Covid-19 : un retour du masque obligatoire serait-il vraiment utile ?

Publié le 24 mars 2022 à 15h15, mis à jour le 24 mars 2022 à 16h45

Source : JT 20h Semaine

Emmanuel Macron a ouvert la voie mercredi à un retour du masque obligatoire en cas de dégradation de la situation sanitaire.
Face au rebond épidémique, des entreprises et des écoles ont déjà décidé de réintroduire la mesure.
Mais cette intervention pourrait s'avérer trop tardive.

Nombre d'épidémiologistes n'ont pas attendu le 14 mars et la levée de l'essentiel des restrictions en France pour partager leurs réserves, jugeant notamment la fin du port masque obligatoire prématurée en plein rebond épidémique. Tout en défendant une stratégie de "bon sens", Emmanuel Macron a ouvert la voie mercredi à un retour de la mesure si l'épidémie venait à exercer une nouvelle pression hospitalière importante. "Je vais être très transparent : si les choses devaient se dégrader, et même pendant l'élection, le président que je suis fera ce qu'il faut pour protéger de manière proportionnée", a ainsi affirmé le chef de l'Etat sur M6. 

Mais n'est-ce pas déjà trop tard pour espérer inverser la tendance en renouant avec une telle obligation comme l’a notamment fait l'Autriche ?

Déjà plus de 100.000 cas positifs sur une semaine

Le rebond semble en tout bien enclenché dans l'Hexagone. Le nombre moyen de cas positifs au Covid-19 sur une semaine est ainsi repassé au-dessus de la barre des 100.000 mercredi tandis que les hospitalisations ne baissent plus que très légèrement, voire remontent par endroit, selon les chiffres publiés par les autorités sanitaires. A titre de repère, le nombre de nouveaux cas recensés mardi est de 145.560, contre 108.832 sept jours auparavant tandis que la moyenne sur sept jours, qui lisse les à-coups journaliers, s'élève, elle, à 104.176 cas contre 98.928 mardi et 74.912 mercredi dernier.

Du côté des hospitalisations, c'est en Corrèze que la plus forte remontée en une semaine a été enregistrée avec, au 17 mars, 69 patients hospitalisés, soit 76,9% de plus qu'au 10 mars. La Charente n'est pas épargnée non plus avec un nombre de patients hospitalisés en hausse de 40% sur sept jours, passant de 44 à 62 malades entre le 10 et le 17 mars. Cette reprise des hospitalisations s'observe aussi notamment dans les Alpes-de-Haute-Provence  (+13,8%), dans les Côtes-d'Armor (13,4%) ou encore en Saône-et-Loire (+10,8%). 

Le pic bientôt atteint ?

De son côté, l’épidémiologiste Martin Blachier estime que la hausse des cas ne devrait plus durer si l'on en croit la tendance observée chez nos voisins, cette dernière semblant en effet "déjà avoir atteint son pic dans plusieurs pays d’Europe." C'est notamment le cas aux Pays-Bas, en Autriche et en Suisse où la "mini-vague" provoquée par BA.2 semble même être sur le déclin depuis près d'une semaine. Selon les données du site Our World in Data, le rebond causé par ce sous-variant aura duré environ trois semaines dans ces pays.

La question du timing dans lequel interviendrait cet éventuel retour du masque obligatoire en France se pose d'autant plus que dans d'autres pays qui ont fait le choix de ne pas lever leurs restrictions, comme l’Italie où un masque FFP2 reste imposé dans tous les lieux clos (et ce jusqu’au 30 avril au moins), une reprise épidémique, aussi voire plus importante que chez nous, est également observée. 

C'est d'ailleurs ce que suggèrent les prévisions de l’Institut Pasteur, selon lesquelles un pic de contaminations devrait être enregistré à la fin du mois de mars ou début du mois d'avril dans l'Hexagone, avant de connaître une décroissance lente, ce pic devant quoiqu'il arrive rester très inférieur à celui de janvier.


Audrey LE GUELLEC

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