Mesures de freinage : les premiers effets pourront-ils être visibles dès ce week-end, comme l'espère Olivier Véran ?

Publié le 26 mars 2021 à 16h40
JT Perso
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Source : TF1 Info

INDICATEURS - Le ministre de la Santé, Olivier Véran, espère observer les premiers effets des mesures de freinage mises en place depuis samedi dans 16 départements "d'ici ce week-end" ou "en début de semaine prochaine". Mais de nombreux scientifiques sont sceptiques sur ce délai.

Quand les dernières mesures de restrictions auront-elles un impact sur l'épidémie dans les territoires sous tension ? Depuis près d'une semaine, face à la hausse des cas, les habitants de 16 départements ne peuvent se déplacer à plus de 10 kilomètres de leur domicile sans attestation ni motif de sortie, et sont désormais rejoints par ceux du Rhône, de l'Aube et de la Nièvre. Pour l'heure, aucun effet n'est encore visible sur les contaminations. "Il est trop tôt pour juger si les mesures sont efficaces et suffisamment efficaces", a confirmé jeudi soir le ministre de la Santé, Olivier Véran, au cours de la conférence de presse hebdomadaire du gouvernement sur la situation épidémique.

Selon lui, si les restrictions s'avèrent utiles, elles devraient commencer à produire de premiers résultats dès les prochains jours. "Les mesures décidées la semaine dernière pourraient montrer leurs premiers effets, nous le souhaitons, d'ici ce week-end au mieux, en début de semaine prochaine sans doute", anticipe le ministre (voir vidéo en tête de cet article). "Pour les deux premières vagues, il a fallu une grosse semaine pour que l'incidence commence à baisser après la mise en place du confinement", justifie l'ancien député de l'Isère.

"Entre deux et trois semaines pour observer les premiers effets"

Toutefois, selon certains scientifiques, ce délai semble trop restreint. "Il faut entre quinze jours et trois semaines pour observer les premiers effets sur les contaminations", explique par exemple Philippe Amouyel, épidémiologiste et professeur de santé publique au CHU de Lille, qui compte plutôt sur "la fin de semaine prochaine ou le début de celle d'après."

"Il faut vraiment des mesures très strictes pour que cela se voit vite", indique de son côté le virologue Vincent Maréchal. "Si vous freinez doucement, vous allez logiquement mettre plus de temps pour vous arrêter." Lui attend d'éventuelles améliorations "dans la semaine, une échelle de temps raisonnable".

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Pour Guillaume Rozier, data scientist et fondateur de CovidTracker, attendre de premiers effets dès ce week-end semble également "trop précoce". "Nous ne pourrons rien conclure avant le milieu de semaine prochaine", explique-t-il à LCI. "Il faut attendre au moins 15 jours : il y a le temps d'incubation du virus (4/5 jours), la remontée des données de meilleure qualité basées sur les dates de prélèvement (3 jours), les techniques statistiques utilisées pour lisser les irrégularités au cours de la semaine (3 jours), et le recul que l'on doit prendre pour ne pas tirer de conclusions sur une seule donnée et confirmer la tendance (3 jours)", justifie-t-il.

Un décalage de 7 à 10 jours observé lors des précédentes restrictions

En revanche, "si la tendance est très claire, nous pouvons alors observer de premiers résultats 10, 11 ou 12 jours" après l'entrée en vigueur des restrictions, poursuit Guillaume Rozier. "Mais si elle ne l'est pas, il faut vraiment attendre deux semaines au minimum." Pour l'heure, la tendance reste à la hausse, malgré un léger fléchissement de la courbe en début de semaine. "La micro-stabilisation de 2 ou 3 jours, sur toute la France, nous a fait espérer" une baisse de l'épidémie, continue le data scientist. "Depuis, les cas sont repartis à la hausse, et nous sommes toujours sur une tendance haussière assez forte", avec 45.000 nouvelles contaminations enregistrées jeudi.

Du côté du ministère de la Santé, on défend toujours le délai évoqué en conférence de presse. "Il n'y a pas d'opposition entre les déclarations des scientifiques et celles du ministre", explique l'entourage d'Olivier Véran à LCI. "Depuis le début de la crise, nous observons que lorsque nous prenons des mesures, nous commençons à ressentir un premier impact sur l'incidence de J+7 à J+10. Ce délai n'est pas fixé par décision politique, il est empirique, nous l'avons observé. Évidemment, plus vous prenez de temps, plus vous verrez l'impact. Mais nous avons toujours observé ce décalage de 7 à 10 jours." Les indicateurs des prochains jours seront forcément scrutés de près.


Idèr NABILI

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