Coronavirus : entre 150.000 et 300.000 emplois menacés dans le commerce spécialisé

Un chômage de masse menace le commerce spécialisé. Selon la Procos, la Fédération pour la promotion de ce dernier, la crise du Covid-19 pourrait entraîner la destruction prochaine de 150 à 300.000 emplois. Notamment au sein de l'habillement, de la restauration ou de la jardinerie.

"Sans mesures de soutien de la filière, la crise Covid-19 pourrait provoquer entre 150.000 et 300.000 destructions d'emplois en 2020-2021, la fermeture de 50.000 points de vente et l'arrêt brutal des investissements pourtant nécessaires à la transformation du secteur", qui pèse, selon les estimations, entre 9 et 18 milliards d'euros par an, s'inquiète mardi dans un communiqué Procos.

Selon Procos, après le mouvement des Gilets jaunes et les grèves contre la réforme des retraites avaient déjà entraîné des baisses de chiffre d'affaires comprises entre 2 et 10% et une perte de résultats entre 0,5 et 2%, "les anticipations de baisse d'activité en 2020 s'établissent entre -15 et -25% selon les secteurs, voire -35% pour la restauration". Or, le secteur, qui pèse 12% du PIB et représente 350.000 établissements pour 8% de l'emploi dans le secteur privé, se trouve aujourd'hui "face à un risque sérieux d'effondrement d'acteurs de toutes tailles", prévient la Fédération, en rappelant qu'en 2018, 21% des défaillances totales d'entreprises concernaient le commerce spécialisé, juste derrière le secteur de la construction. 

Autre enseignement tiré ce mardi par Procos : malgré le déconfinement, les Français ne sont pas encore massivement retournés dans leurs commerces. "Un mois et demi après la réouverture des premiers points de vente, le cumul du chiffre d'affaires des magasins entre le 1er janvier et le 28 juin 2020 est en moyenne de -31,8% tous secteurs confondus, certains secteurs se situant dans une situation encore plus compliquée, tels que l'équipement de la personne (-35%) et la restauration (-43%) qui a ouvert plus tard", s'inquiète la fédération, en citant une enquête interne réalisée auprès de 50 enseignes interrogées sur leur performance dans 50 pôles de références situés dans 15 agglomérations.

Le mois de juin a amélioré un peu l'activité de certaines enseignes, telles celles spécialisées dans l'équipement de la maison, la jardinerie ou les articles de sport (les ventes de vélos sont telles qu'on est au bord de la rupture de stocks), mais en moyenne, elle reste négative en magasins (-3%). Seules les ventes sur internet progressent en moyenne tous secteurs confondus de 60%, notamment grâce au succès du "click and collect".