Nouvelles traces de Covid-19 dans les eaux usées de Paris : le prélude d'un retour de l'épidémie ?

Publié le 8 juillet 2020 à 13h23, mis à jour le 8 juillet 2020 à 15h53

Source : TF1 Info

SENTINELLE - Alors que l'Académie de médecine a recommandé mardi la surveillance systématique du nouveau coronavirus dans les stations d'épuration, des traces ont été repérées, à des niveaux minimes, dans les eaux usées de Paris. Faut-il pour autant s'en inquiéter ?

"Il faut se préparer à une reprise de l'épidémie, voire à une deuxième vague". Depuis quelques jours, des voix s'élèvent pour appeler à la prudence face à une éventuelle résurgence du Covid-19. Médecins, professeurs de médecine, directeur général de la Santé, tous appellent au respect des gestes barrières pour limiter les risques. Dans le même temps, un peu partout dans le monde, l'inquiétude grandit face à la recrudescence de la pandémie, qui amène certains pays à reconfiner localement leur population. 

Un indicateur est désormais pris en compte : les eaux usées. Depuis l'apparition de la maladie en Chine, plusieurs études scientifiques ont en effet relevé la présence du nouveau coronavirus dans les selles des patients. L'Académie de médecine a donc tout naturellement recommandé mardi la surveillance systématique de ce virus et d'autres dans les stations d'épuration de l'Hexagone. Et selon Le Monde, "la quantité de virus détectée dans les eaux usées parisiennes semble indiquer une légère reprise de l’épidémie depuis une quinzaine de jours".

6 des 12 analyses positives

Faut-il y voir un mauvais présage ? Pour l'Académie de médecine, une chose est sûre : la quantité de traces de virus - "rapidement inactivé dans l'eau" - "est corrélée à la courbe épidémique, précédant l’arrivée de la vague, suivant son ascension et diminuant fortement avec sa régression"

A Paris, justement, des quantités infimes de SARS-CoV-2 avaient été relevées mi-avril sur quatre des vingt-sept points de prélèvement testés. Ce qui avait conduit la Mairie de Paris à arrêter immédiatement d’utiliser cette eau non potable, dans le cadre du "principe de précaution". Un mois plus tard, à la mi-mai, plus aucune trace n’était repérable dans les nouveaux prélèvements, une indication logique face à la décrue de l’épidémie due au confinement.

Sauf que les résultats des prélèvements effectués du 22 au 25 juin marquent un retour du virus. Selon Le Monde, six des douze analyses réalisées pendant cette période se sont révélées positives − à des niveaux minimes −, et des tests supplémentaires pratiqués la semaine suivante ont confirmé ces résultats.

A la Mairie de Paris, on ne cache pas son inquiétude quant à un rebond de l'épidémie. "Mais nous avons besoin d’éléments complémentaires", avance Anne Souyris, l’adjointe à la Maire de Paris chargée de la santé, auprès de nos confrères du Monde. Même prudence au sein de l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France. "Nous avons pris connaissance de ces analyses, mais nous devons construire la méthode pour les exploiter. Nous ne voulons pas nous engager sur de fausses pistes", explique au quotidien Aurélien Rousseau, le directeur de l’ARS.


Virginie FAUROUX

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