Coronavirus : parti faire un tour du monde en bateau, un couple découvre avec stupeur la fermeture des frontières

par Mélanie FAURE
Publié le 23 avril 2020 à 6h33, mis à jour le 23 avril 2020 à 12h42
Coronavirus : parti faire un tour du monde en bateau, un couple découvre avec stupeur la fermeture des frontières
Source : FACEBOOK Sailing Kittiwake

RETOUR À LA RÉALITÉ - Partis naviguer à travers à l'Océan Atlantique pendant un mois, Elena Manighetti et Ryan Osborne ont appris avec stupeur au moment d'accoster sur les îles des Caraïbes que la pandémie de coronavirus avait entraîné la fermeture des frontières. De quoi chambouler le tour du monde de ce navigateur britannique et de son épouse, originaire de la Lombardie.

Elena Manighetti et Ryan Osborne avaient un rêve fou : faire le tour du monde en voilier. S'ils se sont longuement préparé pour leur périple, cette Italienne et ce Britannique qui "approchent de la trentaine" n'avaient assurément pas anticipé que la crise mondiale de coronavirus viendrait les freiner. En 2017, ils font le grand saut, prenant le large au bord du catamaran Heavenly Twins acheté en août 2016, commençant leur périple avec la Méditerranée. 

Originaires de la ville de Manchester, au Royaume-Uni, ils ont entendu parler pour la toute première fois du coronavirus fin février. A ce moment-là, l'épidémie inquiète particulièrement la Chine, foyer du Covid-19. Ce que les jeunes mariés ne soupçonnent pas, c'est que la situation allait rapidement devenir critique dans le reste du monde entier. Coupés du monde pendant un mois, c'est avec stupeur qu'ils ont découvert à l'approche de leur nouvelle destination que les frontières étaient fermées.

Pour eux, tout se passait au mieux à bord de leur bateau qui abrite une petite cuisinière, un coin nuit, des toilettes... "Un endroit très confortable", comme le décrit le jeune Britannique. Contacté par LCI, Elena Manighetti et Ryan Osborne ont indiqué qu'ils avaient à l'origine prévu de se rendre en Guadeloupe, mais ont été contraints d'accoster à Bequia, l'île des Grenadines la plus proche de Saint-Vincent, lorsqu'ils ont appris la fermeture des frontières. "Ici, la vie est très calme et tout fonctionne normalement", nous explique Ryan Osborne.

Coronavirus : la Guadeloupe décrète le couvre-feuSource : JT 13h Semaine

Dans une interview accordée à la radio britannique BBC, le couple a raconté son incroyable histoire. "Nous avons entendu parler de la situation au bout de 25 jours, en traversant l'Atlantique, poursuit-il. On le savait mais c'était en Chine à ce moment-là. On pensait qu'en arrivant aux Caraïbes, les choses seraient revenues à la normale. Mais en approchant de notre destination, une personne qui suit ma chaîne Youtube m'a indiqué que l'île française où l'on se rendait fermait ses frontières." Elena et Ryan accostent tout de même. Pour eux, la situation prend une tournure favorable. "Dieu merci, les autorités ici ont compris notre situation et le fait que l'on était en quelque sorte confinés. Nous sommes contents qu'ici, il n'y a pas beaucoup de cas, la vie est à peu près normale et ça se passe plutôt bien."

"Nous nous estimons chanceux"

Comment ont-ils pu passer à côté d'une telle information ? A la BBC, Ryan Osborne explique que la règle des navigateurs en mer est d'interdire aux proches de faire part des mauvaises nouvelles. "On n'avait pas accès à internet lors de notre traversée de l'Atlantique, détaille le Britannique. On avait un GPS où l'on peut envoyer des messages de 160 caractères à notre entourage. Je demandais seulement à mon frère des informations sur le temps. Lorsqu'on est seul en plein milieu de l'Atlantique, on n'a pas vraiment envie de recevoir de mauvaises nouvelles, car nous sommes impuissants face à ça."

Et la nouvelle était de taille pour son épouse. Originaire d'Italie, Elena Manighetti vient de la Lombardie, une région au nord du pays durement touchée par la pandémie. "Quand on a découvert la situation sur place, nous avons été très choqués, confie le jeune homme. La famille d'Elena est confinée." Le couple ne sait pas combien de temps il restera dans les Caraïbes. "C'est très étrange surtout sur cette île car tout est ouvert, comme si rien ne s'était passé."

La suite de leur périple sera toutefois sans aucun doute chamboulée. "On avait prévu d'aller en Guadeloupe, explorer les îles à l'est des Caraïbes puis de se rendre au sud, en raison de la saison des cyclones tropicaux." Mais pas de quoi miner leur moral. A LCI, ils concluent : "Nous attendons patiemment de voir ce qu'il va se passer. Là où nous nous trouvons, nous sommes plutôt contents et nous nous estimons chanceux."


Mélanie FAURE

Tout
TF1 Info