HÔPITAUX – Une centaine de patients de la région parisienne sont évacués cette semaine pour rejoindre d’autres services de réanimation à l’ouest du pays. Une opération nécessaire mais qui comporte ses limites.
Ayant échappé à un confinement partiel à la différence de Nice et de Dunkerque, l’Île-de-France voit ses hôpitaux complètement débordés par des formes graves du Covid-19. Au 14 mars, les services de réanimation franciliens affichaient un taux d’occupation de 98,9%. Avec 1134 patients sur un total de 4127 malades admis en réanimation en France pour un cas de Covid, la région comptabilise à elle-seule un quart des patients admis en soins intensifs à cause de la maladie.
Pour soulager cette tension hospitalière qui n’a cessé d’augmenter ces dernières semaines, l’exécutif a donc acté le transfert d’une centaine de patients vers d’autres régions d’ici la fin de la semaine. Ce week-end, ce sont six malades qui ont été évacués par hélicoptère vers les hôpitaux de Nantes, d’Angers, du Mans ou encore de Bordeaux. À partir de ce lundi 15 mars, six patients doivent quitter chaque jour l’Île-de-France vers les Pays-de-la-Loire, la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie. En effet à l’Ouest, le virus circule moins et les hôpitaux ont davantage de lits de réanimation disponibles. Enfin, une "opération plus massive" doit être organisée en fin de semaine par le biais de TGV médicalisés, a précisé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal dimanche, depuis le tarmac de l’aéroport d’Orly.
De longs trajets pouvant être risqués
Sur le plan logistique, ces évacuations sanitaires sont pilotées par le ministère de la Santé, en coordination avec les Agences régionales de santé (ARS) concernées et le Samu. Concrètement, le registre des ressources opérationnelles, qui recense depuis 2007 la capacité hospitalière de chaque établissement de santé, permet aux autorités de répartir dans les régions les patients transférés. Deux critères conditionnent le transfert d’un patient : l’accord de sa famille et puis son état. Car le malade doit avant tout être stabilisé pour supporter un trajet aussi long. "Ces transports sont des moments très dangereux. Chaque secousse peut mettre en danger des patients qui ne sont déjà pas très stables", souligne à LCI Marie-Pierre Martin, infirmière en pédiatrie à l’hôpital Necker de Paris et membre du collectif Inter-Urgences.
Ajouté au risque que comporte chaque évacuation, la logistique est également très lourde. Il faut bien sûr du matériel respiratoire, comme des bouteilles d’oxygène dès que le patient est intubé, mais aussi du personnel en nombre. En pratique, cela suppose au moins trois personnes pour le transport d’un malade en ambulance (un médecin, un infirmier et un ambulancier) et deux personnes pour un malade en train médicalisé (un infirmier et un médecin). Mais chaque trajet en train nécessite aussi du personnel ferroviaire : ainsi au printemps, chacun des TGV ayant évacué des patients d’Île-de-France ou du Grand-Est avait à son bord deux conducteurs, deux chefs de bord ou encore des dépanneurs en cas de panne d’électricité.
Des évacuations qui déplacent le problème ?
Le coût d’une évacuation sanitaire est quant à lui difficile à établir : si aucun montant n’a été dévoilé publiquement, la SNCF, qui a l’État pour seul actionnaire, a indiqué au printemps dernier son intention de ne pas faire payer la facture des évacuations sanitaires au ministère de la Santé. Alors plutôt que de supporter une organisation si lourde et si risquée, pourquoi ne pas s’y prendre autrement pour soulager les services hospitaliers, demandent plusieurs syndicats. Comme l’Association des médecins urgentistes de France, qui demandait il y a un an à ce qu’on fasse venir du matériel en région parisienne et "qu'on ouvre des lits de réanimation en Seine-Saint-Denis ou à l'Hôtel-Dieu plutôt que d'envoyer des hélicoptères". Ou encore le collectif Inter-Urgences, qui se désole aujourd’hui qu’aucune leçon n’ait été tirée de la vague précédente et qu’aucun lit n’ait été ouvert depuis, à l’Hôtel Dieu ou ailleurs. "Des lits continuent de fermer par manque de personnel. Et vu la façon dont ça s’est passé, tous les renforts qu’on a eus l’an dernier ne reviendront pas", regrette Marie-Pierre Martin.
De plus, si ces évacuations servent à désengorger les hôpitaux franciliens, elles ne font que reporter le problème ailleurs, estime Axel Kahn. Le président de la Ligue nationale contre le Cancer s’est ainsi inquiété ce lundi matin sur LCI du nombre d’opérations déprogrammées pour faire de la place aux malades du Covid. En Ile-de-France, 40% des opérations non-urgentes ont déjà été reportées sur demande de l’Agence régionale de Santé (ARS). "La tension sanitaire que l’on connait dans les départements d’Ile-de-France, on l’exporte en Nouvelle-Aquitaine, on l’exporte à Nantes. Et donc on va déprogrammer en Nouvelle-Aquitaine et on va déprogrammer à Nantes", a résumé le généticien. Aujourd’hui, le taux d’occupation des lits de réanimation est de 81,6% sur l'ensemble du territoire.
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