Covid-19 : la vaccination progresse, mais où en est la recherche de traitements ?

ALG
Publié le 30 juillet 2021 à 14h18, mis à jour le 30 juillet 2021 à 15h29
JT Perso
Comment désactiver votre Adblocker
  • Cliquez sur l'icône de votre Adblocker installé dans votre navigateur. En général elle se trouve dans le coin supérieur droit de votre écran. Si vous utilisez plusieurs adblockers, veillez à bien tous les désactiver pour pouvoir accéder à votre vidéo.
  • Suivez les instructions indiquées par votre Adblocker pour le désactiver. Vous devrez peut-être sélectionner une option dans un menu ou cliquer sur plusieurs boutons.
  • Lorsque votre Adblocker est désactivé, actualisez votre page web.
  • Remarque : Si vous utilisez le navigateur Firefox, assurez-vous de ne pas être en navigation privée.
adblock icone
Un bloqueur de publicité empêche la lecture.
Veuillez le désactiver et réactualiser la page pour démarrer la vidéo.

Source : JT 13h Semaine

RECHERCHE - L’Union européenne vient de passer commande pour 220.000 doses d’un traitement qui se veut prometteur. De leur côté, des scientifiques israéliens pourraient avoir identifié trois médicaments déjà existants efficaces contre la maladie. On fait le point sur les dernières données dans ce domaine.

Depuis le début de la campagne fin 2020, la vaccination contre le Covid-19 destinée à atteindre la fameuse immunité collective focalise en grande partie l'attention. Au point peut-être d'en faire oublier que des scientifiques du monde entier continuent de chercher intensément des traitements pour réduire les formes sévères du virus. Si aucun remède miracle n'a été mis au jour pour l'heure, quelques médicaments se veulent prometteurs quand d'autres ont déjà fait leurs preuves pour certaines catégories de patients, ou pour limiter certaines complications.

Ce mercredi, l’Union européenne a d'ailleurs passé une commande de 220.000 doses pour un traitement expérimental. Sur quoi repose-t-il ? Quels sont ceux qui sont aussi sources d'espoir ? On fait le point.

Le Sotrovimab de GSK

C'est auprès de l’entreprise GlaxoSmithKline (GSK) que l'UE vient de passer commande. Selon la Commission européenne, le médicament expérimental en question, le Sotrovimab fonctionne grâce à des "anticorps monoclonaux sotrovimab". "Les anticorps monoclonaux sont des protéines conçues en laboratoire, qui imitent la manière dont le système immunitaire lutte contre le coronavirus", peut-on lire toujours sur le site de la Commission, qui précise qu'"ils se fixent sur les protéines spike et empêchent ainsi le virus d’accéder aux cellules humaines".

Si l’Union européenne n’a pas encore donné son feu vert pour ce traitement, le Sotrovimab fait actuellement l’objet d’une évaluation continue par l’Agence européenne des médicaments (AEM). Il a vocation à être administré aux patients présentant des symptômes légers du Covid-19 et ne nécessitant pas d’être placés sous oxygène tout en étant exposés à un risque élevé de développer une forme grave de la maladie. En conséquence, depuis mercredi, chaque État membre peut se procurer du Sotrovimab selon ses besoins, après avoir reçu une autorisation d’utilisation d’urgence ou une autorisation de mise sur le marché (conditionnelle) de la part de l’Agence européenne des médicaments.

Le cocktail REGEN-COV de Regeneron

En France, le traitement à base d’anticorps monoclonaux a déjà fait ses preuves contre le Covid-19. Mi-mars, des autorisations temporaires avaient ainsi été délivrées pour traiter précocement des adultes susceptibles de développer des formes graves de la maladie. Plus de 1.000 patients en avaient alors profité, rappelle l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). 

L'un des deux médicaments concernés par cette première autorisation en France de bithérapies à base d'anticorps de synthèse concernait le REGN-COV2, une combinaison de casirivimab et d'imdevimab du laboratoire Roche (codéveloppé par Regeneron).

Or mi-juin,  le vaste essai clinique britannique Recovery a montré que les anticorps de synthèse de Regeneron, jusque-là utilisés au stade précoce du Covid-19, peuvent aussi avoir un intérêt pour un certain type de patients hospitalisés dans un état grave. Ce traitement "réduit le risque de mortalité quand il est donné à des patients hospitalisés avec une forme sévère du Covid et dont l'organisme n'a pas développé naturellement ses propres anticorps", ont assuré dans un communiqué les responsables de cet essai. Il peut s'agir de personnes dont le système immunitaire est affaibli (par d'autres maladies ou par des traitements, après une greffe par exemple). On dit qu'elles sont "immunodéprimées" : leur organisme ne produit pas assez d'anticorps pour se défendre après une infection au Covid ou après la vaccination.

Le cocktail d'Eli Lilly

Le second médicament concerné en mars par l'autorisation en France de bithérapies à base d'anticorps de synthèse est celui  

du laboratoire Ely Lilly, associant bamlanivimab et etesevimab. À l'époque, le groupe pharmaceutique venait de rapporter des résultats positifs pour ce traitement qui réduit les hospitalisations et les décès de 87%, selon des essais menés par l'entreprise. Fin janvier, la société avait déjà rapporté que la combinaison des deux anticorps, bamlanivimab et etesevimab, réduisait le risque d'hospitalisation et de décès de 70%. Le dosage était alors de 2,8 grammes chacun. 

Ce traitement est autorisé en urgence aux États-Unis depuis début février (dans le dosage de 700 mg de bamlanivimab et 1,4 grammes d'etesevimab), pour les personnes à risque, soit en raison de leur âge ou d'antécédents médicaux.  Un premier traitement de la même société, celui-ci uniquement à base de bamlanivimab, avait été autorisé dès début novembre dans le pays. 

Le Tocilizumab

Début juillet, une nouvelle étude portant sur près de 11.000 patients a montré qu'une classe de médicaments anti-inflammatoires, dont fait notamment partie le tocilizumab, réduit effectivement le risque de décès chez les patients hospitalisés du Covid-19. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a ainsi recommandé depuis leur usage, en même temps que des corticoïdes, chez les patients atteints de cas graves de Covid-19, a-t-elle annoncé.

Le tocilizumab, administré par intraveineuse, avait présenté des résultats mitigés lors de divers essais cliniques de moins grande ampleur, mais cette étude, publiée dans la revue scientifique Jama, compile les résultats de 27 essais cliniques dans 28 pays. Elle est la première à porter sur un nombre si important de personnes.

Lire aussi

À noter que cette dernière portait également sur les anticorps monoclonaux sarilumab, un médicament développé par le français Sanofi utilisé à l'origine contre la polyarthrite rhumatoïde à l'instar du tocilizumab, lui fabriqué par Roche.

La dexaméthasone

Parmi les patients hospitalisés dans le cadre de cette méta-analyse, administrer l'un de ces deux médicaments en même temps que des corticoïdes a réduit le risque de décès de 17%, comparé à l'usage de corticoïdes seuls. Pour rappel, les corticoïdes comme la dexaméthasone, qui ont eux-aussi un effet anti-inflammatoire, ont constitué le premier traitement susceptible de réduire la mortalité due au Covid-19.

Depuis septembre en effet, l’Organisation mondiale de la santé et l’Agence européenne du médicament recommandent l’administration de la dexaméthasone en se basant sur les conclusions de la vaste étude britannique Recovery. Plus largement, l'OMS recommande  "l'usage systématique des corticoïdes chez les patients atteints d'une forme sévère ou critique". Comme les corticoïdes, les anticoagulants sont utilisés chez les patients les plus lourdement atteints, le but étant d’éviter la formation de caillots de sang, l’une des complications sévères du Covid-19. 

3 autres médicaments testés en Israël jugés très efficaces

Il y a quelques jours, des scientifiques israéliens ont de leur côté assuré avoir identifié trois formules à même de combattre efficacement le Covid-19 après avoir examiné plus de 3.000 médicaments différents. Leurs travaux, réalisés dans un laboratoire de Jérusalem et relayés par le Times of Israël révèlent un taux de réussite de "presque 100%" pour chacun de ces traitements déjà existants. Il s'agit d'une part du Darapladib, un médicament pour le traitement de l’athérosclérose, d'autre part du Flumatinib, un traitement contre le cancer et enfin d'un médicament contre le VIH, dont le nom n’a pas été dévoilé.

Pour confirmer ces premiers essais prometteurs et déterminer si ces médicaments se révèlent aussi efficaces contre les variants, à commencer par le Delta, des tests cliniques doivent à présent être réalisés.


ALG

Tout
TF1 Info