Coronavirus : la pandémie qui bouleverse la planète

Covid-19 : perdre l'odorat, plutôt une bonne nouvelle finalement ?

Publié le 25 septembre 2020 à 6h44
Covid-19 : perdre l'odorat, plutôt une bonne nouvelle finalement ?

Source : iStock

BON SIGNE - Selon une nouvelle étude franco-belge, l'anosmie, un symptôme que l'on sait désormais fréquemment associé au nouveau coronavirus et marqué par la perte de l'odorat, est réputé "de bon pronostic". Voici pourquoi.

Cela fait plusieurs mois maintenant que l'on  sait que la perte d'odorat est associée dans de nombreux cas au Covid-19. Mais ce que l'on ignorait jusque-là c'est que ce symptôme pourrait s'avérer finalement plutôt rassurant. C'est la conclusion que suggère une nouvelle étude menée par des médecins de l’hôpital Foch à Suresnes dans les Hauts-de-Seine et de l’université de Mons en Belgique.

Dans le détail, les chercheurs ont étudié l'évolution de l'état de santé de 1300 patients atteints de Covid-19. Ces derniers ont été classés en quatre groupes, suivant la qualification de l'OMS, et selon le niveau de gravité de leurs symptômes donc. Pour rappel, les "légers" sont ceux qui peuvent rester à la maison, les "modérés" présentent quant à eux quelques difficultés à respirer, les "sévères" nécessitent des apports ponctuels en oxygène à l'hôpital, tandis que les "très sévères" sont en besoin quasi constant de soins intensifs ou en réanimation. 

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Verdict ? Les résultats ont montré que la perte d’odorat est très fréquente chez les formes modérées de la maladie, puisqu'elle concerne 70 à 85 % des patients les moins sévèrement atteints. A contrario, chez les cas les plus critiques, ce symptôme est plus rare puisqu'il n'a a été identifié que chez 10 à 15 % des malades. 

Une réaction inflammatoire au niveau du nez

Pour expliquer ces tendances, les auteurs de l'étude évoquent notamment le fait que le virus, en passant par le nez, a engendré localement une forte réaction immunitaire à l'origine cette anosmie chez certains patients tout en limitant l’infection au bulbe olfactif, et en ne permettant pas au virus de poursuivre son chemin.  "Ces patients-là ont une très bonne réponse immunitaire et le virus ne passe pas ou très peu dans le sang, contrairement aux patients sévères qui n'ont pas une réponse adaptée au niveau de la porte d'entrée du virus, et il a le temps de se propager partout dans le corps", détaille Jérôme Lechien, médecin ORL à l'hôpital Foch, qui a dirigé l’étude. 

Les chercheurs pointent en outre que les patients dits "anosmiques" produisent peu d'anticorps, contrairement aux cas graves. Enfin, l'étude souligne que dans 75 à 85 % des cas d'anosmie,  l’odorat réapparaît en moyenne deux mois après l’infection.


Audrey LE GUELLEC

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