Plusieurs acteurs du secteur constatent une hausse des demandes de devis pour construire des bunkers.La guerre en Ukraine attise les craintes d'accidents nucléaires.En France, le nombre de places en abri antiatomique est très faible.
La menace nucléaire inquiète, et pas seulement en Ukraine. Depuis fin février, des constructeurs de bunkers constatent une forte hausse des demandes pour des abris antiatomiques de la part des particuliers. La guerre déclenchée par Vladimir Poutine et les craintes exprimées autour de la sécurité des centrales nucléaires ukrainiennes sont présentées comme les raisons de cette soudaine hausse.
Un "taux de protection nucléaire" très faible en France
En effet, ce sont près de 500 demandes qui ont été enregistrées par Amesis Construction, un des acteurs du secteur. L'entreprise Bünkl recensait, quant à elle, 284 demandes de devis rien que sur la journée du 25 février. "Ce n'est pas une hausse, c'est un raz de marée", affirme de son côté Marc Maranzana, le PDG de MyLivingBloom (groupe Colas). Le site de cette société spécialisée dans les aménagements extérieurs, a vu son audience multipliée par 40.
Une soudaine inquiétude directement provoquée par l'actualité ukrainienne. Le contrôle de la centrale de Tchernobyl par les forces russes puis les combats autour de la centrale de Zaporijia, laissant craindre des conséquences de la part de l'Agence internationale de l'énergie atomique, auraient réveillé des craintes de guerre ou d'accidents nucléaires. "Avant la guerre, on nous demandait des abris survivalistes, des caves avec des portes renforcées. Là, on est passé sur des abris antiatomiques", souligne Marc Manzana. Même constat du côté de Bünkl, qui rappelle toutefois que ce regain d'intérêt avait déjà commencé pendant la crise sanitaire.
"La crise ukrainienne agit comme un révélateur. On se rend compte qu'en France, il n'y a pas grand-chose", observe l'entreprise française. Il y aurait effectivement entre 300 et 400 abris privés et 600 autres militaires dans l'Hexagone, pour une population de 67 millions d'habitants. A contrario, les bunkers sont beaucoup plus répandus en Finlande, en Suède ou en Suisse. Dans ce pays de 8,6 millions d'habitants, une loi datant de la Guerre froide impose que chaque habitant ait sa place en bunker, obligeant la construction de tels abris. Aujourd'hui plus de 8 millions de places "protégées" sont disponibles.
La guerre en Ukraine et le risque nucléaire qu'elle a déclenché a obligé les États à réagir. En Allemagne comme en France, il a été demandé de vérifier les abris antiatomiques et de s'assurer que les dispositifs de gestion de crise soient bien rodés. Le faible nombre de places incite pour autant certains particuliers à prendre les devants. Ces bunkers privés ne sont néanmoins pas accessibles à tous. Il faut 60.000 euros minimum pour bâtir un abri antiatomique.
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