EN CHIFFRES - La France n'en a pas encore fini avec son plan de déconfinement en quatre étapes, qui doit aboutir le 30 juin. Pourtant, les données de mobilité du pays montrent que la population a déjà renoué avec une partie de ses anciennes habitudes.
Avec le retour des beaux jours, les Français se déconfinent totalement. Entre le début de l'Euro de football, les terrasses ensoleillées et un couvre-feu bientôt supprimé, tous les prétextes sont bons pour se retrouver. D'autant que les réanimations se vident et que le nombre de cas baisse constamment. Mais derrière cette impression de dolce vita, que disent les chiffres de la mobilité de la population ?
La vie d'avant... sauf au travail
Nous avons regardé les quelques données fiables dont nous disposons à ce jour sur la fréquentation de certains lieux. Il s'agit des rapports de mobilité de Google et Apple, qui fournissent depuis le début de la crise sanitaire un outil permettant de visualiser à quel point les mesures de confinement affectent les déplacements. Le premier utilise les très précieuses données de localisation des smartphones Android. Le deuxième se base sur les requêtes des utilisateurs sur l'application Plan.
Or, selon les derniers chiffres de Google, arrêtés au 11 juin, les lieux de commerces et loisirs - qui regroupent les restaurants, cafés, centres commerciaux et aussi musées et cinémas - restent un peu moins fréquentés par rapport à la période de référence (-8%). Cette dernière correspond à "la valeur médiane de la période de cinq semaines entre le 3 janvier et le 6 février 2020", précise le géant américain dans son rapport.
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Ce chiffre ne signifie cependant pas que les Français sont restés chez eux. Au contraire. La présence dans les lieux de résidence est quasi-similaire à celle d'avant le coronavirus (+3%). Simplement, ils se déplacent ailleurs. En atteste la fréquentation des jardins et des parcs. Avec les beaux jours, elle a atteint des niveaux records, en hausse de 76% par rapport à la période de référence. Sans surprise, il se trouve moins de passionnés de pique nique ou de bains de soleil sur les pelouses quand les températures sont basses.
Les Français profitent donc du printemps pour goûter à nouveau à la vie d'avant… Enfin, presque, puisque les bureaux échappent toujours à cette règle. Les lieux de travail se trouvent ainsi 16% moins fréquentés que la normale. Et ça se ressent dans la fréquentation des transports en commun. Si leur utilisation est en hausse, celle-ci n'a jamais retrouvé les niveaux pré-coronavirus.
L'Île-de-France est le parfait exemple de ce décalage. Les Franciliens se déplacent largement, à des degrés équivalents à ceux avant l'épidémie, tout en boudant les transports en commun et le travail. Les routes sont pleines, le niveau des bouchons depuis trois semaines en région parisienne est égal à celui de mars 2020 d'après les données Sytadin, et les pistes cyclables sont plébiscitées (+ 30% par rapport à mars 2020).
Mais de leur côté, les rames de métro et les bus restent quant à eux vides, avec une fréquentation en baisse de 46% en janvier 2020, d'après les chiffres de Moovit. S'agissant du travail, trois Français sur dix n'ont toujours pas repris la route pour le bureau (- 28%). Ce niveau reste toutefois largement plus élevé quoe celui observé au premier déconfinement (- 58% fin mai 2020). Si l'Inserm montrait cet hiver, via les données récoltées par Orange, que les Français se déplaçaient de plus en plus, le pays franchit un nouveau cap avec l'arrivée de l'été. Retour dehors, oui, mais en télétravail.
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