Le ramadan débute ce vendredi : ce qui change avec le confinement

Publié le 24 avril 2020 à 8h42

Source : JT 13h Semaine

MODIFICATIONS - Confinée en raison de la pandémie de Covid-19, la communauté musulmane s'apprête à vivre un ramadan inédit. De multiples changements ont été initiés pour le mois du jeûne, qui doit débuter vendredi.

Prier et jeûner chez soi, sans possibilité de retrouvailles familiales ni prière à la mosquée. Dans les grandes lignes, voilà à quoi rassemblera le premier ramadan "confiné" qui début ce vendredi 23 avril. La date exacte a été annoncée jeudi soir par le Conseil français du culte musulman (CFCM), lors d'une "Nuit du doute", une rencontre qui consiste à fixer le début de ce mois de jeûne, de partage et de prière, en fonction de l'observation du croissant lunaire. 

La prière chez soi autorisée, certains rites modifiés

Cette année, en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19, "on part sur l'hypothèse d'un ramadan confiné tout au long du mois, les rassemblements (dans les lieux de culte, ndlr) étant probablement interdits encore après le 11 mai", indique à l'AFP Mohammed Moussaoui, président du CFCM. "On peut jeûner chez soi, cela ne pose pas de problème". L'islam prévoit d'ailleurs des exceptions : "les malades, les personnes âgées, entre autres, en sont dispensés", rappelle-t-il. Iman de Bordeaux, Tareq Oubrou abonde : "on peut le pratiquer là où on est, on n'est pas obligé d'aller à la mosquée. Les gens peuvent prier chez eux".

Mais certains rites vont être modifiés pour pouvoir coller au mieux à la situation vécue par les fidèles. D'abord la rupture du jeûne quotidienne le soir, lors du repas de l'iftar, se fera chez soi. "Nous déconseillons fortement aux familles de se regrouper" en dehors du foyer, souligne le principal interlocuteur de l'État sur le culte musulman. La dimension conviviale qui a lieu à ce moment-là, avec famille, amis ou voisins, pourra "se partager via les écrans et les réseaux sociaux", ajoute le CFCM. Le jour de l'Aïd-el-fitr, la grande fête célébrant la rupture du ramadan, se fera vraisemblablement elle aussi en comité réduit.

Un sermon quotidien pour accompagner les fidèles

Par ailleurs, tous les lieux de culte étant fermés au moins jusqu'à la mi-juin, "les prières de la nuit, les tarawih" qui se font d'habitude dans les mosquées le soir le mois du ramadan, se feront chez soi. "C'est la seule attitude responsable et conforme aux principes et aux valeurs de notre religion dans ce contexte d'épidémie", poursuit le Conseil français du culte musulman. Par ailleurs, les quelque 300 "récitateurs" du Coran, qui viennent habituellement de l'Algérie, du Maroc, de la Turquie pour suppléer les imams français dans cette tâche ne se déplaceront pas, en respect des mesures décrétées par les autorités.

En contre-partie, et pour accompagner les fidèles de la première communauté musulmane d'Europe, des imams prévoient de diffuser des messages via les réseaux sociaux, comme certains le font déjà depuis le début du confinement. Les imams de la Grande mosquée de Paris, vont eux proposer, sur Radio Orient, tout au long du mois mois, un sermon quotidien sur "divers thèmes comme la patience, la solidarité, la morale, le comportement etc", explique Chems-eddine Hafiz, son recteur.

MINUTE SMART - Le ramadan expliqué en 1 minuteSource : Sujet JT LCI

Fête du partage, le ramadan, même confiné, n'en oubliera pas sa dimension caritative. La distribution gratuite sous chapiteaux, dans des centres, etc de repas d'iftar aux plus démunis par les associations caritatives, va prendre d'autres formes. Le Secours islamique France, par exemple, au lieu de ses repas offerts lors de "tables du ramadan", va mettre en place des maraudes alimentaires auprès de sans domicile fixe et des distributions de colis-repas en Seine-Saint-Denis et dans l'Essonne.


La rédaction de TF1info

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