MOBILISATION - Les forces de l’ordre ont démantelé le piquet de grève des manifestants contre l’obligation vaccinale, situé depuis plusieurs mois devant le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Pointe-à-Pitre.
"On a mis en œuvre ce qui nous avait été demandé par une grande partie de la population (...) la sanctuarisation du CHU", a expliqué le préfet Alexandre Rochatte sur RCI. Les forces de l'ordre ont démantelé lundi le piquet de grève des manifestants contre l'obligation vaccinale, situé depuis plusieurs mois devant le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Pointe-à-Pitre et symbole de la crise qui secoue la Guadeloupe.
"Ils ont tout écrasé"
"Nous avons mis en œuvre une décision de justice qui était celle de dégager tous les accès du CHU pour que l’ensemble des personnels soignants, mais aussi des malades puissent y avoir accès et qu’il n’y ait plus d’épisode de violence comme ceux que nous avons connus la semaine dernière" au sein de l'établissement, a-t-il poursuivi sur la radio locale.
Selon lui, "quatre interpellations pour des violences" contre les forces de l'ordre et deux gendarmes blessés ont été recensés, après des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre en fin de matinée après le démantèlement du piquet de grève.
La première interpellation, qui aurait mis le feu aux poudres, est celle de "quelqu’un qui a cherché à forcer un barrage", a précisé le préfet. C'est celle "d'un camarade qui voulait rentrer pour aller aux toilettes", a indiqué Elie Domota, leader du collectif LKP opposé à l'obligation vaccinale.
Évènements du 10 janvier 2022 ➡️Un des parkings du CHU évacué par les forces de l’ordre ➡️ 4 interpellations ➡️ rétablissement de l’axe de circulation à Rivière-des-Pères ➡️ Un motard heurte des câbles tendus volontairement sur la chaussée. Il a été transféré dans un état grave pic.twitter.com/T2hMkwBZWH — Préfet de Guadeloupe (@Prefet971) January 10, 2022
À 3 heures du matin, lundi, "la police a débarqué sur le piquet de grève du CHU et ils ont tout écrasé. Quand on est arrivé, on a constaté qu'ils bloquaient les deux entrées du CHU et qu'ils interdisaient à tout manifestant de rentrer. On a bien compris la manœuvre, c'est la privation des droits et des libertés", a déclaré Maïté Hubert M'Toumo, secrétaire générale de l'UGTG, syndicat engagé dans le collectif d'organisation contre l'obligation vaccinale.
Par ailleurs, "trois barrages" ont été érigés tôt lundi matin sur la commune de Basse-Terre. Les forces de l'ordre ont été visés par "des jets de cailloux" et l'un de leurs véhicules "a été brûlé", rapporte une source policière. Des pics de 10 à 20 cm de long ont été jetés sur la route et de l'huile de vidange a aussi été déversée sur les axes concernés, selon cette même source.
"La Guadeloupe va exploser"
Depuis le mois de novembre, la Guadeloupe est secouée par un violent mouvement social qui a démarré avec la contestation de l'obligation vaccinale des soignants. Si le combat contre l'obligation vaccinale ne concerne plus désormais que certains manifestants qui maintiennent des meetings et des actions sporadiques, le piquet de grève toujours en place devant le CHU deux mois plus tard en était devenu le symbole.
Il y a une semaine, le directeur du CHU de Guadeloupe Gérard Cotellon et ses deux adjoints avaient dû être exfiltrés par la police de leurs bureaux assiégés par des militants anti-vax. Pour Widdy, un manifestant cagoulé qui faisait face lundi aux forces de l'ordre, "ce qui se passe là, c'est le début des affrontements, c'est empêcher de faire grève et c'est grave. La Guadeloupe va exploser c'est sûr, elle va brûler sauf si le préfet prend les dispositions nécessaires pour suspendre le pass vaccinal en Guadeloupe", a-t-il indiqué.
Samedi, plusieurs centaines de personnes ont participé à un rassemblement citoyen pour dire "stop" aux violences contre le personnel hospitalier de l'île. Des soignants sont venus témoigner d'un climat "de terreur" au CHU et déploré le climat généralisé de désinformation autour de la crise sanitaire.
En décembre, un premier cas Omicron avait été détecté dans l'île, où la cinquième vague de Covid-19 a fait plus de 800 morts, mais où la résistance à la vaccination demeure très forte. D'après les chiffres de l'ARS, seuls 47 % des plus de 18 ans ont reçu une première dose de vaccin en Guadeloupe, contre 93% dans l'Hexagone.
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