60% des Français ont transgressé les règles de ce deuxième confinement

Mélanie Faure avec AFP
Publié le 12 novembre 2020 à 9h04

Source : TF1 Info

DISCIPLINE - Les règles du deuxième confinement ne sont majoritairement pas respectées, révèle un sondage Ifop. Détournement des attestations, dépassement de l’heure de promenade… un relâchement notable comparé au printemps dernier.

Les Français respectent-ils le confinement ? Selon un sondage Ifop pour consolab, c'est non. 60% ont déjà transgressé au moins une fois les règles du confinement, instauré le 30 octobre. C'est 27 points de plus que les six premières semaines du premier confinement. 

En première position de ces transgressions, des attestations de déplacement utilisées pour un autre motif que celui coché dans les cases prévues à cet effet, à 24%. En deuxième position viennent les promenades au-delà de l'heure autorisée (17%). Enfin, 23% ont vu des membres de leur famille à domicile (c'est +8% qu'au printemps dernier) et 20% des amis et 9% un partenaire ou potentiel partenaire sexuel, un item en hausse de trois points.

Pour François Kraus, directeur du pôle politique et actualité de l'Ifop, il est clair que "le respect est moins strict, les craintes pour la santé moins  fortes, notamment chez les jeunes". Il existe une réelle différence entre les jeunes et moins jeunes. "Ce 'sentiment d'invulnérabilité' chez une partie des jeunes, surtout ceux qui vivent seuls, fait qu'ils vont profiter de l'assouplissement  général des règles pour continuer une sorte de sociabilité".

Le moral en berne

Le fait est que ces échappatoires répondent aussi à un moral global des Français frappé de plein fouet par le reconfinement. A la même époque, en 2019, ils étaient ainsi 16% à déclarer avoir "mauvais moral". Ils étaient 20% au premier confinement, et aujourd'hui, 28%. Les troubles du sommeil sont également en hausse du fait de ces mesures sanitaires : 38% des  personnes interrogées signalent avoir des troubles du sommeil - un chiffre qui monte à 44% chez les femmes. 

Cette dimension psychologique s'explique, note François Kraus, par l'incertitude  qui règne sur la durée de ce reconfinement, "car on comprend que cela pourra peut-être altérer les fêtes et retrouvailles de fin d'année". Mais aussi par la période, propice aux dépressions saisonnières. Au total, 52% des sondés estiment ressentir, depuis l'annonce du reconfinement, un plus fort sentiment de tristesse. En s'interrogeant sur l'impact psychique du confinement, LCI avait interrogé plusieurs experts de la question qui s'inquiétaient de la capacité des Français à soutenir ces nouvelles mesures drastiques, l'aspect "ludique" du confinement du printemps ayant notamment été balayé.

Des considérations psychologiques qui n'entrent pas dans les objectifs gouvernementaux. Le Premier ministre Jean Castex doit ainsi s'exprimer, comme prévu, ce jeudi, 14e jour du confinement. Il dressera un point sur l’état de l’épidémie en France et sur la tendance à suivre ces prochaines semaines… mais pas d’assouplissement des règles. 

Lundi 10 novembre, face à ce constat d'un plus grand nombre de transgressions, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a demandé aux préfets de France de renforcer le contrôles des Français et de leurs attestations afin de faire respecter le confinement. Le dernier bilan, communiqué lundi à LCI par le ministère de l'Intérieur, faisait état de 65.000 verbalisations, dont 20.000 dans les huit départements d'Ile-de-France, depuis le 30 octobre.


Mélanie Faure avec AFP

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