Covid-19 : le défi de la vaccination

Pays le plus vacciné d'Europe, l'Espagne échappe (pour l'instant) à la 5e vague de Covid-19

Publié le 11 novembre 2021 à 16h36
JT Perso

Source : JT 20h Semaine

ÉPARGNÉE - Avec un taux de vaccination record en Europe, et une couverture vaccinale quasi totale chez les plus âgés, l'Espagne est préservée de la reprise épidémique. Mais le nombre de cas pourrait remonter dans les semaines à venir.

C'est la championne européenne de la vaccination : avec le taux le plus élevé des grands pays européens, l'Espagne est épargnée par la reprise des contaminations sur le continent. Pour autant, elle n'est pas à l'abri d'un rebond de l'épidémie, mettent en garde des experts.

Le pays avait été traumatisé par la première vague du printemps 2020, au cours de laquelle le pays a connu plus de 950 décès supplémentaires par million d'habitants en mars et juin par rapport à la moyenne des cinq années précédentes selon l'OCDE. Aujourd'hui, l'Espagne est le pays où le taux d'infection est l'un des plus bas d'Europe avec 63 cas pour 100.000 habitants sur les 14 derniers jours. 

Un niveau deux fois plus élevé en Italie, environ six fois plus en Allemagne, et douze fois plus important en Grande-Bretagne, selon un bilan établi par l'AFP sur la base des chiffres officiels.

79% des Espagnols sont totalement vaccinés

Cette situation "positive" a été saluée mercredi au Parlement par le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, qui a affirmé "avoir plus d'un motif de satisfaction au vu de ce qui se passe" dans les pays voisins. Il faut dire qu'en Espagne la population a eu beaucoup moins de réticence à se faire vacciner qu'ailleurs en Europe : 79% des habitants sont entièrement vaccinés, contre 67% en Grande-Bretagne et en Allemagne. 

Et la quasi-totalité des plus de 70 ans (99%) le sont, un taux supérieur à la France ou à l'Italie, grâce à une campagne de vaccination qui a suivi strictement la pyramide des âges. "Cette priorisation a entraîné une lenteur au démarrage mais a finalement eu de meilleurs résultats sur le long terme", explique à l'AFP Iñaki Comas, chercheur à l'Institut de biomédecine de Valence. 

Par ailleurs, le maintien de certains gestes barrière a contribué à limiter les contaminations. S'il n'y a plus, depuis un mois, de restrictions sur le nombre de personnes autorisées à se réunir et que la vie nocturne a repris, les masques restent obligatoires à l'intérieur. Le climat plus doux, qui permet encore aux Espagnols de se voir dehors ou de manger en terrasse, a également joué, ajoute-t-il.

Le froid, les variants et l'efficacité déclinante des vaccins : une triple menace qui perdure

Mais les experts mettent en garde contre un redémarrage des contaminations en raison de l'arrivée du froid et du mauvais temps, ainsi que de la diminution de l'efficacité de la protection conférée par les vaccins avec le temps et des risques que représentent de nouveaux variants. "Ces trois facteurs sont un bouillon de culture parfait pour le coronavirus", explique Iñaki Comas, selon qui l'Espagne "entre dans une phase critique".

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"Nous savons comment le virus se transmet, abonde Cesar Carballo, urgentiste à l'hôpital Ramon y Cajal à Madrid. Quand le froid arrive et que la nuit tombe plus tôt, nous avons tendance à aller à l'intérieur et c'est là que le virus se répand." Et, même si le pays a l'un des taux de vaccination les plus élevés d'Europe, les épidémiologistes refusent de parler d'immunité collective car celle-ci ne pourra pas être atteinte avec des vaccins qui n'empêchent pas les contagions.

Selon l'Institut des données et évaluations de santé (IHME), basé à Seattle, au nord-ouest des États-Unis, l'Espagne devrait voir son nombre de cas augmenter à partir de la mi-novembre, monter en flèche en décembre avant d'atteindre son pic à la fin de l'année. Mais même si "les taux d'infections sont élevés", "si les gens sont vaccinés, ils ne tomberont pas gravement malades", rassure Iñaki Comas.


La rédaction de TF1info

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