ÉPIDÉMIE – Très sollicités depuis le début de la crise sanitaire, les pharmaciens voient la demande pour les tests de dépistage se multiplier. Le rythme ne risque pas de se calmer avec l’entrer en vigueur du pass sanitaire. La profession craint d’être débordée.
Ils vaccinent et testent tout en s’occupant des ordonnances et des soins du quotidien. Depuis le début de la crise sanitaire, les pharmaciens sont sur tous les fronts. "Je fais un test toutes les 6 minutes et un vaccin toutes les dix", estime ainsi Mario Ceccaldi, pharmacien dans le Var.
En cette période estivale, il accueille de nombreux touristes en plus de ses clients habituels. "C’est un peu fatiguant, on a envie que ça s’arrête. Donc on continuera, mais ça fait quand même 18 mois qu’on est sur le pont", reconnaît le pharmacien.
Depuis deux semaines, le nombre de tests a doublé
Pour lui comme pour de nombreux professionnels du secteur, le rythme ne risque pas de se calmer. Depuis deux semaines, le nombre de tests a plus que doublé en France, suite aux dernières règles en vigueur dans les lieux de culture et de loisirs. Cette demande ne devrait pas faiblir avec la prochaine application du pass sanitaire pour les bars et les restaurants.
Les pharmaciens vont également être fortement sollicités le mois prochain pour la poursuite de la campagne de vaccination. En août, les livraisons de doses Moderna vont passer de 700.000 à plus de 2 millions de doses par semaine, soit trois fois plus qu’en juillet. Il est prévu que les pharmaciens reçoivent davantage de flacons.
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Si bien que de nombreux professionnels craignent la saturation. "À partir du 9 août, il est clair que les officines de pharmacies françaises seront au maximum de leur capacité. Et donc il faudra trouver des solutions d’appuis pour les laboratoires et les pharmacies d’officine", alerte Philippe Besset, président de la fédération des syndicats pharmaceutiques de France.
La fédération travaillerait sur ces solutions avec les autorités, mais pour le moment, aucune annonce concrète n’a encore était faite. Une chose est sûre : sans les pharmaciens, les pouvoirs publics risquent de se priver d’acteurs importants dans la lutte contre le Covid-19. Déjà, une pharmacie française sur deux a fait le choix de ne réaliser ni test ni vaccin.