FOCUS - La Lozère, qui figurait sur la première liste des départements ayant mis fin au masque obligatoire à l'école le 4 octobre, a fait marche arrière du fait d'un rebond du nombre de contaminations au Covid-19. Faut-il s'attendre à ce que d'autres territoires soient au même titre concernés ?
Les conditions étaient fixées par le gouvernement. Le 4 octobre dernier, 47 départements, au taux d’incidence inférieur au seuil de 50 cas pour 100.000 habitants sur une période de cinq jours, ont ouvert le bal en mettant fin au port du masque obligatoire pour les élèves du CP au CM2. Mais parmi ces territoires qui rentraient dans les clous il y a quinze jours, l'un a dû faire marche-arrière ce lundi face à une inquiétante recrudescence du nombre de cas : la Lozère.
Dans le détail, ce département d'Occitanie, enregistre actuellement un taux d'incidence de 80 pour 100.000 habitants, contre 34 la semaine du 24 au 30 septembre, qui avait débouché sur la levée de la mesure. Parmi les 46 autres départements alors également concernés, d'autres sont-ils susceptibles d'en passer par un nouveau tour de vis ?
Quatre autres départements au dessus du seuil d'alerte
Oui, à en croire les taux d'incidence, au-dessus du seuil d'alerte, relevés dans au moins quatre départements de France métropolitaine ce lundi. À savoir, les Deux-Sèvres où cet indicateur de 79 pour 100.000 habitants selon Covid Tracker le place dans les six territoires à la plus forte circulation virale et le premier de Nouvelle-Aquitaine. À titre de repère, dans ce département, le taux d'incidence était resté stable, à 35, durant deux semaines consécutives entre le 24 septembre et le 7 octobre.
En Haute-Loire, cet indicateur actuellement de 66 pour 100.000 habitants a également connu une hausse progressive depuis le 30 septembre où il se situait à 27 pour atteindre 37 la semaine suivante. L'Aveyron connait un rebond sur sept jours plus important, puisque le taux d'incidence, actuellement à 65 se situait encore à 29 la semaine du 1er au 7 octobre (contre 37 la précédente). Le cas du Maine-et-Loire est plus subtil, puisque le taux d'incidence (52) dépasse plus modestement le seuil, et affiche malgré tout une tendance relativement stable depuis le 30 septembre (53), malgré une baisse (43) au cours de la première semaine du mois d'octobre. À noter tout de même que dans aucun de ces cinq départements, la progression observée du taux d'incidence ces derniers jours n'a pour l'heure d'incidence sur la pression hospitalière.
D'autres toujours dans les clous malgré une hausse
À rebours de cette tendance à la stabilisation, le cas d'autres départements qui ne dépassent pas le seuil d'alerte mais qui connaissent néanmoins une hausse, plus ou moins notable, de leur taux d'incidence depuis quinze jours est à relever. C'est notamment le cas de la Haute-Marne qui flirte avec le seuil d'alerte (49) après une augmentation progressive depuis le 30 septembre (28). Même constat en Dordogne avec un taux d'incidence à 46 à ce jour, contre 25 il y a quinze jours, ainsi qu'en Vendée (44 contre 23) et en Haute-Saône (41 contre 28). À noter que si la Loire-Atlantique affiche, elle, un taux d'incidence (45) identique à celui enregistré entre le 24 et 30 septembre, celui-ci est toutefois en hausse par rapport à la première semaine d'octobre (33).
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Mais l'essentiel de la liste initiale des départements concernés par la levée du port du masque en classe au 4 octobre, affiche un taux d'incidence toujours très en deçà du seuil d'alerte selon Covid Tracker, à savoir : l'Aisne (21), l'Allier (21), les Ardennes (39), le Calvados (32), le Cantal (15), la Charente-Maritime(35), la Corrèze (20), la Côte-d'Or (32), les Côtes-d'Armor (32), la Creuse (33), l'Eure (36), le Finistère (26), le Gers (37), l'Indre (29), l'Indre-et-Loire (28), l'Isère (32), les Landes (15), le Loir-et-Cher (29), la Loire (38), le Loiret (29), la Manche (12), la Marne (30), la Meurthe-et-Moselle (33), la Meuse (34), le Morbihan (25), la Nièvre (20), l'Orne (29), le Pas-de-Calais (28), la Saône-et-Loire (36), la Sarthe (31), la Seine-Maritime (28), la Somme (21), le Tarn (38), le Tarn-et-Garonne (31), la Vienne (27), les Vosges (18) et l'Yonne (30).
De quoi relativiser ?
"Il faut être prêt à enlever le masque et à le remettre" si nécessaire, a résumé ce lundi sur LCI le Pr Robert Cohen, pédiatre à l'hôpital intercommunal de Créteil (Val-de-Marne), interrogé sur la fin du port du masque à l'école et l'éventualité que la mesure ait été levée trop rapidement, face au rebond observé dans certains départements. "On savait que la saison froide arrivant, il y a des risques que l'épidémie reparte mais le fait qu'une partie très importante de notre population maintenant soit vaccinée va limiter les dégâts de façon importante", a-t-il poursuivi. Et d'ajouter : "Et surtout, je trouve qu'on attribue trop au port du masque les différences épidémiologiques, vous voyez bien dans la vie de tous les jours que les gens n'ont plus la même rigueur vis-à-vis des mesures d'hygiène et c'est un peu normal parce que tout le monde voit que la situation est stable et plutôt favorable et est fatigué (de ces mesures)."