Covid à l'école : devrait-on tester les enfants deux à trois fois par semaine, comme en Allemagne ?

Publié le 10 décembre 2021 à 16h54
JT Perso
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Source : JT 13h Semaine

ÉCLAIRAGE - Face au taux d'incidence qui s'envole dans toutes les tranches d'âge, et particulièrement chez les 6-10 ans, la piste du dépistage massif de cette population non éligible à la vaccination refait surface. D'autant plus, qu'elle fait ses preuves à l'étranger.

Jamais le Covid n'a autant circulé chez les plus jeunes. Si le dernier point de situation du ministre de l'Éducation nationale révèle ce vendredi une nette baisse des fermetures, à la fois de classes et d'écoles, celle-ci est à relativiser du fait de la modification des règles fin novembre, mettant fin à la fermeture automatique des classes dès le premier cas de Covid-19 détecté. D'ailleurs, l'évolution des cas positifs chez les élèves et les personnels reste, elle, en hausse, selon ce même bulletin hebdomadaire, avec respectivement 48.494 cas et 2693 cas confirmés, contre 33.550 et 2145 la semaine précédente.

"Par tranche d'âge, on voit bien qu'il y a un problème", commente pour LCI Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille, s'appuyant pour sa part sur le taux d'incidence enregistré le 6 décembre chez les 6-10 ans et les 11-14 ans : 1030 cas pour 100.000 à l'échelle nationale (contre 988 la veille) et  659 cas. "On est franchement au-dessus de la contamination générale", insiste-t-il. 

Un taux d'incidence potentiellement diminué de moitié

Pour pallier cette situation, l'épidémiologiste estime "qu'il aurait fallu faire ces deux tests deux fois par semaine comme en Allemagne", déplorant qu'on pratique encore les tests réactifs en France, c'est-à-dire "a posteriori" après qu'un cas positif ait été rapporté. "Chez les Allemands, les Anglais ou les Canadiens, c'est tous les dimanches et tous les mercredis", détaille-t-il, soulignant que "cela permettrait de diminuer de 50% le taux d'incidence". Toujours d'après les simulations, "en France, si on arrive à tester au moins une fois par semaine la moitié des effectifs, on réduirait de 30%" ce taux.

"C'est une piste sérieuse, c'est ce qui permet aux autres de maintenir les classes ouvertes", observe le spécialiste qui ajoute que les pays précédemment cités, "font ça depuis cinq ou six mois" et qu'"ils auraient arrêté depuis longtemps" en l'absence de résultat.

"Probabilité de 1 sur 5 de se contaminer sur la journée"

À noter que les avantages mis en avant sont sensiblement les mêmes que ceux prônés il y a près d'un an aux prémices de la seconde vague, par les partisans du dépistage massif parmi lesquels comptait justement Philippe Amouyel mais aussi ses collègues épidémiologistes Luc Dauchet et Catherine Hill, mais aussi le généticien Philippe Froguel et le professeur d'éthique médicale Emmanuel Hirsch. "L'idée du dépistage de masse en amont c'est d'isoler très vite les cas pour éviter qu'ils contaminent", rappelle le professeur de santé publique. "J'ai milité là-dessus avant l'arrivée de la vaccination en France (...), or, pourquoi on est embêté actuellement ? Parce que les enfants ne sont pas vaccinés, que les gestes barrières sont moins respectés et que Le virus se faufile là où il peut circuler", détaille-t-il pour appuyer la pertinence de développer cette méthode, de façon ciblée chez certaines populations, encore aujourd'hui. À titre de repère, "aujourd'hui, quand vous êtes à 1030 de taux d'incidence chez les 6-10 ans, vous êtes à 1% de contaminations sur sept jours, ce qui équivaut à une probabilité de 1 sur 5 de se contaminer sur la journée", conclut Philippe Amouyel, qui se veut toutefois optimiste sur le fait que la fermeture des classes vendredi prochain "mette un coup de frein" aux contaminations chez les enfants.

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À noter qu'à Berlin, les crèches et maternelles fournissent aux parents des tests antigéniques avec prélèvement nasal, à pratiquer sur leur enfant dès un an, deux à trois fois par semaine. Ces derniers doivent en retour présenter une attestation, accompagnée d’une photographie du test négatif, à l’entrée dans l’établissement. Dans les écoles primaires et au-delà, les enfants effectuent eux-mêmes leur test, sous la surveillance de l'enseignant, un test antigénique positif donnant lieu à un test PCR avant d'acter la mise en quarantaine. 


Audrey LE GUELLEC

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