COVID-19 - Alors qu'Emmanuel Macron a annoncé un plan de déconfinement en quatre étapes, les professionnels de santé se montrent sceptiques, rappelant que l’épidémie est loin d’être sous contrôle.
Il y a, d'un côté, le soulagement des restaurateurs et des commerçants. Et de l'autre, l'inquiétude des professionnels de santé. Tous attendaient avec impatience de connaître le calendrier du déconfinement. Le Dr Olfa Hamzaoui, médecin réanimatrice à l’hôpital Antoine-Béclère (AP-HP) à Clamart (Hauts-de-Seine), se dit pour sa part "raisonnablement satisfaite" par l’échéancier décidé par Emmanuel Macron, qui a été dévoilé ce jeudi.
À l’entendre, "le bon choix, c’est de déconfiner progressivement, par étapes, avec des évaluations intermédiaires", de sorte à pouvoir "mettre des conditions pour poursuivre ou pas le déconfinement". Le gouvernement se réserve en effet la possibilité d'actionner des "freins d'urgence" si la situation se dégradait à nouveau, et donc d'empêcher certaines réouvertures localement.
Cependant, la question se pose : est-ce le bon moment ? À la vue des derniers chiffres publiés par Santé publique France, pas vraiment. Jeudi soir, 5804 malades du Covid-19 sont hospitalisés dans des services de soins intensifs, un chiffre qui est deux fois plus élevés qu’à la sortie du deuxième confinement mi-décembre.
De même, le nombre de cas quotidiens se situe autour de 30.000 quand l’objectif de déconfinement fixé en décembre dernier était à 5000 cas par jour. "Nous avons beaucoup de mal encore à trouver des places en réanimation en Île-de-France. S’il y a trop de relâchement, et trop vite, de la population, à ce moment-là, si on est trop rassurant dans la communication, on risque de rater le déconfinement", met en garde le Dr Agnès Ricard-Hibon, chef de service Samu-Smur du Val-d’Oise, présidente de la Société française de médecine d’urgence.
Le fait d’autoriser la présence du public dans les salles de spectacle ou de rouvrir les salles de sport, ce n’est pas très prudent
Le Dr Jean-Paul Hamon
Un constat partagé par le Dr Jean-Paul Hamon, qui dit recevoir entre quatre et cinq appels par jour de cas avérés de Covid-19. "On n’a pas le sentiment que ça diminue. Le fait d’autoriser la présence du public dans les salles de spectacle ou de rouvrir les salles de sport, ce n’est pas très prudent", estime ce médecin généraliste.
Ne pas confondre vitesse et précipitation, c’est également l’avis de la Fédération hospitalière de France (FHF). Si elle constate une légère amélioration de la situation sanitaire, elle rappelle qu’elle est encore très instable notamment du fait de la circulation des variants. Elle réclame "l'ouverture de la vaccination à tous ceux qui le souhaitent" ainsi que "l'établissement de schémas territoriaux de vaccination précis", afin de "prévenir tout risque de ralentissement de la campagne vaccinale cet été".
Sur le plateau du 20H de TF1, le Pr Anne-Claude Crémieux, infectiologue à l'hôpital Saint-Louis (AP-HP) à Paris, estime pour sa part qu'il ne faut abandonner les mesures barrières tant que la majorité de la population ne sera pas vaccinée. "On peut relâcher certaines contraintes et donner un peu de liberté, on voit bien qu’il y a une vraie demande sociale. Mais il ne faut surtout pas abandonner les mesures barrières. On pourra progressivement ouvrir la société, mais il faut que la population soit protégée par le vaccin, ce qui n’est pas encore le cas", insiste-t-elle.
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