PRIME ANTIVAX - Dimanche, une publication sur les réseaux sociaux affirmait qu'une entreprise suisse a proposé 1000 francs à ses salariés non-vaccinés. Une information authentique. Le patron a été remercié.
Il oppose une prime de 1000 francs au "geste du cœur pour tous" voulu par le gouvernement suisse. Tandis que l'exécutif helvète œuvre pour faire remonter les taux de vaccination dans le pays, une image mise en ligne sur les réseaux sociaux ce dimanche 3 octobre révèle qu'un patron saperait ce travail à coups de gros chèques. Il se serait engagé à donner une prime, d'ici au 31 mars 2022, à tous ses salariés qui ne seraient pas vaccinés.
À destination de "tout le personnel d'Opeo SA", le message est signé "la Direction". Celle-ci promet une coquette somme "afin de vous remercier de 'na' pas avoir cédé à cette dictature qui est un génocide". Un message qui interpelle - au-delà de sa teneur - pour plusieurs raisons.
D'abord, par la qualité de l'image, étant donné qu'il s'agit d'une photo d'un écran. Ensuite, par les erreurs commises dans le texte - faute de frappe et mauvais accord du participe passé - et enfin, par la comparaison entre la crise sanitaire actuelle et un prétendu "génocide". Rien de bien professionnel.
Une initiative portée par un anti-vaccin
Et pourtant, cette initiative est authentique, comme l'a révélé Heidi news. Le 27 septembre dernier, le quotidien suisse titrait sur cette "entreprise vaudoise" - canton suisse dont la capitale est Lausanne - qui "offre 1000 francs aux employés non vaccinés". Dans ses pages était aussi donnée l'identité du patron de l'entreprise, Daniel Héritier. Fervent opposant à la vaccination, il expliquait que cette prime devait permettre de garder "tout le monde pour pouvoir continuer notre mission de collecter les déchets dans le futur". Le chef d'entreprise allait même plus loin, prédisant qu'il lui incomberait bientôt la lourde tâche "d'évacuer des corps par centaines".
pic.twitter.com/8LHl7PG1rp — Alain Mondino #BrûlezVosMasques #NousSavons (@alain_mondino) October 3, 2021
L'article a provoqué un tollé au sein de cette société spécialisée dans la collecte de déchets. Si bien que deux jours plus tard, ce même patron avait tenté de désamorcer la polémique, expliquant en réalité que cette prime représentait un coup de pouce pour le personnel qui souhaitait continuer à travailler sans être vacciné, afin qu'il puisse payer les tests de dépistage. "J'ai estimé que les mesures anti-Covid étendues représentaient une injustice à l'encontre des non-vaccinés. Je ne supporte pas l'injustice et je veux rétablir l'équité avec cette prime", se justifiait-il, cette fois-ci dans les colonnes de 24 Heures.
Un argument qui n'aura pas convaincu sa hiérarchie. Selon le quotidien vaudois "après dix-neuf ans de bons et loyaux services", l'ex-patron anti-vaccin s'est fait licencier.
Dans la presse, le président du conseil d'administration de la société justifiait cette décision par "le total désaccord du conseil d'administration avec cette prise de position". Mais il ne s'agit pas là d'un simple contentieux entre un directeur et sa hiérarchie. Comme le souligne Heidi news, cette démarche était tout simplement illégale, allant à l'encontre du droit du travail outre-Jura. Il en aurait été de même en France où, comme nous le disions ici, un employeur ne peut pas obliger ses salariés à dévoiler s'ils sont vaccinés ou non. Tant que le vaccin n'est pas obligatoire, cette "information sur le statut vaccinal est couverte par le secret médical".
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