OPTIONS - Pour faire face à la hausse des contaminations et au risque de saturation des hôpitaux, le gouvernement a imposé dès le 17 octobre un couvre-feu dans les métropoles les plus touchées. Mais alors que la situation continue de se dégrader, quelles solutions restent à envisager autre que celle retenue au printemps dernier dans une large partie du globe ?
Quelles que soient les variantes de terminologie, la deuxième vague de l'épidémie de coronavirus est bel et bien là. La France a enregistré ce dimanche 52.010 nouveaux cas de Covid-19, portant le bilan sur la semaine à plus de 200.000. Du jamais vu. Ce nouveau record franchi à l'échelle européenne conduit plusieurs experts à penser que la situation épidémique est désormais "hors de contrôle" et qu'un reconfinement n'est plus évitable. Pour rappel, à ce jour, afin de limiter au maximum la pression dans les hôpitaux, qui craignent de déborder, 54 départements et la Polynésie française ont été placés, en deux temps, depuis le 17 octobre sous couvre-feu. Une mesure supposée limiter les interactions sociales nocturnes de 46 millions d'entre nous.
Mais alors que dans certaines métropoles, la courbe des contaminations flambe toujours, quelles options s'offrent au gouvernement autres que les restrictions actuelles et la situation extrême de mars dernier ?
Élargir le couvre-feu
Actuellement, le couvre-feu entre en vigueur chaque soir à 21 heures, et se termine tous les matins à 6 heures. Si cette plage horaire n'était pas suffisante, le gouvernement pourrait alors être tenté de l'élargir. Selon RTL, un poids-lourd de l'exécutif prédirait en effet une avancée prochaine du couvre-feu dès 19 heures. Toutefois, ces derniers jours, le Premier ministre Jean Castex avait indiqué qu'une telle possibilité n'était "pas d'actualité". "Voyons d'abord ce que nos mesures produisent comme effet", assurait le chef du gouvernement au JDD.
Une situation qui ne serait pas sans rappeler celle de la Guyane, jusqu'alors seul territoire français à imposer un couvre-feu. Entré en vigueur en mars dernier, de 21 heures à 5 heures du matin dans un premier temps, il avait été ensuite durci. Fin juin, la préfecture de Guyane avait ordonné le début du "confinement nocturne" à partir de 17 heures.
L'autre possibilité reposerait non pas sur un élargissement temporel mais géographique du couvre-feu, comme cela a d'ailleurs été décidé entre le 17 et le 22 octobre, avec l'annonce de nouveaux territoires concernés. Ce dernier pourrait, en théorie, à nouveau être élargi. Voire généralisé à tout le territoire ?
Contraindre les entreprises au télétravail
Selon les données officielles, les entreprises demeurent des lieux privilégiés pour la propagation du virus. Dans son dernier bulletin hebdomadaire, Santé publique France estime que 248 des 1.500 clusters actuellement "en cours d'investigation" se trouvent dans des "entreprises privées ou publiques". À titre de comparaison, seuls les milieux scolaires (376) et les Ehpad (304) recensent plus de foyers de contamination.
En ce sens, imposer le télétravail aux entreprises qui le peuvent pourrait permettre d'éviter un nombre important de nouveaux cas. "C'est bien beau de demander aux restaurants de faire des efforts, mais les entreprises doivent en faire autant", analyse Anne Sénéquier, codirectrice de l'observatoire de la santé mondiale à l'Iris, dans les colonnes du Parisien. "Le problème est l'absence de confiance, on croit encore qu'un salarié en télétravail passe sa journée devant Netflix."
Cependant, contraindre les entreprises au télétravail obligerait le président de la République à changer de cap. "Quand on a une résidence secondaire et que l'on télé-travaille, c'est chouette, mais quand on a un appartement avec les enfants à la maison et de la promiscuité, cela devient vite très dur", indiquait Emmanuel Macron lors de sa dernière interview télévisée. En outre, "on a besoin que les entreprises fonctionnent, elles ont besoin d'avoir de la présence au travail", estimait-il alors. Difficile d'imaginer un changement de doctrine si rapide du côté de l'Elysée, même si le nouveau protocole sanitaire en entreprise renforce encore la contrainte du télétravail.
Un confinement par âge
C'est l'idée prônée par le Pr Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon (Paris). Selon lui, "les mesures d'après couvre-feu sont des mesures de confinement, mais ciblées". Toutefois, cela ne signifie pas forcément confiner l'ensemble des habitants des métropoles les plus touchées par la deuxième vague. En plus de mesures "régionales", le Pr Pialoux évoque aussi des restrictions pour une partie seulement de la population.
"La circulation du virus chez les 20-29 ans est très importante", expliquait-il ces derniers jours sur LCI, évoquant donc la possibilité de confiner uniquement les jeunes. "Si on présente cette mesure comme une discrimination par l'âge, c'est totalement inacceptable. En revanche, si on la présente comme un geste altruiste pour protéger le plus fragiles, cela devient autre chose pour la population."
Un confinement le week-end
Les médecins de l'Union régionale des professionnels de santé libéraux (URPS) de la région Auvergne-Rhône-Alpes réclament ce lundi un élargissement du couvre-feu et un confinement de la population le week-end, estimant que "la situation est grave et le temps n'est plus aux demi-mesures".
"L'élargissement immédiat des horaires du couvre-feu à partir de 19 heures en semaine et l'instauration d'un confinement les samedis et dimanches sont nécessaires", soulignent-ils dans un communiqué, rapprochant les "demi-mesures du couvre-feu actuel" à la "drôle de guerre de 1939-40".
Un confinement "local"
A l'instar de ce qui a été mis en place chez nos voisins, comme à Madrid, les autorités pourraient opté pour un reconfinement à l'échelle d'une ville ou d'une métropole où la circulation du virus est particulièrement critique.
"Ça fait partie des options", indiquait notamment ce vendredi sur BFMTV le Pr Arnaud Fontanet, épidémiologiste et membre du conseil scientifique, cette option impliquant, comme actuellement en matière de couvre-feu, de se baser pour trancher sur le taux d'incidence, le nombre de lits de réanimation occupés et le pourcentage de malades chez les plus de 65 ans. Très localisé, le reconfinement peut même le cas échéant concerner uniquement des quartiers particulièrement affectés par l'épidémie.
Un confinement "à l'irlandaise"
Premier pays d’Europe à reconfiner toute sa population face à la deuxième vague de la pandémie de Covid-19, l'Irlande a opté pour un reconfinement généralisé mais moins stricte que celui du printemps dernier, en faisant le choix notamment de laisser ses écoles ouvertes tandis que les commerces non essentiels et les es espaces culturels sont fermés. Dans l’espoir de "célébrer Noël correctement", selon les termes du Premier ministre Micheal Martin, les Irlandais sont ainsi assignés à résidence pour six semaines depuis mercredi dernier.
Les sorties pour faire de l’exercice restent autorisées dans un rayon de 5 km ; les rassemblements sont interdits à domicile, limités à 25 pour les mariages et à 10 pour des funérailles ; les visites en Ehpad restent autorisées pour des raisons de lien social.
Fermer les écoles
Si 50 % des cours à l'université doivent se dérouler à distance, les écoles, collèges et lycées de l'Hexagone sont toujours ouverts pour l'heure. Mais la République tchèque, pays le plus touché du continent, a par exemple décidé de fermer ses établissements scolaires pour plusieurs semaines. En Italie, 75 % des cours au lycée et en université se tiendront en ligne à partir de ce lundi. Une mesure corroborée par les travaux de chercheurs publiés dans The Lancet selon lesquels la fermeture des établissements scolaires seraient l'une des mesures les plus efficaces pour échapper à un reconfinement total.
Restreindre les déplacements
"Nous n'avons pas décidé de réduire les déplacements entre les régions. […] C'est le choix de ne pas infantiliser mais de responsabiliser", soulignait pour rappel Emmanuel Macron le 14 octobre dernier à la veille des vacances de la Toussaint et avant de n'avoir pu mesurer l'impact des mesures de couvre-feu. Mais si le gouvernement décidait finalement de restreindre les trajets longue distance, comme cela a pu être le cas au printemps dernier puis en sortie de confinement ?
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