SOLIDARITÉ - Le gouvernement fait appel aux étudiants en travail social pour venir en aide aux personnels intervenant en Ehpad et dans des structures spécialisées. Lundi soir, Edouard Philippe avait soutenu le principe d'une "réserve civique" pour apporter un soutien aux personnes âgées.
L'appel aux forces vives se poursuit. Depuis le début de la crise sanitaire sur le territoire français, le gouvernement avait déjà fait appel à la "réserve sanitaire", un bataillon de médecins urgentistes, régulateurs, anesthésistes-réanimateurs, infirmiers ou encore aide-soignants, pour aller épauler les personnels des services d'urgence et des hôpitaux confrontés à l'afflux de patients contaminés par le Covid-19. Les appelés avaient répondu présent, au point de saturer la plateforme dédiée mise en place par Santé Publique France.
Après la réserve sanitaire, le gouvernement fait appel à une autre partie de la population. La secrétaire d'Etat Christelle Dubos a annoncé mardi la constitution d'une "réserve sociale" composée "d'étudiants en travail social volontaires", afin de "prêter main-forte aux établissement sociaux et médico-sociaux en période épidémique".
"L'épidémie que connaît la France ne doit pas mettre en danger l'accompagnement de nos concitoyens les plus fragiles", a indiqué la secrétaire d'Etat dans un communiqué. "Afin de soutenir ces établissements qui, du fait des mesures de confinement ou de l'épidémie, seraient en difficulté, le gouvernement prévoit la mobilisation des étudiants en travail social."
#Coronavirus #Covid19 | Communiqué de presse @duboschristelle annonce la constitution d’une réserve sociale, avec la mobilisation des étudiants en travail social volontaires, pour prêter main forte aux établissements sociaux et médico-sociaux. 📲 https://t.co/nv4w8C6uJU pic.twitter.com/4aEWsogeGq — Ministère des Solidarités et de la Santé (@MinSoliSante) March 24, 2020
De qui s'agit-il ?
Les étudiants qui sont déjà en stage ou en CDD au sein de telles structures pourront "assurer la continuité de la prise en charge de leur public", précise le ministère, les préfets ayant mission, dans chaque département, d'établir la liste des structures nécessitant un soutien en personnel et de les mettre en relation avec les écoles de formation.
En outre, près de 40.000 étudiants en travail social n'ayant pas d'affectation actuellement pourront s'engager au sein de ces établissements : Ehpad, centres d'hébergement d'urgence, centres d'hébergement et de réinsertion sociale, accueils de jour, établissements de protection de l'enfance ou d'accueil d'enfants en situation de handicap, maisons d'enfants à caractère social et instituts médico-éducatifs. Ces étudiants pourront également prêter main-forte aux équipes des crèches et des micro-crèches réquisitionnées pour l'accueil des enfants des personnels engagés dans la lutte contre le Covid-19.
Les structures d'enseignement avaient déjà commencé à répertorier les besoins. Ainsi, l'Ecole pratique de service social (EPSS) a mis en ligne une plateforme de recrutement permettant aux établissements de faire connaître leurs besoins, détaillant les profils recherchés. A Mulhouse, dans une région particulièrement touchée par la pandémie, l'Ecole supérieure de praxis sociale a également lancé un "appel à la mobilisation" auprès des étudiants, afin que ces derniers aillent rejoindre les établissements sociaux et médico-sociaux.
La "réserve civique" en renfort
Lundi soir, sur TF1, Edouard Philippe s'est dit par ailleurs favorable à la mobilisation de la "réserve civique" face à la pandémie. "Nous avons besoin d'une réserve civique pour accompagner les personnes âgées, en veillant à respecter les consignes de sécurité que nous imposons et notamment le confinement", a-t-il précisé, et "veiller à ce que ceux qui sont dans des structures collectives puissent continuer à bénéficier de contacts".
De quoi s'agit-il ? Sur une base beaucoup plus large que les réserves sanitaire et sociale, cette réserve civique, instaurée par la loi Egalité et Citoyenneté de 2017 - consécutives aux attentats de 2015 - est constituée de citoyens français ou étrangers résidant en France, majeurs ou de plus de 16 ans avec autorisation parentale, tous bénévoles, susceptibles d'agir dans plusieurs domaines (solidarité, l’éducation, insertion professionnelle ou encore "interventions d’urgence en situation de crise ou d’événement exceptionnel").
Les volontaires de cette réserve sont d'ores et déjà susceptibles de s'engager, via une plateforme dédiée du gouvernement, pour proposer un mission ou intervenir au sein des établissements qui en ont besoin. Les missions proposées dans le cadre de la crise sanitaire sont variées. On peut ainsi proposer de faire des courses pour un voisin vulnérable, garder les enfants des personnels soignants ou encore distribuer des aliments de première nécessité. Les volontaires doivent, précise cette plateforme, respecter les mesures de sécurité, et les personnes de plus de 70 ans ou souffrant de maladies chroniques ne peuvent s'engager que dans des missions "à distance".
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- InternationalHaut-Karabakh : l'enclave au centre des tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan
- Police, justice et faits diversDisparition inquiétante de Lina, 15 ans, en Alsace
- Police, justice et faits diversAttentat de Magnanville : sept ans après, l'heure du procès
- SportsRC Lens
- Sujets de sociétéLe pape François à Marseille, une visite historique