DÉCISION - Le ministère du Travail a adopté ce mardi un principe général de port systématique dans les espaces clos et partagés en entreprise à partir du 1er septembre. Une mesure faisant suite aux "dernières connaissances scientifiques sur le risque possible de transmission du virus par aérosol".
Le port du masque sera "systématisé" dans les entreprises françaises, y compris dans les open space, a annoncé mardi le gouvernement. Le protocole actuel impose le masque en entreprise en France uniquement quand la distanciation d'un mètre n'est pas respectée.
Une conséquence logique tant le recensement des clusters par Santé Publique France indique depuis plusieurs semaines que les entreprises s'avèrent les premiers foyers de contamination au nouveau coronavirus, devant les établissements de santé ou les rassemblements privés.
D'après le rapport épidémiologique du 13 août, elles représentent 182 des 746 foyers épidémiques décelés en France, soit 24%. Rejoignant les appels récents émis par de nombreux professionnels de Santé, le ministère du Travail a ainsi annoncé ce mardi 18 août de nouvelles règles sanitaires en entreprises en période de Covid-19.
Les bureaux individuels, seule exception
"La meilleure chose que nous pouvons faire pour préparer la rentrée, c’est de rassurer les salariés sur le fait que, collectivement, nous prenons les précautions pour éviter la propagation du virus", a notamment déclaré ce mardi matin Elisabeth Borne, Ministre du Travail.
Parmi les nouvelles mesures : la "systématisation" du port du masque "dans les espaces clos et partagés au sein des entreprises et des associations". Sont donc concernés les salles de réunion, les open space, les couloirs, les vestiaires, les bureaux partagés et tous les espaces où les salariés seraient susceptibles de se croiser. Seule exception précisée par le ministère : "dans le cas du bureau individuel, le port du masque ne s’impose pas dès lors qu’il n’y a qu’une personne présente".
Le ministère s'est appuyé sur un avis du Haut conseil de la Santé publique en date du 14 août, qui recommande de nouvelles mesures de prévention à mettre en œuvre dans les espaces clos, et notamment dans les milieux professionnels. En cause : l'avancée des connaissances scientifiques portant sur la propagation du virus dans l'air, soit la transmission du coronavirus par aérosol.
Le communiqué annonce que le gouvernement va "maintenant travailler avec les partenaires sociaux sur les modalités pratiques de mises en œuvre et de possibles adaptations de cette nouvelle norme". Le masque sera obligatoire à compter du 1er septembre.
Quand on nous dit systématisation, nous, les entreprises, on comprend obligation
Laurent Munerot , président de l'union des Entreprises de proximité
A la sortie de la visio-conférence entre le gouvernement et les syndicats, le choix du vocabulaire laisse perplexe. "Systématiser" est-il "imposer" ? Cela signifie-t-il que des contrôles et des sanctions sont envisagés ? "On nous parle de 'systématisation du masque dans les espaces clos', nous, dans les entreprises, on comprend 'obligation'", affirme à LCI Laurent Munerot, président de l'Union des entreprises de proximité. "Après il reste à voir comment cela sera formulé dans le nouveau protocole".
Selon le syndicaliste, les consignes seront publiées dans un nouveau "protocole national pour assurer la santé des salariés en période de Covid-19". Il remplacera l'actuel protocole de déconfinement, publié le 3 mai par le ministère du Travail et mis à jour le 24 juin et le 3 août, qui fait pour l'instant référence en matière de prévention pour la santé des travailleurs.
Une fois obligatoire, le masque est à la charge de l'employeur
"On regrette une décision un peu forte", poursuit Laurent Munerot. "On nous parle de certaines dérogations qui seront possibles, on attend de savoir comment on pourra les mettre en oeuvre mais on espère pouvoir adapter cette nouvelle consigne", explique-t-il, ajoutant qu'il serait "contre-productif" d'imposer le port du masque dans les très petites entreprises. D'autant que le masque devenu obligatoire devient un équipement de protection individuel, à la charge de l'employeur. "Il est prévu dans le code du travail que l'employeur doit fournir les éléments pour protéger ses salariés", confirme-t-il. Il ne remet pas ce principe en question, mais soulève un problème économique qui se répercutera, au final, sur les salariés : "Cela aura un impact sur les coûts, donc sur les prix de vente, donc à la fin sur le pouvoir d'achat".
Au final, le port du masque se révèle le seul véritable changement de ce nouveau protocole. Le ministère a cependant rappelé "l’importance des autres mesures barrières complémentaires", tels que la distanciation physique, le lavage régulier des mains, le nettoyage et la désinfection des surfaces de travail, l’aération des locaux. Le télétravail reste aussi particulièrement recommandé, puisqu'il permet de limiter la densité sur le lieu de travail ainsi que l’affluence dans les transports en commun.
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