"Nos collègues tombent les uns après les autres" : la CGT services publics dépose un préavis de grève pour tout le mois d'avril

Publié le 27 mars 2020 à 9h47
La fédération CGT rassemble 85.000 adhérents dans toute la France.
La fédération CGT rassemble 85.000 adhérents dans toute la France. - Source : la fédération CGT, qui rassemble 85.000 adhérents à travers la France,

CONTESTATION - Le syndicat a adressé une lettre au gouvernement pour lancer un préavis dans la fonction publique sur l'ensemble du mois d'avril. En cause, les mesures mises en place par le gouvernement sur le droit du travail dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire.

"Un dernier recours", estime le syndicat. En pleine pandémie, la Fédération CGT des services public a indiqué avoir déposé mardi 24 mars un préavis de grève couvrant la période du 1er au 30 avril dans la fonction publique. Dans une lettre adressée lundi à Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, Gérald Darmanin (Action et comptes publics) et Olivier Dussopt (Fonction publique), elle indique protester contre des "mesures antisociales" prises par l'exécutif dans le cadre de loi d'urgence sanitaire. 

En cause : l’impossibilité pour les agents, en dépit du danger lié à l’épidémie de coronavirus (Covid-19), de faire valoir leur droit de retrait. "Actuellement, 30% des agents sont mobilisés pour la continuité d’activité du service public. Or, nous constatons des inégalités d’un territoire à l’autre. Certaines communes jugent une activité essentielle, tandis qu’une autre la considère comme non prioritaire", déplore Jef Lair, membre du bureau de la Fédération CGT Services publics, joint par LCI.

Les agents réquisitionnés pour l'accueil des enfants dans les écoles et les crèches sont en contact direct avec le personnel hospitalier.
Jef Lair, membre du bureau de la Fédération CGT services publics.

Toujours dans ce courrier, la fédération CGT, qui rassemble 85.000 adhérents dans toute la France, dénonce également le manque d’équipements de protection individuelle et l’absence de tests médicaux, "alors que jamais les armes de guerre militaire ou anti-manifestants (LBD, gaz…) ne sont en rupture de stock", écrit-elle. 

"Nous voyons les collègues tomber les uns après les autres. Les agents réquisitionnés pour l'accueil des enfants dans les écoles et les crèches sont en contact direct avec le personnel hospitalier. Mais il n’y a aucun masque de protection ni gants à leur disposition. Un peu de gel hydroalcoolique, et c’est tout", pointe ce syndicaliste.

Il ne s'agit pas d'un appel à la grève mais d'un préavis de couverture.
Natacha Pommet, secrétaire générale de la Fédération CGT des services publics, interrogée par Le Parisien.

Le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, Olivier Dussopt, s'est dit étonné par cette initiative, soulignant que depuis l'état d'urgence sanitaire, "toutes les fédérations syndicales ont suspendu les préavis de grève en cours ou ont renoncé à déposer un nouveau préavis pour le mois d'avril prochain".

Contactée par Le Parisien, la secrétaire générale de la fédération CGT des services public, Natacha Pommet, a tenu à justifier la démarche : "Il ne s'agit pas d'un appel à la grève mais d'un préavis de couverture, une possibilité offerte en dernier recours à chacun de nos personnels de faire valoir leurs droits s'ils ne se sentent pas protégés dans l'exercice de leur travail."


La rédaction de TF1info

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