"C'est une fausse bonne idée" : les fédérations de parents d'élèves réservées sur un retour à l'école à partir du 11 mai

Publié le 14 avril 2020 à 13h14, mis à jour le 14 avril 2020 à 15h46
"C'est une fausse bonne idée" : les fédérations de parents d'élèves réservées sur un retour à l'école à partir du 11 mai
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RENTRÉE - Les deux principales fédérations de parents d'élèves sont en désaccord avec l'annonce de la réouverture progressive des écoles dès le 11 mai. La PEEP demande un dépistage des enfants en amont, tandis que la FCPE alerte sur les conditions sanitaires des établissements.

Que les enfants et adolescents reprennent peu à peu le chemin de l'école à partir du 11 mai, voilà l'une des priorités affichées par l'exécutif pour sortir du confinement national. Jointes par LCI, les deux principales fédérations de parents d'élèves affichent leur désaccord au lendemain de l'annonce présidentielle et expriment leurs doutes quant au bien-fondé d'une telle décision qui a pris tout le monde de court. 

"On attend que le gouvernement planche" sur l'aspect sanitaire, prévient Rodrigo Arenas, co-président de la FCPE, la Fédération nationale des conseils de parents d'élèves : "Les écoles doivent se mettre en conformité pour respecter les gestes barrières, ce qui n'est pas du tout le cas aujourd'hui. Cela veut dire des écoles qui ne créent pas les conditions favorables à ce que les enfants se contaminent entre-eux".

"Il ne faudra pas punir les parents s'ils n'envoient pas leurs enfants à l'école"

Ainsi, les infrastructures des établissements scolaires ne seraient pas adaptées (salles de classe, cour de récréation) et les moyens à la disposition du personnel seraient trop faibles. Par exemple, le problème du manque de savon dans certaines écoles remonte régulièrement aux Académies. Rodrigo Arenas va plus loin en estimant que "si les parents estiment que l'école n'est pas aux normes, il ne faudra pas les punir s'ils n'y envoient pas leurs enfants". En effet, le co-président de la FCPE assure avoir reçu depuis hier de nombreux "témoignages de parents inquiets", qui préviennent déjà que "le 11 mai, ce sera sans leurs enfants". 

La PEEP, la fédération nationale des parents d'élèves de l'enseignement public, ne cache pas elle non plus son scepticisme. Pour Juliette Staraselski, présidente de la PEEP Alsace, la priorité avant même de rouvrir les écoles est de procéder à un dépistage de tous les enfants : "S'ils sont déconfinés en premier, il faut donc les tester en premier". Celle-ci craint "la catastrophe sanitaire" si les élèves retournent en classe sans avoir été dépistés, tout comme les enseignants. Sauf que cette situation pourrait conduire à une inégalité de traitements, d'après elle, dans le cas où des enfants diagnostiqués positifs seraient contraint de rester à domicile tandis que d'autres auraient repris l'école. 

"Une année blanche ne serait pas dramatique"

"C'est une fausse bonne idée de rouvrir début mai", estime donc Juliette Staraselski qui ajoute d'ailleurs qu'"avec les ponts, on ne fait plus rien à partir de mi-juin". La solution la plus adéquate serait alors d'organiser des séances de rattrapages au mois de septembre, comme ce qu'avait pu préconiser un temps Jean-Michel Blanquer. "Une année blanche ne parait pas dramatique, temporise la présidente du réseau alsacien. "C'est embêtant pour les élèves de CM2 qui entrent au collège ou ceux de 3e qui passent le brevet mais en attendant, les autres ont travaillé jusqu'au mois de mars, ils ont eu des notes."

Sur ce point, la FCPE assure que "la priorité n'est plus de mettre des notes aux enfants, comme Jean-Michel Blanquer a pu le dire, mais que chacun fasse son deuil". Pendant deux semaines, Jean-Michel Blanquer doit concerter les principales organisations syndicales pour mettre sur pied le prochain retour en classe. Mardi midi, la fédération n'avait pas encore reçu de sollicitation du ministère à discuter des modalités, selon nos informations. 


Caroline QUEVRAIN

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