La France touchée par une cinquième vague de Covid-19

Variant Omicron : pourquoi la rentrée scolaire s'annonce-t-elle à haut risque ?

par Léa COUPAU
Publié le 2 janvier 2022 à 17h38, mis à jour le 2 janvier 2022 à 18h48
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Source : TF1 Info

RISQUE - La rentrée des classes débute demain pour un peu plus de 12 millions d'élèves. La très grande contagiosité du variant Omicron fait craindre une hausse des contaminations dans les écoles.

La rentrée des classes aura bien lieu lundi 3 janvier comme prévu. Fin décembre, le gouvernement a tranché et a refusé son report d’une semaine, suivant sa “ligne” de ne fermer les établissements scolaires “qu’en dernier recours”. Un peu plus de 12 millions d’élèves, vaccinés ou non, sont donc attendus ce lundi sur les bancs d’école. Pourtant, l’explosion des contaminations, en partie due à la contagiosité du variant Omicron, fait craindre un large rebond épidémique dans le milieu scolaire.

Taux d'incidence records

Regardons d'abord du côté du taux d'incidence et les fermetures des classes. D’après les chiffres du ministère de la Santé, à la veille des vacances le 18 décembre, le taux approchait les 529 pour 100.000 habitants chez les jeunes de 15 à 17 ans, contre 550 pour 100.000 à l’échelle nationale. Il fallait compter 722 pour 100.000 chez les 11/14 ans et 959 pour 100.000 du côté des 6-10 ans. Résultat, à cette date, avec les nouveaux protocoles en vigueur, 2970 classes étaient fermées en France en raison de l'épidémie, un chiffre “en stagnation” selon le ministère. 

Toutefois, la course folle du virus a continué pendant les fêtes de Noël. Le 29 décembre, soit dix jours après l’arrêt des cours, les chiffres ont fait des bonds impressionnants. Le taux d’incidence approche ainsi les 1500 pour 100.000 chez 15/17 ans et grossit aussi chez les 11/14 ans (1295 pour 100.000) et les 6/10 ans (1187 pour 100.000). Il est donc fort à parier que le nombre de classes fermées va augmenter et que les contaminations vont se poursuivre, alors que la vaccination des enfants peine à convaincre.

Ce dimanche, le ministre de l'Éducation Nationale Jean-Michel Blanquer a ainsi décidé d'accentuer la politique des tests pour les plus petits. "Dès l’apparition d’un cas positif dans une classe de primaire, tous les élèves doivent faire un test antigénique ou PCR, avant un retour sur présentation d’un résultat négatif", explique-t-il dans une interview au Parisien. Par la suite, des autotests devront être effectués à la maison à J + 2 et à J + 4. "Nous faisons le choix de tester plus pour éviter de fermer les classes", assume le ministre.

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Autre inquiétude, les absences des professeurs pourraient atteindre un pic inédit d'ici à la fin du mois de janvier selon le conseil scientifique. Le 23 décembre, l’instance envisage qu’un tiers des enseignants “au moins” pourraient être touchés par le Covid-19, de manière directe ou indirecte. Sur 800.000 professeurs en France, cela concernait environ 240.000 personnes. Mardi 28 décembre, invité sur France Inter, Jean-Michel Blanquer a reconnu ce risque et souhaite l'anticiper.

Ainsi, le membre du gouvernement penche du côté des contractuels et des jeunes retraités de l'enseignement qui pourraient prêter main forte. Il demande aussi l'ajournement des formations pendant cette période. “Notre objectif est de garantir cette continuité pédagogique", a affirmé le ministre.

Ce dimanche, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé, par ailleurs, des adaptations plus légères des règles de mises à l’isolement, face au variant Omicron. Aussi, une enseignante positive au virus, avec un schéma vaccinal complet, pourra sortir de son isolement au bout de 5 jours en "cas de test antigénique ou PCR négatif". Même assouplissement du côté des cas contact : si elle est vaccinée, elle devra se tester tous les deux jours et échapper à l'isolement si son test est négatif. 

Deux syndicats déposent des préavis de grève

Ces pistes, à peine dévoilées, ne séduisent pas tout à fait les organisations syndicales. Certaines, ce dimanche matin, ont déposé un préavis de grève pour la semaine de rentrée. C'est le cas notamment du SNES-FSU. "L'absence d'annonces gouvernementales pour les collèges et les lycées en pleine 5e vague, avec un variant qui circule rapidement, est irresponsable", dénonce le syndicat, qui appelle aussi à renouveler le préavis "tout au long du mois de janvier".

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Plus tôt, le syndicat Sud éducation Paris avait entamé le mouvement en déposant un premier préavis de grève, le 27 décembre, pour la période du 3 janvier au 5 mars 2022. Pour ces deux organisations, conjointement avec d'autres, "le protocole sanitaire doit être renforcé", avec la dotation aux élèves et enseignants de masques FFP2 et une meilleure communication sur la gestion de la crise.

Il y a une semaine, une cinquantaine de professionnels de la santé avait déjà appelé à renforcer les mesures sanitaires dans les écoles via une tribune publiée dans le JDD. "Nous nous attendons à une vague inédite dans les semaines à venir de prise en charge d'enfants atteints du syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique (Pims), ainsi que de séquelles liées à l'évolution, dans certains cas, d'une forme durable de la maladie ('covid long pédiatrique')", s'inquiétaient-ils, demandant là encore une meilleure communication sur les gestes barrières et une meilleure aération des salles.


Léa COUPAU

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