Covid-19 : peut-on déjà savoir quand surviendra le pic de la 7e vague ?

par Maëlane LOAËC
Publié le 30 juin 2022 à 19h23
JT Perso
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Source : JT 13h Semaine

Jean-François Delfraissy a situé jeudi le pic de contaminations de la vague actuelle "plutôt pour fin juillet".
Une hypothèse très prudente, puisque le cours de l'épidémie repose encore sur plusieurs incertitudes.
Il est en revanche certain que le nombre d'hospitalisations suit une courbe exponentielle.

Comme une rengaine qui revient inlassablement : après plusieurs semaines de normes sanitaires relâchées, la France connaît un nouveau regain épidémique et est déjà entrée dans une 7e vague. Plus de 147.000 cas ont été comptabilisés mardi soir par Santé publique France, 54% de plus qu'une semaine auparavant et au plus haut niveau depuis fin avril. Au point même que certains spécialistes envisagent déjà la date d'un pic de contaminations.

Le professeur Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, a estimé ce jeudi sur RTL que celui-ci surviendrait "plutôt pour fin juillet". Un scénario prudent, sans avancer de chiffres précis, qui s'appuie seulement sur une comparaison avec le déroulement de la précédente vague estivale. "En regardant ce qui s'est passé l'an dernier où nous avions, à la même période, la première vague du variant Delta, le pic s'est produit autour de la fin juillet. On attend un peu la même chose pour BA.5", le variant qui porte majoritairement cette 7e vague, a-t-il détaillé. 

Plusieurs inconnues pèsent sur le calendrier

Si l'Institut Pasteur, dont une unité est consacrée aux modélisations de l'épidémie, ne dispose pas encore de résultats sur le timing de ce pic, plusieurs spécialistes contactés par TF1info estiment qu'une telle échéance serait probable, mais qu'elle reste encore incertaine.

"Au vu des inconnues, difficile de savoir si le pic surviendra à la mi-juillet, par exemple si les vacances scolaires cassent la circulation du virus, ou en août, si au contraire elles l'amplifient et que l'exécutif reste inactif", explique Samuel Alizon, directeur de recherche au CNRS. Les vacances scolaires permettent en effet de limiter les situations de brassage, propices à de fortes contaminations, du fait de la fermeture des écoles, du départ en vacances de certains travailleurs et de la multiplication des activités en plein air. 

Depuis le début de l'épidémie, un ralentissement de la progression a ainsi été constaté chaque été. Sans pour autant aplatir complètement la courbe des infections : "cela contribuer à diminuer le risque de transmission mais ne le supprime pas", met en garde Pascal Crépey, épidémiologiste à l’École des hautes études en santé publique à Rennes. Il s'attend d'ailleurs à "une vague d'une amplitude située entre la 5e et la 6e vague", respectivement celle de l'hiver dernier et de la fin de l'hiver dernier. 

À l'hôpital, "la dynamique avait déjà changé" dès le mois de mai

Pour autant, les capacités hospitalières restent encore sous contrôle à l'heure actuelle. Un pic fin juillet signifierait que "le retentissement sur le système de soin n'est pas encore à son maximum", a jugé Jean-François Delfraissy, qui dit s'attendre à "1500 admissions quotidiennes à l'hôpital d'ici une semaine". Marc Lavielle, mathématicien et professeur à l'École polytechnique et membre de l'Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique, constate toutefois qu'en matière d'hospitalisations, que ce soit en soins intensifs ou non, "la dynamique avait déjà changé autour du 20 mai"

"On est entré dans un régime de croissance exponentielle assez régulier : pour l'instant, le nombre d'entrées double toutes les deux semaines à peu près. Un rythme certes bien plus lent qu'au début de l'épidémie, quand ce nombre doublait en trois jours seulement, mais si aucune mesure de restriction n'est prise, le mouvement peut s'accélérer", craint-il. En conséquence, les décès, qui grimpent actuellement à 40 par jour environ, pourraient aussi bondir, "avec un petit décalage dans le temps"

Un pic plus fort encore attendu à l'automne

Certains spécialistes estiment toutefois que le pic de cette 7e vague sera moins redoutable que celui d'une 8e vague déjà attendue à l'automne, un regain épidémique fréquent puisqu'"avec l'arrivée du mauvais temps, les comportements changent, les gens vivent davantage à l'intérieur", relève Pascal Crépey. Jean-François Delfraissy explique que le pic qui surviendrait fin juillet serait suivi par une décrue des contaminations, avant un retour en force du variant BA.5 ou d'un autre qui pourrait l'écraser "à partir de l'automne"

La hausse des cas actuelle est en effet portée par une conjonction de facteurs : l'émergence du variant BA.5, qui dispose d'une forte capacité d'échappement immunitaire et qui se transmet plus facilement, ainsi que des pertes en immunité puisque la dernière vaccination ou infection remonte souvent à plusieurs mois. Ce cocktail pourrait encore empirer à la saison automnale, considère Pascal Crépey, d'autant que selon lui, la campagne vaccinale ouverte pour les 60 ans et plus et aux plus fragiles seulement ne permettra pas d'endiguer cette future vague. 

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"Si rien n'est fait pour élargir la recommandation vaccinale pour toute la population adulte et s'il n'y a pas de mesure sanitaire supplémentaire, il n'y a aucune raison de penser qu'il n'y aura pas une nouvelle vague relativement importante à cette période-là. D'autant que les épidémies hivernales de la grippe et de la bronchiolite vont revenir et entamer nos capacités hospitalières, ce qui présage donc une période potentiellement compliquée", signale le spécialiste. 


Maëlane LOAËC

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