À LA LOUPE – Les clients de divers supermarchés ont été surpris de voir des masques vendus par petits lots, emballés dans des barquettes d'ordinaire utilisées pour la viande ou le poisson. Un conditionnement surprenant mais qui se fait sous la supervision des autorités.
Les barquettes alimentaires des supermarchés sont habituellement utilisées pour l'emballage des côtelettes, saucisses et autres pavés de saumon. Pourtant, depuis quelques jours, elles servent dans certains magasins à la vente de masques en petits lots. Un usage détourné qui a surpris des internautes, s'interrogeant sur les conditions dans lesquelles ces réemballages avaient été réalisés et sur la sécurité des masques proposés à la vente.
"C'est vraiment pas top", a lancé une internaute, filmant les masques qu'elle venait d'acheter dans un supermarché. Outre la manière dont ceux-ci sont emballés, elle s'interroge à la fois sur leur nombre (10 par paquet), qui lui semble insuffisant et sur le prix. Une étiquette en recouvre en effet une autre, et l'on observe que la nouvelle a fait doubler le prix (6 euros contre 3 auparavant). Face aux nombreux relais de ces images, et aux multiples publications sur la question, les enseignes ont rapidement réagi et expliqué leur manière de fonctionner.
Et ben... pic.twitter.com/WUsJ9ezWLU — -VÉNOM- (@anthonysarti11) May 4, 2020
Diviser des lots plus importants
Pourquoi vendre aux consommateurs des masques reconditionnés ? Tout simplement car les enseignes ont pu recevoir dans certaines commandes des lots importants, de plusieurs dizaines voire centaines. Les distributeurs souhaitent qu'un maximum de personnes puissent se procurer des masques, et ont donc fait le choix de les proposer en plus petit nombre. Dans les différents magasins, ils sont "reconditionnés en pochette de 5, 10 ou 50 masques, selon un protocole sanitaire précis", expliqué Michel-Edouard Leclerc lui-même sur son blog.
Gérant d'un magasin de l'enseigne à Saint-Amand-les-Eaux, Michael Lecroq explique que les tous premiers lots reçus "nécessitaient d'être reconditionnés". Les prochains, néanmoins, seront dans des formats plus réduits, et pourront ainsi être conservés dans un emballage d'origine. Il confirme que des barquettes ont été utilisées, mais de manière très encadré puisqu'un "protocole pointu" a été communiqué à tous les magasins du groupe. "On est tenu de l'appliquer de façon stricte", poursuit-il.
Le gérant indique qu'il a fallu "aménager un espace spécifique, transformé en laboratoire". Un espace "neutre et stérile, qui ne sert pas d'ordinaire". C'est dans cette pièce, désinfectée en amont, que toutes les manipulations ont eu lieu. "Les salariés qui effectuent ce reconditionnement sont bien sûr équipé de combinaisons, de manchettes", et ont suivi un protocole de désinfection.
Même mode de fonctionnement chez Carrefour, qui indique à LCI que mettre en place ces processus "a été un peu un tour de force, à la fois dans les super et hypermarchés". Là aussi, chaque magasin a transformé un local en laboratoire, "c'est là que sont réalisé les lots de 5 à 10 masques", le tout "dans le plus strict respect des recommandations sanitaires".
Il faut noter que les démarches mis en place par les distributeurs n'ont pas été décidés de manière unilatérale. Sur ce sujet, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a été consultée. C'est elle qui a donné son feu vert avant que les consignes ne soient communiquées à tous les magasins. "Ce protocole sanitaire a été salué par l'ANSM", se réjouit d'ailleurs Carrefour.
Pas de prix camouflés
La question du prix des masques a également été soulevée par les internautes, en raison de la superposition de deux étiquettes sur un lot de masque acheté au Leclerc de Saint-Amand-les-Eaux. Comment est-on passé de 3 à 6 euros ?
"C'est une erreur de notre part", a reconnu auprès de France 3 Michael Lecroq, le gérant. "Le produit a été étiqueté dans la précipitation à 3 euros. Après avoir vendu 66 lots à ce prix, un client nous a fait remarquer le prix bas. On s'est rendus compte de notre erreur. Plutôt que de tout reconditionner, on a préféré étiqueter de nouveau par-dessus."
Comme l'on promis les distributeurs, aucune marge n'est appliquée sur les masques, mais ceux-ci étaient dans un premier temps vendus pour contre l'équivalent de 30 centimes l'unité. Le réétiquetage a simplement permis de se conformer au "prix coûtant", puisque les masques sont achetés à un tarif de 50 centimes hors taxes l'unité. Un montant qui reste par ailleurs inférieur aux 95 centimes maximums fixés comme limite par l'Etat.
Si vous découvrez dans des supermarchés des lots de masques emballés dans des barquettes d'ordinaires utilisées pour des produits alimentaires, il n'y a donc pas lieu de faire preuve de méfiance particulière. Ces masques ont en effet fait l'objet d'un reconditionnement à partir de lots bien plus importants afin qu'un maximum de clients puissent s'en procurer. Ces phases d'emballage ont suivi des protocoles sanitaires que les enseignes ont soumis à l'ANSM et que les magasins sont chargé d'appliquer à travers tout le territoire, via la transformation de locaux spécifiques en laboratoires où les précautions en matières d'hygiène sont strictes.
Vous souhaitez réagir à cet article, nous poser des questions ou nous soumettre une information qui ne vous paraît pas fiable ? N'hésitez pas à nous écrire à l'adresse alaloupe@tf1.fr
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info