2020, "la pire année de l'histoire", selon le magazine "Time"

C.A.
Publié le 6 décembre 2020 à 15h35
Hommage crée par des artistes pour les victimes du Covid-19 à Washington aux États-Unis le 22 octobre 2020

Hommage crée par des artistes pour les victimes du Covid-19 à Washington aux États-Unis le 22 octobre 2020

Source : ALEX WONG / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

BILAN - Avec la fin de l'année, le temps des rétrospectives a sonné. Mais avec la pandémie, peu de moments positifs risquent d'en émerger. Pour le magazine Time, il s'agit même de "la pire année de l'histoire".

Tous les ans, le mois de décembre est l'occasion de faire un bilan de l'année écoulée, de passer en revue les bonnes et les mauvaises nouvelles. En 2020, entre la pandémie de Covid-19, la crise sociale et économique et les catastrophes naturelles, le tableau paraît bien sombre. Pour le célèbre magazine américain Time, 2020 est même "la pire année de l'histoire". En Une, il affiche les quatre chiffres de l'année barrés d'une croix rouge, comme pour dire qu'elle serait à totalement oublier pour tout un chacun.

L'article commence d'ailleurs comme suit : "C'est l'histoire d'une année que vous ne voudrez jamais revivre". Son auteure, Stephanie Zacharek, critique de film pour le Time, estime que même si elle avait été fictive, elle n'aurait pas été plus intéressante. "Si 2020 était un film dystopique, vous l'éteindriez probablement après 20 minutes. Cette année n’a pas été palpitante, comme pourrait l'être une apocalypse fictive. Elle était, en plus d'être façonnée par la douleur, terriblement banale, la routine du quotidien se retournant contre nous".

Le Covid-19 et la crise économique et sociale

La journaliste cite d'abord le sentiment d'impuissance auquel le monde entier a dû faire face lors des débuts de la pandémie de Covid-19, et sa gestion calamiteuse par l'administration Trump. "Nous avons affronté l'indicible, pour être sournoisement rassurés, nous entendant dire que cela n'était rien de bien grave", écrit Stephanie Zacharek. La situation s'est encore davantage dégradée avec l'isolement forcé destiné à protéger les populations du coronavirus, qui a par ailleurs entraîné le chômage de millions de personnes dont les entreprises se sont retrouvées à l'arrêt. "La faim est devenue un thème majeur de 2020, présentant des défis même dans les pays ayant les moyens de la soulager", note l'auteure de l'article paru samedi.

Les incendies ravageurs en Australie, aux États-Unis et au Brésil

Les catastrophes naturelles et la poursuite du réchauffement climatique viennent enfoncer le clou. En septembre, et ce pendant plusieurs mois, 8 millions d'hectares de brousse sont partis en fumée en Australie, tuant 26 personnes et près d'un milliard d'animaux sauvages, avant que ne prennent le relais de ravageurs incendies dans l'Ouest américain. L'Amazonie, elle, n'a jamais connu d'incendies plus désastreux. Plus de 11 000 km² de forêt sont partis en fumée cette année. Si les images apocalyptiques de ces incendies ont de quoi susciter l'inquiétude et le désespoir, peu importe l'année, elles ont pris une toute autre dimension en 2020, alors que chacun était "chez soi". "Il était il était particulièrement alarmant de réaliser la fragilité du monde naturel. Le penser en train de brûler - notamment parce que nous, humains, avons échoué avec notre mauvaise gestion - invite au désespoir", estime la journaliste.

Les morts et le racisme ambiant

Stéphanie Zacharek finit enfin par évoquer les morts en série, à l'image du basketteur Kobe Bryant mort en janvier dans le crach de son hélicoptère, de John Lewis, figure du mouvement des droits civiques décédé en juillet, et le décès de George Floyd, tué par la police américaine lors de son interpellation à Minneapolis. "La cruauté de cet acte a ravivé l'attention sur des outrages similaires plus tôt dans l'année, en particulier les meurtres de Breonna Taylor et Ahmaud Arbery. Cela nous a également rappelé combien de fois, tout au long de l'histoire, les Noirs avaient subi des injustices similaires, sans recours, sans moyen de changer le statu quo", relate l'auteure de l'article.

"Nous avons beaucoup appris en 2020", conclut finalement Stéphanie Zacharek qui détaille : "Nous avons appris ce qui était important. Nous avons joué à des jeux de société et fait des puzzles, et avons vraiment parlé à nos enfants et les avons écoutés." En fin de compte, les bénéfices de cette année 2020 sont davantage à chercher au creux des histoires individuelles que dans l'Histoire, avec un grand H.


C.A.

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