour endiguer l'épidémie de coronavirus, les violences conjugales ont bondi de 32% en France. Interrogé sur le plateau de France 2, Christophe Castaner a annoncé la mise en place d'un dispositif d'alerte dans les pharmacies pour les femmes victimes de telles violences.
Pour lutter contre les violences conjugales, le ministre de l’Intérieur @CCastaner annonce que les femmes victimes d’actes violents pourront « donner l’alerte directement dans les pharmacies », pour déclencher l’intervention des forces de l’ordre #VALP pic.twitter.com/FctEN3nI1s — Vous avez la parole (@VALP) March 26, 2020
Une hausse des violences conjugales de "32% en une semaine"
Les interventions des forces de l’ordre à la suite de signalements pour des violences conjugales ont augmenté de "32% en zone de gendarmerie" et de "36% à Paris" depuis la mise en place du confinement en France, a déploré Christophe Castaner.
Pour contrer cette hausse inquiétante, le ministre a détaillé la "mission" des "policiers et gendarmes de France" de réagir "immédiatement" pour protéger les victimes de violences conjugales. Si pour l'instant aucune mesure officielle n'a été prise, des consignes seront données pour que les forces de l'ordre puissent "intervenir en urgence", a-t-il expliqué , en assurant que la lutte contre les violences conjugales était "une priorité".
"Un climat de pression permanente"
Cette situation de hausse de violences faites aux femmes durant la période de confinement faisait l'objet de fortes craintes de la part des associations, qui avaient tiré la sonnette d'alarme. "On s’attend clairement à une aggravation des situations", s'inquiétait Elisabeth Liotard, directrice de l'association lyonnaise Viffil-SOS femmes dans les colonnes du Monde juste avant le confinement. "Les hommes violents vont trouver dans cette cohabitation ininterrompue encore plus de prétextes pour se déchaîner et les cycles de la violence vont probablement s’accentuer. Les enfants et les femmes vont vivre dans un climat de pression permanente".
Pour préparer l'après, Solidarité femmes, qui gère le numéro d'appel d'urgence 3919, lance d'ores et déjà un appel aux dons (lien disponible ici). L'association explique dans un communiqué envoyé ce jeudi qu'elle a besoin "d’anticiper la précarité économique qui va toucher de plein fouet certaines femmes que nous accompagnons, contraintes de ne pas travailler pour une durée que nous ne connaissons pas" et de "parer aux surcoûts engendrés pour l’ensemble de nos structures et pour la ligne d’écoute nationale 3919".
Le 3919, numéro national d’accueil des victimes de violences reste ouvert du lundi au samedi, de 9 h à 19 h. En cas d’urgence, appeler le 17, qui déclenchera une intervention de la police ou de la gendarmerie. Au niveau local, les associations disposent également de numéros dédiés.
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