ESTIMATION - Dans un scénario de l'Institut Pasteur révélé ce lundi, le pic de la 5e vague atteindrait en France 1250 hospitalisations par jour en janvier grâce au rappel vaccinal pour tous les plus de 18 ans et le respect des gestes barrières. Contre 2250 hospitalisations si rien n'est fait.
Jusqu'où ira la 5e vague de Covid-19 en France ? Ce lundi, l'institut Pasteur présente une étude sur laquelle s'est appuyé, quelques jours plus tôt, le gouvernement de Jean Castex pour justifier l'accélération de la campagne de vaccination, et notamment de la 3e dose, dans l'Hexagone.
Les auteurs soutiennent que la dose de rappel pourrait juguler l'épidémie dans l'Hexagone. Une évaluation reprise par le ministre de la Santé Olivier Véran qui a annoncé, jeudi dernier, l'ouverture du rappel vaccinal à tous les Français de plus de 18 ans, dès 5 mois après les primo-injections.
Les paramètres du scénario
Comme pour toute estimation, les scientifiques de l'Institut ont avancé plusieurs scénarios, ajoutant qu'ils s'appuyaient sur "des données incomplètes et des hypothèses incertaines". Pour leur scénario de référence, les auteurs se sont appuyés sur un taux de transmission du virus de 10%, estimant que les "Français allaient renforcer leurs comportements protecteurs face à la croissante de l'épidémie dès novembre." Entre autres, le respect des gestes barrières, le port du masque, le télétravail et la réduction des contacts.
Les scientifiques partent également du principe que 400.000 doses de rappel seront distribuées tous les jours, et que 80% des 50 ans et plus et 50% des 18-49 ans adhèreront à cette injection supplémentaire.
Ils retiennent enfin le consensus scientifique selon lequel l'efficacité vaccinale chuterait en moyenne à 50% contre l'infection et à 85% celle contre l'hospitalisation, six mois après l'injection des deux premières doses.
Un pic limité à 1250 hospitalisations quotidiennes
Si rien n'est fait, "le pic des hospitalisations pourrait atteindre 2250 hospitalisations par jour", expliquent les scientifiques sur cette base. Si le rappel était uniquement destiné aux 65 ans et plus - avec 80% d'adhésion dans cette catégorie -, ce pic pourrait être réduit de 20%. Si la campagne de rappel était appliquée aux 50 ans et plus, avec 80% adhésion dans cette catégorie, le pic serait réduit de 33%.
Enfin, le rappel vaccinal étendu à tous les adultes de plus de 18 ans - scénario retenu par les autorités en France - avec 80% d'adhésion chez les plus de 50 ans et 50% d'adhésion chez les 18-49 ans, la réduction du pic d'hospitalisations attendrait 44%.
Toutes ces mesures complémentaires permettraient donc de limiter à 1250 hospitalisations par jour le pic de cette 5e vague. De quoi réduire les tensions qui menacent les services hospitaliers dans les mois qui viennent.
Attention tout de même. "S'il n'y a pas de renforcement des comportements protecteurs, le pic resterait aux environs de 2200 hospitalisations par jour" et ce, même si tous les adultes ont accès à la dose de rappel, prévient l'étude de l'institut Pasteur.
L'inconnue du variant Omicron
Précision importante : l'étude Pasteur n'inclut pas la perspective du nouveau variant Omicron. Découvert la semaine dernière en Afrique du Sud, ce dernier a conduit plusieurs pays, dont la France, à fermer leurs frontières pour éviter la propagation du virus. Ce lundi, l'OMS n'a rapporté "aucune information suggérant que les symptômes associés à Omicron soient différents de ceux d'autres variants", mais reconnait une hausse des "des taux d'hospitalisation en Afrique du Sud" depuis l'arrivée du variant. L'organisation attend encore "plusieurs jours à plusieurs semaines pour comprendre le niveau de gravité", conclut-elle dans sa note publiée sur son site. La grande question étant celle de l'efficacité des vaccins actuels sur ce variant.
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