L'épidémie repart à la hausse chez les jeunes, une impression de déjà-vu

ALG
Publié le 9 juillet 2021 à 16h06
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP - Source : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

BIS REPETITA - Sous l'impulsion du variant Delta, le taux d’incidence repart à la hausse en France, en particulier chez les tranches d'âges les plus jeunes. Une situation qui n'est pas sans rappeler celle qui avait précédé la survenue de la deuxième vague de Covid-19 en France l'été dernier.

La menace d'une quatrième vague imminente s'accentue. Depuis le 30 juin, la hausse de l'incidence "s'accélère un peu plus chaque jour", a confirmé mercredi le porte-parole du gouvernement. Et la hausse des contaminations s'observe notamment chez les Français les plus jeunes. Si cela s'explique notamment par un taux de vaccination plus faible chez cette tranche d’âge, rappelons toutefois que ce n'est pas la première fois que ce scénario se produit. Y compris avant le lancement de la campagne de vaccination en France...

"Il se passe un phénomène assez proche de ce que l'on a connu l'été dernier : le virus touche essentiellement des personnes jeunes, qui font peu de formes graves mais se contaminent", a ainsi souligné le ministre de la Santé, Olivier Véran ce vendredi. Or l'expérience a montré qu'après avoir circulé chez chez les plus jeunes, le virus peut en quelque semaines se diffuser dans le reste de la population. 

Que s'est-il passé durant l'été 2020 ?

Pour rappel, durant l'été 2020, les "jeunes" aux terrasses des cafés, agglutinés dans des bars, ou dansant et buvant les uns sur les autres dans leurs appartements, sur les plages ou les quais de Seine, avaient été présentés comme les nouveaux vecteurs du virus et les responsables du rebond de l’épidémie en France et en Europe. De fait, le taux d’incidence chez les tranches d'âges les plus jeunes avait explosé dans l'Hexagone.

Relativement bas et stable depuis le mois de mai 2020, le taux d'incidence des 20-29 ans, entre autres, avait commencé à augmenter dès la fin juillet, passant de 10 à 30 début août 2020, pour frôler 200 à la fin du mois. Le taux d'incidence des personnes âgées de plus de 40 ans était lui resté stable jusqu'à la mi-août, atteignant le cap des 200 "seulement" début octobre 2020, lorsque la deuxième vague redoutée tout l'été s'était concrétisée.

Que disent les indicateurs en ce début d'été 2021 ?

Dans son dernier point, Santé Publique France déplore effectivement un "augmentation marquée du taux d'incidence particulièrement chez les 15/44 ans". Dans le détail, c’est surtout le cas chez les 20-29 ans, catégorie d’âge au sein de laquelle le taux d’incidence est passé de 36,1 cas pour 100 000 individus entre les 21 et 27 juin à 64,9 cas pour 100 000 individus entre le 28 juin et le 4 juillet. Les 10-19 ans et 30-39 ans sont aussi concernés par cette hausse du taux d’incidence, mais dans une moindre mesure et à des niveaux encore peu élevés (inférieurs à 40 cas pour 100 000 individus dans les deux cas).

À contre-courant de cette tendance, et là encore comme il y a un an, les taux d’incidence chez les plus anciens demeurent faibles, voire souvent en diminution. Seuls 7 cas pour 100 000 individus de 70 à 79 ans ont ainsi été détectés entre le 28 juin et le 4 juillet, contre 8 la semaine précédente. Chez les 80-89 ans et les plus de 90 ans, le taux d’incidence est également en baisse, et ne dépasse jamais les 11 cas pour 100 000 individus. A titre de comparaison, c’est plus de deux fois moins que le taux d’incidence moyen en France au 4 juillet (24,6 cas pour 100 000 individus), tiré à la hausse par les contaminations chez les jeunes.

Le même phénomène observé chez nos voisins

Si le scénario en train de se profiler en ce début d'été 2021 n'est pas sans rappeler celui de l'été dernier, il fait aussi écho à la tendance observée chez certains de nos voisins, à commencer par l’Espagne. "Les chiffres du jour ne sont pas bons du tout", commentait ainsi lundi Fernando Simon, l'épidémiologiste en chef du ministère de la Santé, précisant que "cette donnée était très variable entre les différentes tranches d’âges" et que "parmi les plus jeunes, (l’Espagne avait) un taux d’incidence proche de 600". En première ligne face à ce rebond épidémique, la Catalogne a annoncé dans la foulée de nouvelles restrictions sanitaires, dont la fermeture des discothèques, soupçonnées d’avoir contribué à la forte diffusion du virus chez les jeunes.

Au Royaume-Uni, où l'on assiste aussi à une recrudescence du nombre de cas depuis plusieurs semaines, l’épidémie est d'abord et surtout repartie chez les moins de 30 ans. En témoignent les données publiées par le gouvernement britannique, selon lesquelles le taux d’incidence sur sept jours glissants a atteint le 2 juillet près de 800 cas pour 100.000 individus chez les 20-24 ans, contre un taux inférieur à 40 cas pour 100.000 individus chez les plus de 70 ans.


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