La France face à une 3e vague d'ampleur

Couvre-feu : autorisations de sortie, transports, commerces ouverts... Ces zones de flou qui persistent

Publié le 15 octobre 2020 à 11h49
JT Perso

Source : La Matinale LCI

COVID-19 – À compter de ce week-end, près de 20 millions de Français vont devoir respecter un couvre-feu chaque nuit. Mais avant la conférence de presse de Jean Castex, ce jeudi à 14 heures sur LCI, des questions restent en suspens sur sa mise en oeuvre.

Comment le couvre-feu instauré par l’exécutif à compter de ce week-end en Île-de-France et dans huit métropoles va-t-il se dérouler ? Si le président de la République en a dévoilé les grandes lignes mercredi soir, le Premier ministre doit détailler les règles qui accompagneront la vie de 20 millions de Français dans les prochaines semaines. Avant la conférence de presse du gouvernement, à 14 heures à suivre en direct sur LCI, plusieurs questions restent en suspens.

Quels seront les motifs pour sortir de chez soi ?

Le chef de l’État s’est voulu clair : dans les zones concernées, il va falloir rester chez soi. Toutefois, il a appelé la population au "bon sens". "Il n’y aura pas une interdiction de circuler entre 21 heures et 6 heures du matin" mais plutôt "une stricte limitation aux bonnes raisons", a-t-il affirmé.

Quelles sont-elles ? En Guyane, seul territoire français à avoir instauré un couvre-feu jusqu’alors, une attestation de sortie, telle que la métropole l’a connue durant le confinement, est nécessaire. Seules trois conditions pour enfreindre le couvre-feu demeurent disponibles : motif professionnel (avec attestation employeur), motif de santé et motif familial impérieux. Mais ce dernier aspect interroge : quels sont les déplacements considérés comme suffisamment urgents pour sortir sans être hors-la-loi ? Le Premier ministre devra le préciser.

Si l'attestation en métropole est la même qu'en Guyane, il n'y aura donc pas la possibilité de sortir son chien en soirée, ni se rendre dehors pour faire du sport, contrairement à mars et avril dernier. Mais sera-t-elle similaire ? Le chef du gouvernement doit donner des réponses dans l’après-midi.

Quid des trajets en train ou en avion ?

Parmi les "bonnes raisons", les transports en train ou en avion seront-ils concernés ? Là aussi, le flou demeure. Le président de la République a laissé entendre que les transports en commun continueraient de circuler normalement, car aucune restriction de déplacement entre les régions n’entre en vigueur.

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Alors que les vacances de la Toussaint débutent ce samedi, prendre un TGV ou un avion qui arrive en zone d’alerte maximale durant les horaires du couvre-feu sera-t-il prohibé ? Pour Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, une telle situation pourrait entrer dans le cadre d’un "motif familial". "Avec l’attestation, c’est une cause familiale", a-t-il déclaré ce jeudi matin sur LCI. Reste désormais à savoir si Jean Castex et le gouvernement sont du même avis.

Quels commerces ouverts après 21 heures ?

Autre interrogation : les commerces. Hier, Emmanuel Macron a précisé que "tous les établissements" tels que les cinémas, les théâtres ou les restaurants "devront fermer à 21 heures". Lesquels auront donc le droit de rester ouvert ? Dans certaines villes d’Allemagne, où des restrictions moins lourdes sont en vigueur la nuit, seules les pharmacies et les stations-services peuvent ouvrir après 23 heures. La question se pose également pour les chauffeurs de taxi, VTC, ou encore les livreurs.

Contrôles de police : pédagogie ou sanctions ?

Pour faire respecter ce couvre-feu, Emmanuel Macron a prévenu : des contrôles auront lieu, et l’amende, fixée à 135 euros, pourra être portée à 1500 euros en cas de récidive. Mais les forces de l’ordre vont-elles systématiquement verbaliser les personnes dans la rue sans motif valable après 21 heures ?

En Guyane, la pédagogie a primé. "Messieurs, il faut rentrer chez vous, c’est le couvre-feu", lancent par exemple les policiers aux réfractaires de la mesure, plutôt que de leur adresser une sanction (voir vidéo en tête de cet article). En métropole, lors des précédentes restrictions, les forces de l’ordre préféraient dans un premier temps laisser place à la pédagogie, avant de sanctionner quelques jours plus tard. Reste désormais à savoir s’il en sera de même pour ce couvre-feu.


Idèr NABILI

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