Des tweets dénoncent l’interdiction d’entrée au Qatar des personnes porteuses du VIH.Un test est effectivement demandé au-delà d’un mois de séjour.Le pays est l’un des plus restrictifs à l’égard des séropositifs.
À partir du 20 novembre, le Qatar doit accueillir des millions de supporters venus des quatre coins de la planète à l’occasion du Mondial de football.
Mais cet émirat très conservateur est accusé d’actes de maltraitance envers les minorités, et notamment de mauvais traitements et de tentatives de réorientation sexuelle forcée envers les personnes LGBT, comme a pu le documenter Human Rights Watch. Il est aussi visé, sur les réseaux sociaux, de discriminations envers les personnes porteuses du VIH.
Dimanche 6 novembre, Jean-Luc Romero-Michel, adjoint à la mairie de Paris, a dénoncé sur Twitter être "interdit d’entrer au Qatar" en tant que séropositif. Accusation que l’on retrouve dans d’autres publications, comme ici : "Le Qatar refuse l’entrée aux personnes infectées par le VIH. Ces pratiques sont intolérables. Quand on discrimine les malades, on les pousse dans l’illégalité, on accentue la stigmatisation et on rend l’accès aux soins plus difficiles. C’est criminel", dénonce le médecin Emmanuel André.
À ce jour, une minorité de pays dans le monde continuent d’appliquer des mesures d’entrée et de séjour pour les personnes séropositives, comme le montre cette carte de l’ONUSIDA, le programme des Nations Unies sur le VIH. Aucun pays de l’Union européenne n’a de restriction en vigueur. Sur le continent, seules la Bosnie-Herzégovine et l’Ukraine continuent d’interdire les séjours de longue durée aux malades du VIH, tandis que la Russie prohibe même leur entrée sur le territoire.
Un test après un mois pour tout voyageur... et immédiatement pour les étudiants
Le Qatar, lui, applique toujours des mesures restrictives pour les personnes séropositives. En effet, "les visiteurs qui ont l'intention de rester plus d'un mois doivent subir un examen médical, y compris un test de dépistage du VIH", renseigne VIH Travel, une base de données mondiale sur les restrictions de voyage liées au VIH à partir des données de chaque pays. Cela signifie que "les personnes testées séropositives" après un dépistage mené dans une clinique approuvée par les autorités qataries "se verront refuser un visa de travail et seront expulsées".
En revanche, aucun test n’est exigé à l’entrée sur le territoire… ce qui induit que les séjours de moins d’un mois sont tolérés. "Il n'est actuellement pas clair si l'interdiction d'entrée stricte communiquée par les autorités qatariennes en 2008 est toujours en vigueur", précise cependant VIH Travel, alors qu’un guide à l’intention des supporters doit être publié prochainement par le Comité qatari d'organisation du Mondial.
En dehors d’une contamination au Qatar pendant cette durée d’un mois, aucune exception n’est prévue. L’accès au pays pour les étudiants étrangers est même conditionné à ce test. Leur demande de visa doit s’accompagner de plusieurs documents, parmi lesquels figure "un rapport d’examen médical (test sanguin, radiographie pulmonaire, test VIH)", d’après l’Office du Tourisme du Qatar.
S’agissant des footballeurs, aucune consigne n’a été communiquée en ce sens. La FIFA, elle, n’a pas répondu à nos sollicitations. En 2015, par le biais d’une tribune dans le Huffington Post, Jean-Luc Romero-Michel dénonçait déjà ces inégalités de traitement, où il mentionnait bien cette "tolérance" d’un mois accordée par le Qatar.
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