Pourquoi le principal groupe Facebook de soutien à Didier Raoult a-t-il été temporairement désactivé ?

Publié le 26 octobre 2020 à 22h07
Une page Facebook en soutien à Didier Raoult et ses recherches, ce jeudi 26 mars
Une page Facebook en soutien à Didier Raoult et ses recherches, ce jeudi 26 mars

TÉMOIGNAGE - Le créateur du groupe "Didier Raoult vs Coronavirus", brièvement désactivé, revient ce lundi pour LCI.fr sur la décision de Facebook. Et nous révèle ce qui a mis le feu aux poudres.

C'est l'un des plus importants groupes de discussion autour du coronavirus. Et la première communauté de soutien à Didier Raoult. Après huit mois d'existence, le groupe Facebook baptisé "Didier Raoult vs Coronavirus" - accolé d'un émoji représentant un bras musclé - a été brièvement désactivé par le réseau social américain ce week-end avant d'être rétabli ce lundi 26 octobre au matin. Une suspension qui a mis son créateur en colère. Car si la firme américaine plaide "l'erreur", Serge Benichou y voit le signe d'une "atteinte à la liberté d'expression".

Une publication fustigeant la décision de l'ANSM

Créé en mars, ce groupe comptabilise près de 484.000 membres. Très actifs, ils discutent de la stratégie sanitaire, échangent des informations sur les recherches autour de l'hydroxychloroquine, et affichent surtout leur soutien au professeur Didier Raoult. Jusqu'à ce dimanche matin. Quand Facebook a décidé de désactiver le très populaire groupe "car il ne respecte pas les standards de la communauté". Sans plus d'informations. Comme dans d'autres situation, le réseau social ne détaille pas sa modération. La firme a cependant fait savoir à BFM Tech qu'il avait été désactivé "par erreur".

Pas étonné, Serge Benichou confie à LCI.fr qu'il y avait eu "quelques alertes". Cela fait "près d'un mois et demi que nous subissons une modération énorme", assure-t-il. Ainsi, sur ce groupe où des dizaines de publications sont mises en ligne par jour, les modérateurs en voyaient "une dizaine effacée chaque jour" depuis quelque temps. Une situation qui était devenue "récurrente et stressante" pour cet entrepreneur dans l'immobilier et ses treize modérateurs. 

Celui qui est à la tête de la plus grande communauté de soutien au chef de l'IHU de Marseille croit même savoir ce qui a "déclenché le problème", pour reprendre ses mots. "Il s'agit d'un post publié par l'un des modérateurs, qui  n'a pas plu", nous explique-t-il par téléphone. Sur la capture d'écran du message, dont nous avons pu avoir connaissance, on trouve en effet une publication de "DocteurSimon Berrebi", l'une des personnes qui à la charge du contrôle des contenus. Et une alerte de Facebook indiquant que le message va "à l'encontre des standards" du réseau social car il représente "une désinformation susceptible de causer des dommages physiques"

Dans les faits, cette publication faisait suite à la décision de l'Agence nationale de sûreté du médicament (ANSM) ce vendredi de refuser au professeur Didier Raoult l'utilisation de l'hydroxychloroquine de façon exceptionnelle dans son IHU. Un "scandale" pour le modérateur, fervent défenseur du "protocole Raoult". Dans son message, il fustige, entre autres, "l'incompétence" de la France. Et conclut : "Nous sommes dégoûtés et nous n'oublierons pas assassinat légal sous couvert de choix sanitaires." 

Si Serge Bénichou reconnait aisément que "trois ou quatre fautes" ont pu être commises et qu'un "petit terme en particulier" aurait pu être évité, il ne décolère pas. Et ne comprend pas. "Avec toutes les horreurs qu'on voit sur les réseaux sociaux, je ne vois pas pourquoi nous désactiver." Selon lui, l'endroit est au contraire exemplaire. "Il n'y a pas d'animosité particulière dans le groupe" qui prône au contraire "l'espoir" - terme qu'il avait déjà utilisé en avril dernier lorsque nous l'avions interrogé - et qui se contente de montrer son "soutien" et de "poser des questions"

Autant d'activités qui entrent dans le champ du "droit à la liberté d'expression", estime le principal intéressé. "Ce qui m'a choqué, c'est qu'en faisant ce qu'ils ont fait, ils ont ôté le droit de s'exprimer à 480.000 personnes", souligne-t-il. "Ce n'est pas rien..." 


Felicia SIDERIS

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