PROPAGATION - Loiret, Côtes d'Armor, Vendée... Plusieurs abattoirs français ont été récemment des foyers de nouvelles contaminations au coronavirus. D'autres clusters similaires sont apparus dans des pays étrangers. Comment peut-on l'expliquer ?
Les abattoirs sont-ils des lieux particulièrement à risque en cette période d’épidémie ? La question se pose au moment où plusieurs sites sont concernés par une vague de contaminations. Elle a été observée aux Etats-Unis, au Canada, en Allemagne et désormais en France.
En l'espace de quelques jours seulement, de vastes campagnes de dépistages ont dû être organisées au sein de trois abattoirs à la suite de la découverte de multiples contaminations. Alors que le ministre de la Santé, Olivier Véran, a indiqué ce dimanche que 25 nouveaux foyers avaient été repérés depuis le début du confinement, peut-on, pour autant, évoquer une vulnérabilité particulière de ce type d'établissement ?
Déjà trois cas en France
Le dernier cas en date a été dévoilé samedi soir par l'ARS Centre-Val de Loire. Trente-quatre salariés d’un abattoir ont été testés positifs au Covid-19 dans le Loiret, à Fleury-Les-Aubrais près d’Orléans. Une campagne de tests a été lancée sur place, y compris aujourd’hui dimanche. Il s’agit du troisième foyer de contamination dans un abattoir en un peu plus d'une semaine. Vendredi, plusieurs cas positifs avaient été rapportés dans les Côtes-d'Armor à Mené, 100 quelques jours plus tard, au sein de l'un des plus importants sites européens d'abattage, de découpe et de transformation de produits carnés. En Vendée, ce sont onze personnes qui ont été testées positives au sein d'une entreprise d’abattage de volailles située aux Essarts-en-Bocage.
A chaque fois, l'ARS a dû intervenir pour organiser sur place le dépistage de l'ensemble des salariés, des prestataires, des personnes identifiées comme contacts, ainsi que de la famille des employés potentiellement infectés.
La distanciation sociale en question ?
L'ARS de Bretagne, qui a étudié de près le cas de l'abattoir des Côtes-d'Armor, a déjà exclu toute contamination par la ventilation de l'établissement. Le Dr. Yvon Le Flohic, médecin généraliste à Ploufragan près de Saint-Brieuc, ville qui a donné l'alerte du premier cas de l'abattoir breton, avance plusieurs hypothèses. "L'utilisation de karcher et de scies provoquent des aérosols" au sein des ateliers, "les difficultés à maintenir la distanciation sociale" durant le travail" mais également "des problèmes par rapport aux vestiaires d’habillage où les salariés sont à proximité sans porter de masques."
Une situation que l'on retrouve également dans l'abattoir du Loiret. Laurent Habert, le directeur de l'ARS Centre-Val de Loire, émet les premières pistes. "Probablement que l'organisation du travail dans ce type d'établissement favorise" la diffusion. L'ARS mène actuellement l'enquête au sein de l'entreprise pour vérifier notamment "le respect des gestes barrières et des distances".

Toutefois, d'après les premiers éléments communiqués par le préfet Pierre Poussel, l'abattoir fournissait bien les masques, le gel hydroalcoolique et prenait la température de ses salariés. "Globalement, il semble que le protocole a été respecté", conclut le préfet du Loiret.
Amimata, salariée de l'abattoir du Loiret, évoque sur LCI les conditions de travail au sein de l'établissement : "Je pense que ma sœur a été en contact avec notre première collègue infectée. Elle mangeait ensemble dans la même salle et utilisait le même micro-onde."

Il faut également rappeler que les abattoirs n'ont jamais cessé de fonctionner pendant le confinement. Les livraisons se sont poursuivies, tout comme les aller-retour des employés entre l'entreprise et le domicile. Autant d'éléments qui peuvent expliquer la circulation du virus.
Des explications socio-économiques
Autre hypothèse : les conditions socio-économiques, comme aux Etats-Unis d’où la première alerte est partie. Là-bas, beaucoup de travailleurs, parmi les plus précaires, ne se sont jamais arrêtés, même malades. Résultat : entre le 9 et le 27 avril, 4 913 (soit près de 3%) cas positifs de personnes travaillant dans un abattoir ont été rapportés et 20 morts ont été causées par le Covid-19, note le CDC.
Au Canada voisin, le signal est venu de la Province de l'Alberta où près de 900 cas ont été signalés en lien avec un abattoir de High River. Deux salariés sont décédées dans cette usine qui transforme plus du tiers de la capacité de conditionnement du bœuf de tout le Canada. D'autres entreprises d'abattage et de transformation de viande sont également concernées par des contaminations. Les conditions de travail sont pointées du doigt par les syndicats canadiens.
Même situation en Allemagne, où, récemment , de nouveaux foyers ont émergé dans trois abattoirs. La main-d’œuvre originaire d’Europe de l’Est vit dans des conditions modestes et est souvent regroupée au sein de dortoirs. "Ces travailleurs viennent ici entassés dans des bus et se partagent les mêmes chambres", alerte une représentante du parti Vert Anne-Monika Spallek. "Une personne contaminée infecte tout le monde rapidement", conclue-t-elle. Face à cette vague de contamination, le ministre du Travail allemand veut encadrer davantage les conditions de travail dans l'industrie de la viande.
Aucun risque à consommer de la viande

"La viande ne transmet pas le coronavirus, on peut continuer à en consommer sans aucune crainte", rappelle le Dr Yves Buisson, épidémiologiste et membre de l’Académie de médecine, sur le plateau de LCI. Les produits issus des abattoirs et ateliers de transformation ne comportent aucun de danger.
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