La France face à une 3e vague d'ampleur

Covid-19 : les jeunes parmi les plus touchés financièrement par le confinement

C.A.
Publié le 14 octobre 2020 à 19h37
JT Perso

Source : TF1 Info

ECONOMIE - La crise sanitaire aura eu raison du porte-monnaie de nombreux Français. Et selon une étude de l'Insee parue ce mercredi, les jeunes font partie des principales victimes.

Pour les Français, le confinement a eu de lourdes conséquences. Tant psychologiques, avec l'isolement qu'il a créé, que pécuniaires, avec l'arrêt de l'activité économique du pays. Selon une étude de l'Insee parue ce mercredi, un quart des personnes interrogées déclaraient en mai 2020 que leur situation financière s’étaient dégradée. Parmi elles, 42% estimaient que "leur situation financière est juste et qu’il faut faire attention", 27% que leur situation financière est "difficile" et 7% qu’ils "ne peuvent pas s’en sortir sans s’endetter". Et les jeunes, qui exercent pour beaucoup des métiers précaires, sont parmi ceux qui ont payé le plus lourd tribut.

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En 2019, plus de 700.000 jeunes sont entrés sur le marché du travail. Un début de la vie active qui ne s'est pas fait dans les meilleures conditions, avec l'arrivée du Covid-19 quelques mois plus tard. La période du confinement, qui s'est étalée de mars à mai, a entraîné l'arrêt de nombreuses activités. Et étant les plus à risque d’occuper des emplois temporaires, "les jeunes récemment entrés sur le marché du travail ont été les premières victimes de la chute brutale de l’activité économique", indique l'enquête de l'Insee.

Face à la baisse de l'activité et l'incertitude de la reprise, de nombreuses entreprises ont effectivement préféré rogner leurs effectifs en ne pérennisant pas leur main d’œuvre temporaire ou en réduisant leurs embauches. "D’après les premières enquêtes conjoncturelles menées par la Dares [Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques, ndlr], fin mars, 11% des entreprises déclaraient une baisse de leurs effectifs. En outre, l’emploi intérimaire s’est contracté de 54% entre fin décembre 2019 et fin avril 2020, et les embauches en CDD pour les dix derniers jours de mars se situent environ 60% en deçà de leur niveau de fin mars 2019."

Ainsi, 9% des 15-24 ans interrogés et 4% des 25-29 ans en emploi avant le confinement ont perdu leur travail contre moins de 2 % des actifs de 40 ans à 65 ans. Selon les chiffres de Pôle emploi, ils étaient 660.000 à chercher du travail à la mi-juin. Parmi les jeunes de moins de 25 ans qui étaient en emploi avant le confinement, 37% déclarent ne pas avoir travaillé la semaine précédant l’enquête en mai, précise l'Insee.

Le volume d'heures travaillées diminué de 66% pour certaines professions

Pour ceux qui n'ont pas perdu leur emploi, les heures travaillées ont parfois pu largement chuter. Certaines professions comme celles de vendeur spécialisé, serveur, kinésithérapeute ou moniteurs d'auto-école, "plus fréquemment exercées par des hommes, des jeunes ou des immigrés" par rapport à l’ensemble des emplois, précise l'Insee, ont eu quasiment leur activité à l’arrêt, le télétravail n'étant pas une solution adaptée. Le volume d’heures travaillées y a chuté de 66% par rapport à 2019, et le recours au chômage partiel y a été très important. Il a concerné 45% des employés de ces professions en moyenne chaque semaine pendant le confinement. 

D'après les chiffres de l'Insee publiés ce mercredi, seuls 2,2% des moins de 25 ans ont pu travailler à domicile et 13,5% ont vu leur activité mise à l'arrêt.

Des mesures prises par le gouvernement

Conscient des difficultés auxquelles doivent faire face les jeunes en cette période, le gouvernement a lancé un "plan jeune"  pour leur venir en aide. Il prévoit une enveloppe globale de 6,5 milliards d'euros pour deux ans. L'une des mesures phares est une aide à l'embauche de 4000 euros pour les entreprises pour favoriser 450.000 embauches d'ici janvier. Ce plan table aussi sur la signature de 230.000 contrats d'apprentissage et 20.000 missions supplémentaires en service civique dès cette année et 80.000 l'année prochaine. Un soutien financier envers les étudiants les plus modestes avec, dès la rentrée, des repas à 1 euro dans les restaurants universitaires pour les étudiants boursiers, contre 3,30 euros aujourd’hui a aussi été accordé. 


C.A.

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