BONNE IDÉE ? - Les tests permettant l'obtention du pass sanitaire, jusqu’ici pris en charge à 100%, seront payants dès le 15 octobre pour les non-vaccinés. Certains sont donc tentés d'attendre jusqu'à la date de fin théorique de l'obligation du pass sanitaire. Judicieux ?
La mesure est censée encourager la vaccination, mais aussi alléger la facture du dépistage, qui a coûté 2,2 milliards d'euros en 2020 et pour lequel 4,9 milliards sont prévus cette année. À compter du 15 octobre prochain, la prise en charge par l'Assurance maladie des tests de dépistage contre le Covid-19 dits "de confort", c’est-à-dire dédiés à l'obtention du pass sanitaire, ne sera plus possible comme l'avait annoncé Emmanuel Macron lors de son allocution du 12 juillet dernier.
Tandis qu'une prescription médicale sera demandée aux adultes non-vaccinés, les personnes vaccinées, elles, pourront continuer à être remboursées sans présentation d'une ordonnance, a ainsi précisé, ce dimanche 26 septembre, le Premier ministre, Jean Castex.
Après cette date butoir, qu'est-ce qui attend ceux qui avaient pris l'habitude de se faire régulièrement tester avant un événement ou une réunion de famille, pour s'assurer de ne pas être contagieux et obtenir le précieux sésame ? Les plus réfractaires à la vaccination ont-ils raison de penser qu'il ne sert à rien de s'y soumettre pour un mois, le pass sanitaire étant censé théoriquement prendre fin le 15 novembre ? Gare aux conclusions trop hâtives.
Quelles conséquences concrètes ?
"Il n'est plus légitime de payer des tests de confort à outrance aux frais des contribuables", estime le Premier ministre dans une interview aux Echos publiée dimanche soir sur le site du quotidien. "La logique est de rembourser les tests liés à des motifs réellement médicaux, et de continuer à inciter à se faire vacciner", insiste-t-il.
En conséquence, les habitués des "tests de confort" qui ne pourront plus se faire rembourser leur dépistage se heurteront en pratique à des tarifs dissuasifs : tandis qu'en pharmacie, un test antigénique coûtera entre 20 et 30 euros, en laboratoire, un test PCR sera facturé entre 50 et 60 euros. Pour ne pas avoir à débourser de telles sommes, potentiellement régulièrement, ils se verront proposer l'injection du vaccin directement sur place.
Prendre son mal en patience, la solution ?
Pour certains, la pilule a du mal à passer. "Ils nous obligent à nous vacciner en fait, clairement", confie par exemple une jeune femme interrogée dans une officine au micro de TF1/LCI. Mais alors que la fin théorique du pass sanitaire est fixée au 15 novembre, les Français les plus réfractaires, ou tout simplement très hésitants, se demandent s'il y a vraiment lieu de sauter le pas pour un mois. Ne serait-il pas plus judicieux, pour ces prochaines semaines, de prendre son mal en patience et de lever le pied sur les sorties et évènements soumis au pass sanitaire ?
En théorie, rien ne s'oppose à mettre en pratique cette option, l'incitation à la vaccination dont il est question étant à distinguer de l'obligation vaccinale à laquelle sont soumis certaines professions - dont les soignants et les aides à domicile - depuis le 15 septembre.
"Il ne faut pas confondre la temporalité du pass sanitaire et le caractère intemporel de l'obligation vaccinale", nous rappelait ainsi, il y a quelques jours, Nzhate Maazouz, responsable du pôle Politiques publiques de l'Union nationale de l'aide, des soins et des services aux domiciles (UNA), évoquant le cas de certains professionnels qui semblent encore penser qu'"ils pourraient revenir un peu plus tard au travail" sans avoir été vaccinés. Il n'en est rien. La suspension des soignants qui ne se seraient pas pliés à l'obligation de vaccinale restera effective après le 15 novembre, quand bien même l'application du pass sanitaire expirerait à cette date.
Gare à la prorogation du pass sanitaire
De la même manière, il n'est pas certain que jouer la montre soit bien judicieux concernant les particuliers non-vaccinés et habitués aux tests dits "de confort". Car un projet de loi pour proroger le pass sanitaire au-delà du 15 novembre est "en cours d'élaboration et sera présenté le 13 octobre en Conseil des ministres", a annoncé la semaine dernière l'entourage du Premier ministre, Jean Castex.
"Le pass sanitaire s'est confirmé comme étant un outil très efficace pour maintenir ouverts des lieux qui auraient dû être refermés si le pass sanitaire n'avait pas existé", a de son côté détaillé Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, à la sortie du dernier conseil de défense sanitaire. "Pour ces raisons, on souhaite pouvoir continuer à l’utiliser au-delà du 15 novembre (...) il va nous falloir prolonger la possibilité pour le gouvernement de l’utiliser si la situation épidémique le justifie", a-t-il poursuivi, alors que plusieurs épidémiologistes ont déjà mis en garde contre une reprise épidémique à la faveur de l'automne et de conditions climatiques favorables au virus.
Dans ce contexte, si jouer la montre jusqu'au 15 novembre peut apparaitre comme une solution pour certain, cela ne tient, a priori, qu'à courte échéance ; et selon toute vraisemblance, cela ne suffira pas pour concilier reprise épidémique et vie sociale sur le moyen et long terme. En d'autres mots, tant que l'épidémie de Covid-19 ne sera pas derrière nous, il semble inévitable que les personnes jusque-là habituées aux "tests de confort" devront se résoudre à trancher à un moment ou un autre : prendre à leur charge des tests de dépistage au prix dissuasif, la fin de leur gratuité étant désormais actée, se faire vacciner, ou accepter de ne plus fréquenter, un temps, les lieux et évènements soumis au pass sanitaire en cas de circulation active du virus.
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